Avec « La Bonne Adresse », Ouest France réinvente l’esprit de communauté

Lancée il y a un mois, la nouvelle aplli de Ouest France propose, de manière bienveillante, de créer une communauté dans laquelle les utilisateurs -identifiés- se recommandent entre eux restaurants, boutiques ou artisans. Une opération de diversification encore en test, totalement dans l'esprit de service inhérent à la presse locale.

Avec « La Bonne Adresse », Ouest France réinvente l’esprit de communauté

Lancée il y a un mois, la nouvelle aplli de Ouest France propose, de manière bienveillante, de créer une communauté dans laquelle les utilisateurs -identifiés- se recommandent entre eux restaurants, boutiques ou artisans. Une opération de diversification encore en test, totalement dans l'esprit de service inhérent à la presse locale.
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En matière de diversification, tous les titres de presse locale regardent logiquement du côté du numérique. Ouest France expérimente depuis un mois une appli totalement dans l’esprit de la communauté de lecteurs que le titre anime depuis bientôt 80 ans. L’idée de « la Bonne Adresse » ? Une interaction bienveillante entre les habitants pour qu’ils se refilent, en version 3.0, leurs conseils et bons plans… Morgan Jetin, responsable marketing pour l’application au sein du pôle dédié à Ouest France, lève le voile sur ce nouvel outil.

Un compte est indispensable pour utiliser l'application.
Les premiers commerces recommandés.

Quelle est l’idée de base de « la Bonne Adresse » ?

On souhaitait apporter un nouveau service aux lecteurs et habitants du territoire. Mais on voulait aussi soutenir le commerce local. Actuellement, tout l’univers des applis qui fonctionnent sur des notes repose sur de grosses plateformes comme The Fork ou Trip Advisor… Mais la plupart des avis sont anonymes ou peuvent même être monétisés par des commerces. Sans oublier certains biais, comme le bashing envers certains établissements… On a donc pris le contrepied, en partant sur un système de recommandations. Sur notre appli, on ne garde que le meilleur, les bonnes adresses.
C’est du bouche à oreille digital, dans tous les domaines d’activité, et pas seulement les bars ou restaurants. Il y a des secteurs où ce genre de recommandations sont importants, comme pour trouver un plombier, un bon architecte… On demande en général à sa famille, ses amis, à son collègues de travail. Là, on prend conseil au sein de la communauté.

C’est en fait très proche de l’idée de base de la presse locale, qui joue sur la proximité et la communauté ?

Tout à fait. Ouest France propose déjà beaucoup de services autour de l’interactivité, avec notamment des réponses aux questions des lecteurs. Là, en plus, c’est la notion d’entraide qui apparaît, avec un fort ancrage dans le local. En axant sur la confiance et la qualité des recommandations, qui ne sont jamais anonymes.

Parmi les premières recommandations, des restaurants, bien sûr, mais aussi des commerces, des artisans, des PME...

Après un mois, quels sont les retours sur l’application  ?

Pour l’instant, nous ne sommes qu’en phase de test, sur le seul département du Morbihan. On veut se donner le maximum de chances pour faire connaître l’application, via des articles sur le journal, sur le site. On mène aussi des actions de marketing sur les foires ou salons et auprès des commerçants.
On se donne six mois environ. Ensuite, nous devrions étendre sur toute la zone de diffusion « classique » d’Ouest France. Mais l’application peut fonctionner partout, elle n’a pas de frontières.

« La Bonne adresse » a-t-elle été développée en interne ?

Nous avons un partenaire technologique, mais nous sommes à l’origine du développement, qui a nécessité quatre mois environ. C’est un projet qui a pour base une appli simple. Car on veut avant tout tester le concept, plutôt que tout miser sur le design. Depuis la sortie, on a un roadmap sur lequel on travaille, avec l’ajout de fonctionnalités, d’après les retours des utilisateurs.

Le nombre de téléchargements correspond-t-il aux objectifs fixés ?

On est légèrement en dessous des prévisions, en ce qui concerne les téléchargements. Par contre, on a été surpris par le très bon ration création de compte/téléchargement. On  dépasse les 70% alors qu’on tablait sur du 50% ! C’est très positif ! Et parmi les utilisateurs, on a environ un tiers qui sont très actifs, qui réalisent des recommandations, pour deux tiers qui sont plus spectateurs, qui profitent des bons conseils des autres.

« L’idée est aussi d’attirer de nouvelles personnes vers notre marque Ouest France, en créant des passerelles vers l’éditorial.» 

Morgan Jetin, responsable marketing application mobile au sein d’Ouest France

Quel est le modèle économique de cette application, qui est gratuite ?

Pour l’instant, on se donne avant tout le temps de voir si cela plait aux gens ! La monétisation interviendra après les six mois de test, si on a assez d’interactions. Mais si on a aussi de bons retours de la part des professionnels, qui pourront « revendiquer » leur affaire. Ils pourront connaître ceux qui les recommandent, et on compte sur cette cible-là pour donner une viabilité économique à l’appli, en tranformant cette dernière entre le seul intermédiaire entre l’entreprise et le client final.

D’autres projets  sont-ils dans la veine de « La Bonne Adresse » ? Y-a-t-‘il d’autres pistes de diversification dans le numérique ?

D’autres idées sont effectivement en cours de route, mais il est trop tôt pour en parler. On cherche -comme tous les titres de presse locale- à se réinventer en permanence et à se diversifier en fonction de l’actualité, de l’évolution de la société ou des technologies, en proposant de nouveaux services aux lecteurs et habitants de nos territoires. Et l’idée forte, c’est aussi d’attirer de nouvelles personnes vers notre marque Ouest France, en créant de vrais passerelles vers l’éditorial.

Propos recueillis par Laurent Brunel

« La Bonne Adresse » peut être téléchargée sur l’App Store ou sur Google Play.

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