Le Petit Bleu d’Agen : « Nous avons réussi à créer un flux de revenus qui permettent de préserver le prix de vente à un euro. »

Comment le Petit Bleu d'Agen a-t-il réussi à maintenir son prix de vente à un euro par numéro, malgré l'inflation et la hausse du prix du papier ? La réponse avec Bruno Pachent, directeur des médias de proximité du groupe La Dépêche du Midi.

Le Petit Bleu d’Agen : « Nous avons réussi à créer un flux de revenus qui permettent de préserver le prix de vente à un euro. »

Comment le Petit Bleu d'Agen a-t-il réussi à maintenir son prix de vente à un euro par numéro, malgré l'inflation et la hausse du prix du papier ? La réponse avec Bruno Pachent, directeur des médias de proximité du groupe La Dépêche du Midi.
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En septembre dernier, le Petit Bleu (groupe  Dépêche du Midi), lançait un slogan qui ne passait pas inaperçu : « le journal le moins cher de France« . Sous cette accroche un poil bravache, volontairement opportuniste, en pleine période d’inflation, et pas tout à fait précise (le quotidien aurait été plus juste, puisque des hebdos locaux sont encore vendus sous le très symbolique euro), le titre d’Agen montre en tout cas sa volonté de maintenir une information de proximité largement accessible. Et ce malgré la fulgurante hausse du prix du papier et de l’énergie, deux composantes essentielles dans la publication en print des titres de presse.

Vous avez choisi de maintenir le prix de vente du Petit Bleu à 1 euro le numéro, même en cette période difficile pour la presse. Comment cela est-il rendu possible ?

Bruno Pachent, directeur des journaux de proximité du groupe Depêche du Midi : Ce n’est pas forcément un choix à l’origine. Quand j’ai repris les médias de proximité, j’avais plutôt l’intention d’augmenter le prix au numéro pour financer le développement numérique. Nous avons trouvé des solutions de gestion qui nous ont permis de réduire les coûts. D’autre part, le Petit Bleu a une croissance numérique assez forte, à son échelle. C’est un petit journal qui diffuse en semaine 6200 exemplaires dont 5000 sont des abonnements, et nous avons presque un millier d’abonnés numériques. C’est un journal qui se porte donc plutôt bien en diffusion. De plus, le Petit Bleu a une pagination assez faible, qui tourne en moyenne entre 22 et 26 pages, ce qui compte beaucoup en ce moment, avec la hausse du prix du papier. Nous avons donc réussi à créer un flux de revenus qui permettent de préserver le prix de vente à 1 euro.

Le quotidien a une ligne ultra-locale, tournée vers la mise en avant des informations positives de l'Agenais.

Cela fait-il de vous le journal le moins cher de France ?

Nous sommes les moins chers parmi la presse quotidienne régionale et départemental. A une petite exception près. Notre groupe possède aussi la Nouvelle République des Pyrénées, à Tarbes. Elle est sur le même modèle de conservation du prix de vente à 1 euro.

« Notre groupe possède aussi la Nouvelle République des Pyrénées, à Tarbes. Elle est sur le même modèle de conservation du prix de vente à 1 euro.» 

Bernard Pachent, responsable des titres de proximité dans le groupe Dépêche du Midi

Quelle est l’organisation du Petit Bleu ?

Il est l’un des journaux départementaux du groupe. Nous avons un pôle éditorial, basé à Agen. On trouve dans cette agence des journalistes du Petit Bleu, une dizaine, et de la Dépêche du Midi. Le Petit Bleu produit toute l’information agenaise et celle sportive du département. Ce contenu est repris pour partie par la Dépêche. A l’inverse, le Petit Bleu récupère une partie de l’information départementale de la Dépêche, car il est très centré sur l’agglomération agenaise qui compte environ 100 000 habitants. Nous faisons majoritairement du web first, qui représente 90 % du contenu de nos journalistes professionnels (et non des correspondants).

Et sa ligne éditoriale ?

C’est un journal très agenais. Nous sommes supporters de tout ce qui peut se produire à Agen de positif. Nous faisons en sorte d’être toujours dans la proximité. Nous avons de jeunes journalistes qui sillonnent la ville pour récupérer des informations, les mettre sur le web en temps réel, sur les réseaux sociaux. Nous cultivons également une sorte de fierté agenaise. Notre headline est « L’Agenais au grand cœur ». Nous jouons sur le côté affectif, affectueux. Le Petit Bleu appartient aux Agenais. 

Aujourd’hui, quels sont vos axes de développement ?

Nous travaillons beaucoup dans des partenariats avec des entreprises ou des institutions. Nous éditons assez souvent des hors-séries locaux, purement rédactionnels. Ce n’est pas de la publicité mais du contenu sponsorisé. Notre parti pris est de créer des produits intéressants pour les lecteurs et les partenaires. Pour le congrès des départements de France par exemple, le conseil départemental du Lot-et-Garonne a financé un hors-série. Cela permet aux partenaires de se faire connaître et au Petit Bleu de dégager des ressources. C’est avec des actions telles que celle-ci que nous parvenons à maintenir le titre à un euro…

Propos recueillis par Rémi Charrondière

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