Le nouveau visage de la pub dans les hebdos locaux

Des concurrents qui se multiplient sur le web et des annonceurs qui boudent le format papier : la publicité dans la presse locale se transforme pour toucher de nouvelles cibles

Le nouveau visage de la pub dans les hebdos locaux

Des concurrents qui se multiplient sur le web et des annonceurs qui boudent le format papier : la publicité dans la presse locale se transforme pour toucher de nouvelles cibles

Et si la presse de proximité pouvait compter sur la publicité web pour pérenniser son modèle économique ? En proie à des difficultés financières suite à l’augmentation du prix du papier et à la baisse des ventes au numéro, la presse locale compte bien éviter la noyade. Dans plusieurs rédactions, une solution a été trouvée : ajouter de nouveaux formats de publicité en investissant le web. C’est le cas dans le groupe Nord Littoral, filiale du groupe Rossel La Voix, où plusieurs formats sont proposés aux annonceurs : des bannières « display » sur le site internet, qui correspondent à des encarts publicitaires, ou des accès « paywalls » qui débloquent les contenus des articles après avoir visionné une publicité. « Généralement, les paywalls naissent dans des grandes campagnes de communication : quand un constructeur automobile lance un nouveau modèle », clarifie Maxime Fournez, conseiller en communication dans l’hebdomadaire l’Echo de la Lys.

La publicité native

De nouveaux formats innovants, qui permettent de renouveler l’intérêt des annonceurs vis-à-vis de la publicité. « A nous d’être malin pour atteindre nos objectifs, lance Yanne Lantier, conseillère en communication à l’Observateur du Cambrésis. Tous nos commerciaux ont des objectifs d’augmentation au fil des années, donc il faut investir de nouveaux formats ». Dans le groupe Sogemedia, la publicité peut être ajoutée aux formats vidéos et web des articles. Mais loin des discours, la tendance s’avère plus complexe. « Les annonceurs se montrent frileux à cause des crises successives : Covid, guerre en Ukraine, pouvoir d’achat, commente Maxime Fournez, commercial à l’Echo de la Lys. Ils préfèrent également consommer sur de nouveaux canaux, avec les réseaux sociaux et notamment Facebook. Mais les annonceurs doivent comprendre que la publicité ne doit pas disparaître. S’arrêter de communiquer serait un danger car les sociétés ont tout le temps besoin de notoriété. »

Face à ce constat, les éditeurs de presse et responsables commerciaux sont à l’affût. « Les ventes papier baissent et nos clients s’en rendent compte car ils ont moins de retour sur leurs investissements, regrette Maxime Fournez. Notre idéal est de compenser les pertes financières mais dans notre conjecture, c’est compliqué. D’où l’importance d’investir le web, car on sait qu’on a bien plus de lecteurs numérique que de lecteurs papier. » Une lueur d’espoir, que confirme l’étude de l’ACPM et de l’institut Ekimetrics, selon laquelle la presse est le deuxième contributeur aux ventes médias.

Études La Presse de l’ACPM par l’institut Ekimetrics en chiffres
  • La presse, deuxième contributeur aux ventes médias derrière la télévision
  • 1€ investi = 5,7€ de revenu moyen sur les 5 secteurs clés (automobile, luxe, cosmétique, produits de grande consommation, télécommunications)
– Pour un budget de 10 000 euros, +12 000 clics gagnés sur les publicités Google Adwords (SEA)

Jean-Baptiste Ployart

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