Nouvelles calédoniennes : la fin du quotidien du Caillou

Après des années compliquées, le dernier quotidien néo-calédonien tire sa révérence ce jeudi 16 mars 2023. Un exemple concret de la complexité de la survie des médias traditionnels sur les territoires ultra-marins.

Nouvelles calédoniennes : la fin du quotidien du Caillou

Après des années compliquées, le dernier quotidien néo-calédonien tire sa révérence ce jeudi 16 mars 2023. Un exemple concret de la complexité de la survie des médias traditionnels sur les territoires ultra-marins.
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Jour sombre pour les médias, ce jeudi 15 mars 2023 : pour la première fois, un territoire français perdra définitivement son ultime journal. Ce territoire est loin, bien loin de la métropole, puisqu’il s’agit de la Nouvelle-Calédonie.
Les Nouvelles calédoniennes publient en effet leur dernière édition ce jour, avant de baisser définitivement le rideau. Après la demande de mise en liquidation du groupe auprès du Tribunal mixte de commerce de Nouméa faite début mars par la direction et les actionnaires du groupe Melchior, l’instance juridique devait ce prononcer ce jeudi. Faute de repreneur, le titre, mais aussi les autres publications du groupe, sont mis à l’arrêt. Les salariés, une grosse centaine, perdent en conséquence leurs  emplois.

Les deux derniers numéros des Nouvelles Calédoniennes.

Neuf ans dans le rouge

Cette fermeture met un point final à l’histoire du quotidien du Caillou, qui avait débuté en juin 1971. A l’époque, il était concurrent de l’autre quotidien, la France Australe, qui appartenait au principal groupe industriel du territoire, la Société Le Nickel (dont l’activité est centré sur les mines).
Si des investisseurs locaux et métropolitains étaient à  l’origine du titre, ce dernier avait ensuite rejoint le giron du pôle média de Robert Hersant, GHM, avant d’être racheté en 2013 par des investisseurs de l’archipel, constitués sous le nom de groupe Melchior.
Mais le groupe n’a jamais trouvé la formule miraculeuse pour remettre les comptes du journal dans le vert. La crise de la presse traditionnelle et les spécificités du territoire, extrêmement vaste et peu peuplé, à part la ville de Nouméa, n’ont pas aidé dans cette recherche de l’équilibre.

 » Malgré ce plan et toutes les actions mises en œuvre depuis des années, ni le groupe Melchior, ni Les Nouvelles Calédoniennes n’ont pu trouver un modèle économiquement viable et identifier des pistes de rétablissement durable, indiquait cette semaine de groupe Melchior dans un communiqué. Face à cette situation et conformément aux obligations légales, le groupe a demandé la liquidation pour préserver les droits des salariés. Des centaines de personnes ont contribué à cette aventure, des milliers nous ont soutenus et c’est avec beaucoup de tristesse que nous sommes aujourd’hui contraints de demander cette liquidation.

Des messages de soutien

Les Nouvelles calédoniennes avait déjà quitté les présentoirs depuis la fin de l’année dernière. Le titre avait cessé de paraître sous sa forme print le 31 décembre 2022 au profit d’une édition 100% numérique. Ce qui avait entraîné la fermeture de l’imprimeur Pacifique Rotative (appartenant au même groupe Melchior) et le licenciement de 17 personnes.

Dans ses ultimes éditions, les Nouvelles ont publié de nombreux témoignages de soutien, par exemple du député néo-calédonien Nicolas Metzdorf qui soulignait qu’ « alors que les fake news et propagande en tout genre pullulent sur les réseaux sociaux, et dans une période où l’avenir de la Nouvelle-Calédonie ne pourra s’écrire que par un débat éclairé, la disparition à venir des Nouvelles doit nous interpeller. »

De nombreux particuliers ont également souhaité envoyer un dernier mot aux NC, évoquant « un bout de nos vies qui s’en va ». « La disparition de cet unique quotidien, aimé, adulé ou critiqué, peu importe, est dramatique pour la société calédonienne », note une ancienne correspondante.

La rédaction

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