Endémik, un média citoyen au cœur de son territoire

En 2020, à la suite de la crise sanitaire, Déborah Adoh fonde Endémik, un média de proximité co-construit par des citoyens et des journalistes et principalement installé sur les Hauts-de-France. Deux ans plus tard, le média se porte bien et la journaliste souhaite développer son idée...

Endémik, un média citoyen au cœur de son territoire

En 2020, à la suite de la crise sanitaire, Déborah Adoh fonde Endémik, un média de proximité co-construit par des citoyens et des journalistes et principalement installé sur les Hauts-de-France. Deux ans plus tard, le média se porte bien et la journaliste souhaite développer son idée...

Endémique : un organisme endémique est spécifique à une région géographique particulière, bien délimitée.

Au départ, le média devait s’appeler Les circuits courts de l’information, « j’avais en tête ce modèle agricole où on va directement auprès du consommateur et du producteur.«   Mais la longueur du nom ne correspondait pas aux normes journalistiques, Déborah Adoh opte donc pour Endémik. Le but était de représenter « un média d’articles et de reportages propres à un territoire.«  

Deux ans plus tard, le média principalement ancré dans les Hauts de France est toujours dirigé par sa fondatrice, avec l’appui quelques étudiants de l’académie ESJ de Lille, mais pas seulement.

Chacun peut proposer un sujet qu'il aimerait voir être abordé par le journal @Site Endémik

Tout le monde peut participer à sa construction : sur le site du journal, on nous invite à proposer des sujets, voter pour une thématique spécifique ou encore participer aux entrevues avec un journaliste. « L’idée c’est de recréer du lien de confiance entre journalistes et citoyens, et recréer du lien social plus globalement dans la société« , explique Déborah.  

Les mois thématiques

Selon elle, la crise des gilets jaunes a été révélatrice d’une défiance des citoyens envers les journalistes. Pour reconstruire un certain lien de confiance, elle a l’idée de mettre en place différents projets.

Ainsi, elle crée en 2022 les mois thématiques, une série de reportages autour d’un même thème suggéré ou proposé par ses lecteurs.

Le dernier en date « le mois du sport et écologie« , a regroupé trois articles mais également une table ronde. Organisés dans des cafés citoyens, ces rendez-vous servent à soulever des problématiques, discuter et sensibiliser à des questions citoyennes. Le prochain mois thématique traitera de la communication sous toutes ses formes.  

Le partage est au cœur du média de Déborah. @Endémik
Pour le mois sport et écologie deux éco-aventuriers sont venus partager leur expérience lors de la table ronde. @Endémik

Autre activité d’Endémik, Déborah anime des ateliers d’éducations aux médias, « J’en tire pas mal de chose de ces échanges, moi-même ça me permet de prendre la température de la société, j’en tire des informations sur le monde, les gens et parfois même des sujets. » analyse-t-elle. Des ateliers qui servent également à financer le média.  

Un modèle qui fait ses preuves

« Le modèle économique a été le principal défi quand je me suis lancée. » Aidée dans un premier temps par Euratechnologie, elle teste ce modèle (basé sur les revenus des collaborations extérieures) en 2021 en intégrant BGE, un réseau national associatif d’accompagnement à la création ou la reprise d’entreprise.

Un modèle qui fait ses preuves un an plus tard : « Endémik grandit bien, j’aimerais que d’autres journalistes rejoignent le projet », nous explique Déborah. 

« À long terme j’aimerais avoir des antennes partout en France avec des journalistes qui travaillent à l’échelle d’un quartier, d’un village, d’une ville. »

Déborah Adoh, fondatrice d’Endémik

D’autres projets sont en cours de préparations : une résidence de journalisme est ainsi prévue sur le territoire d’Hénin-Beaumont Carvin. Le but est de proposer des ateliers d’éducation aux médias dans des écoles, collèges, lycées, théâtres ou encore des maisons de retraite.

À l’avenir la journaliste entrepreneuse souhaiterait voir Endémik se développer sous forme d’antennes afin de développer son influence partout en France. Un journal qui porte bien son nom. 

Timothée Crémonèse

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