Saint-Malo : un nouveau média sur fond de débat citoyen

Sur douze pages, le tout nouveau magazine trimestriel de Saint-Malo propose de traiter de "l’actualité réfléchie et analysée". Prenez place sur le Banc public !

Saint-Malo : un nouveau média sur fond de débat citoyen

Sur douze pages, le tout nouveau magazine trimestriel de Saint-Malo propose de traiter de "l’actualité réfléchie et analysée". Prenez place sur le Banc public !

Média citoyen, Banc public est un trimestriel de 12 pages qui a pour objectif de « diversifier le paysage médiatique breton et de traiter en profondeur les sujets qui le nécessitent », selon ses instigateurs. Pour mieux comprendre l’initiative, nous avons rencontré Alain Guillard*, rédacteur en chef du nouveau média.

En quelques mots, comment présenteriez-vous votre journal ?

Tout d’abord, il est essentiel de préciser que ce journal est fait par des citoyens et pour les citoyens. Cela lui donne un caractère particulier dans la presse locale. La Bretagne est clairement médiatisée par Ouest France et ses multiples déclinaisons, et par le Télégramme pour la pointe bretonne. Il nous semblait donc intéressant d’avoir une pluralité de l’information un peu plus forte sur pas mal de sujets. On va d’ailleurs traiter aussi bien des questions locales que d’autres qui impactent le local mais qui viennent d’ailleurs. On est ainsi sur de l’actualité mais de l’actualité réfléchie et analysée et pas sur de l’immédiateté.

Comment définiriez-vous votre ligne éditoriale ?  

On se retrouve beaucoup dans la phrase de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen « tout citoyen peut parler, écrire, s’exprimer librement ». On a repris la charte de l’association Osons, basée à Saint-Malo,  dont nous faisons partie pour la plupart. Ce sont des valeurs humanistes qui nous réunissent. On voulait les transposer dans une presse locale mais pas localiste. A partir de cela, on a défini ce qui nous unissait. Nous sommes donc un média engagé mais pas partisan. On partage nos valeurs sans être un parti ou une organisation politique. C’est une volonté de donner une information qui n’est pas celle que l’on a sans arrêt sous les yeux et qui ne nous convient pas. On ne prétend pas avoir raison sur tout, mais on prétend participer à la pluralité de l’information. Dans notre premier numéro, on parle par exemple du théâtre palestinien, de la situation aux Philippines, ou encore de choses qui se passent dans deux communes à côté de Saint-Malo.

La Une du premier numéro de Banc public.

Concrètement, comment vous organisez-vous ?  

Tout le monde est bénévole dans ce média, excepté ceux qui s’occupent de la mise en page, de la maquette et de l’impression. Pour l’instant, nous sommes huit dans l’équipe, à la parité. On se retrouve le soir ou le week-end.  On passe souvent nos dimanche après-midi en conférence de rédaction. On échange aussi beaucoup par mail. Et puis tout ce projet ne s’est pas fait en un jour. On a cette idée depuis un moment et on s’y est vraiment mis en février dernier. Ça a été très très intense. On a donc créé une association qui s’appelle Les amis de Banc public. Il était important pour nous de nommer ensuite un directeur de publication, un rédacteur en chef, un secrétaire de rédaction. On fait ça de manière très classique, avec des statuts.

Quelle est la particularité du média ?

On a des points de vue ou des façons de faire qui sont un peu différentes. A chaque numéro, on aura donc un dossier principal destiné à creuser en profondeur un gros sujet. Par exemple, dans le premier numéro, on décortique la tentative de faire un grand stade de foot privé à Saint-Malo. On creuse donc le projet d’un point de vue économique, juridique, etc.  Dans les premières pages, on a aussi une rubrique enjeux, qui concerne notamment les problèmes de pollution, ou bien on revient sur les affaires Monsanto. C’est assez éclectiques. On a également une page culturelle faite avec les artistes locaux.

L’important pour nous est vraiment de proposer du contenu main dans la main avec les locaux, pour faire transparaître au mieux les enjeux de notre territoire.

Propos recueillis par Adèle Berthou

*Ancien ingénieur territorial, Alain Guillard fut, pendant onze ans directeur des services techniques de Saint-Malo l’agglomération. Il était qualifié de « poil à gratter de la cité » par Ouest France, notamment en décembre 2017 dans un article le concernant alors « qu’il était visé par une plainte en diffamation du maire de Saint-Malo« , dixit le quotidien.
Porte-parole de l’association citoyenne « Osons », il fut candidat aux municipales de Saint-Malo en 2014, sur une liste soutenue entre autres par le NPA et le parti communiste. Une expérience électorale qu’il renouvela en 2020, avec une liste citoyenne qui n’obtint aucun élu.

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