Les lecteurs l’ont appris en ouvrant le quotidien le 14 janvier dernier : “À la rédaction, nous avons aussi choisi de nous impliquer en suivant de près cinq animaux en danger (1), un par département.” Ce jour-là, La Nouvelle République du Centre-Ouest consacre six pages à la biodiversité et aux espèces menacées sur le territoire.
“Ce qui nous a interpellés, surtout, c’est qu’il y a beaucoup d’espèces menacées”, se souvient Delphine Noyon. L’évolution des chutes de la biodiversité, c’est plus impressionnant que ce que l’on imaginait”. La rédaction décide alors de conjuguer locale avec environnement, de manière forte et concrète. L’objectif : “Médiatiser ces animaux, les suivre pour rendre compte qu’ils disparaissent très vite d’une année à l’autre”, explique Delphine Noyon.
Concrètement, le journal donnera rendez-vous à ses lecteurs, “a minima une fois par an”, pour faire le point sur les espèces suivies. Des reportages avec les experts qui travaillent sur ces animaux seront réalisés cet été. Un dossier de présentation des cinq espèces est déjà disponible sur le site dans la rubrique “Animaux en danger”.
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Le quotidien n’a pas fixé de limite temporelle à son projet : “On veut sensibiliser, en parler longuement. Un tas d’animaux disparaissent et personne ne le voit. La chute de la biodiversité, ça passe sous les radars. Pourtant, la pollution lumineuse, ce qui se passe dans le champ d’à côté, ça intéresse. On va expliquer”, promet Delphine Noyon, “mais on ne se dit pas qu’à notre échelle, on va arriver à les sauver”, ajoute-t-elle.
Aucun moyen supplémentaire n’a été alloué à l’équipe de 200 journalistes. “C’est un choix éditorial. On aurait pu mettre nos forces sur un autre sujet. Mais c’est possible de le faire sans moyens supplémentaires, comme nous.”
Une engagements débuté en 2010 et renforcé depuis deux ans
L’intérêt pour l’environnement des journalistes de La Nouvelle République du Centre-Ouest ne date pas d’hier. En 2010 déjà, plusieurs d’entre eux avaient créé le compte Facebook “Foutue Planète”. Depuis deux ans et l’arrivée de Delphine Noyon à la rédaction en chef du quotidien, les projets se multiplient.
“On a d’abord proposé aux journalistes des formations aux enjeux climatiques sur la base du volontariat”, se souvient Delphine Noyon. Depuis, en interne, les journalistes du groupe peuvent se former au journalisme de solution, accéder à un répertoire des travaux des experts scientifiques et s’inscrire à une newsletter sur le climat. “Nous avons également créé des encadrés à glisser dans les papiers, comme “C’est quoi les Accords de Paris ?””, ajoute la rédactrice en chef adjointe.
Un podcast hebdomadaire, “Plus verte la vie”, terminé en décembre, a mis en lumière les citoyens engagés dans la protection de l’environnement. Plus généralement, les équipes essayent d’arroser chaque sujet d’une touche environnementale : “Nous n’avons pas voulu créer de rubrique spéciale. On tente de parler environnement dans tous les sujets, comme le sport par exemple.”
Ségolène Roger
(1) la tortue cistude, l’anguille argentée, le crapaud sonneur à ventre jaune, l’Azuré de la pulmonaire et la loutre.
