Via Occtanie, c’est terminé / le SOS de locales.tv
Nimes, Perpignan, Toulouse et Montpellier vont chacune perdre leur télé locale. Le groupe La Dépêche du Midi a en effet annoncé début juin qu’il arrêtait de diffuser les chaînes Via Occitanie de ces quatre cités.
Produire une télévision locale de qualité coûte en effet cher, et ces canaux, aussi intéressants qu’ils sont, sont souvent perdus dans la numérotation des opérateurs internet ou télécom. Ce qui rend leur audience confidentielle.
Les chaînes étaient d’ailleurs déficitaires depuis longtemps. « Face à l’impossibilité de consolider un modèle économique viable pour ce média de proximité« , le groupe a donc décider de stopper les frais. « Il est apparu que les conditions ne permettent pas d’assurer la pérennité du modèle de chaîne gratuite en clair », complète la Dépêche. Treize personnes (sur les vingt salariés) devraient être licenciés.
Pour autant, le groupe souhaite continuer son aventure dans l’audiovisuel, en « développant une offre régionale numérique« .
De son côté, la fédération locales.tv a lancé un réel SOS à l’Arcom, face à la baisse des recettes publicitaires et des aides versées par les collectivités locales. « Si nous laissons disparaître les télévisions locales privées, justifie Aurélie Rousseau, co-présidente de Locales.tv, nous sacrifions une voix essentielle des territoires, un acteur de proximité et un outil de démocratie directe. Il faut agir maintenant. Nous sommes en train de travailler à des solutions mais nous ne pourrons y arriver sans le soutien public. » Les chaînes locales emploient environ 800 journalistes en France.
FIL 2025 : et voilà le programme !
L’avenir de la presse locale passe sans aucun doute par l’innovation. Et c’est pour cette raison que ce mot sera dans toutes les bouches les 25 et 26 septembre à Nantes lors de la 7e édition du Festival de l’info locale.
Le programme, mitonné par l’équipe de Ouest Médialab, est désormais connu. Il s’articulera autour de trois grandes thématiques : le (risqué ?) passage au tout vidéo, le traitement des élections municipales (un moment crucial pour les médias locaux) et la diversification vers l’événementiel. A noter également : le grand débat, désormais organisé le jeudi en fin de journée, abordera le ras-le-bol des Français face aux médias, avec entres autres Guenaëlle Gault (l’ObSoCo), Samuel Petit (le Télégramme) et Gille van Kote (Le Monde).
La billeterie est d’ores et déjà ouverte, avec un tarif préférentiel.
Défiance accrue envers les médias… sauf les locaux !
Chaque année, le Digital News Report réalisé par Reuters est une mine d’enseignements en matière d’écoute et de réception des médias par le grand public. Sans surprise, la tendance est à la baisse en ce qui concerne la confiance, les canaux traditionnels devant affronter la concurrence aussi hostile que fulgurante des réseaux sociaux.
En ce qui concerne la France, si les médias audiovisuels publics (Franec télévisions) sont les plus consultés, à raison de 32% de la population au moins une fois par semaine, et 24% au moins trois fois, la presse locale capte 14% et 6% de la population sur les mêmes critères.
Par rapport aux autres sources d’informations, le print perd logiquement de sa superbe. Il a passé de 46 à 13% en seulement 12 ans en France. Et globalement, c’est le taux de suivi des médias qui s’est affaissé sur la même période, même si on a assisté à un doublement d’audience des réseaux sociaux.
Enfin, en ce qui concerne l’indice de confiance des les médias, la presse locale est en première place du podium, avec un taux de 61%, avec 20 points d’avance sur les chaines d’information ou d’opinion en continu par exemple.
Le rapport complet (en anglais ou espagnol) est à consulter ici, et la partie concernant strictement la France en suivant cet autre lien.
Un nouveau festival de journalisme à Lyon
Une première dans la capitale des Gaules : la Mécanique de l’info célébrera sa toute première édition le samedi 20 septembre. Ce festival accès sur le journalisme et les médias, et co-organisé par le collectif de journalistes We Report et le Fonds pour une presse libre (FPL), l’association L’Épicerie séquentielle, Mediacités et Rue89Lyon.
Pendant une journée, le festival La Mécanique de l’info racontera la réalité du journalisme : l’engagement, les techniques et l’éthique de celles et ceux qui se consacrent au métier d’informer. Il abordera l’information sous toutes ses formes : écrit, web, vidéo, BD, radio, photographie.
Le festival proposera au public des tables rondes, expositions, ateliers, rencontres ainsi qu’un « village médias ». Les échanges permettront d’expliquer les coulisses de la fabrique de l’information, de démystifier aussi le métier de journaliste.
Parmi les premiers invités figurent Laurent Richard (fondateur de Forbidden Stories, réseau international de journalisme d’investigation), Emilie Rosso (journaliste de France 3, à l’origine de révélations sur le scandale des PFAS, finaliste du prix Albert Londres 2023), Nicolas Wild (auteur de BD-reportages (A quoi pensent les Russes ?, Kaboul Disco) et Caroline Fontaine (réalisatrice du documentaire Dictionnaire amoureux du journalisme).
Villages magazine passe en mode coopératif
Une info repérée par Coop-médias : le toujours très intéressant magazine Villages, trimestriel national distribué en kiosques et qui traite l’actualité sous le prisme rural, change de statut alors qu’il fête ses 32 ans. La publication devient Société coopérative d’intérêt collectif (Scic). « Un choix fort, affirme la rédaction, qui lui permet d’intégrer pleinement le monde de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) dont elle partage les valeurs d’utilité sociale, de gouvernance horizontale et démocratique et de lucrativité limitée. Qui plus est, reconnue Entreprise Solidaire de Presse d’Information (ESPI), Village s’engage à placer au-dessus de tout l’intérêt collectif. »
Le festival de journalisme de Couthures du 11 au 13 juillet
C’est un rendez-vous estival déjà très couru et dont la notoriété ne cesse d’augmenter : le FIJ (Festival international de journalisme) de Couthures-sur-Garonne (à un jet de pierre de Marmande, dans les méandres de la Garonne) se tiendra cette année du 11 au 13 juillet. L’événement, organisé par les rédactions du groupe Le Monde (le quotidien, bien sûr, mais aussi Télérama, la Vie…) et du Nouvel Obs est le carrefour idéal pour discuter de la société et des médias, de leur présent et surtout de leur avenir.
Cette année, sept grandes thématiques seront abordées : « sauver l’océan », « faut-il changer de République ? », « les lobbies manipulent-ils l’information ? », « Trump contre l’information », Pourquoi le journalisme d’opinion fait recette », « la ruralité, chance ou malédiction ? » et enfin « l’ordre mondial chamboulé par l’ouragan Trump ».
Le programme complet des plus de 200 rendez-vous sur les trois jours est disponible sur le site de l’événement, de même que la billeterie.
Pub en berne : le coup de gueule de l’Alliance
Ce n’est un secret pour personne, et surtout pas pour les éditeurs de presse : le chiffre d’affaires lié à la publicité est en chute libre ces dernières années. « Les revenus publicitaires de la presse ont été divisés par 2 en 10 ans. Les plateformes numériques captent désormais 36% de l’ensemble du marché publicitaire français et l’essentiel de la valeur produite en ligne« , rappelle l’Alliance de la Presse d’information générale. Pierre Petillault, son directeur général, a d’ailleurs lancé le 27 juin un vrai coup de gueule lors de la 2e édition du « Ads & Medias Day ».
« L’accès du public à une information fiable et diversifiée dépend directement de l’équilibre économique des éditeurs et de la qualité de leurs contenus« , explique l’alliance, tandis que Pierre Petillault confirme que « si les services d’IA générative et les grandes plateformes se battent pour ne pas appliquer la propriété intellectuelle en matière d’accès aux données de presse, c’est bien qu’elles ont une valeur pour eux« .
Midi libre : des élus pas contents du compte rendu d’un CLP
Un marché estival qui ne remplit pas toutes ses promesses en terme de fréquentation, un correspondant de presse qui fait son travail en relatant la réalité, un journal (Midi Libre) qui publie l’article, une élue qui se fâche tout rouge et qui menace le représentant du journal…
Les faits peuvent paraître anecdotiques, mais ils sont symptomatiques d’une société qui confond largement communication et journalisme. Edith Lefranc, la responsable adjointe du service Villages et proximité de Midi Libre, a en tout cas très bien fait de relayer sur Linkedin le petit encart publié fin juin par le quotidien languedocien (disponible ci-dessous). Une mise au point simple mais nécessaire, à quelques mois des élections municipales…
