« On s’intéresse à des gens dont on parle peu d’ordinaire », déclare fièrement Lucas Bidault, le directeur de publication et cofondateur de Sphères régions. Le magazine (déclinaison locale de Sphères, voir encadré), dont le premier numéro est paru en octobre 2022, a déjà mis en lumière les communautés régionales des Basques et des Savoyards. Le prochain sortira en avril 2023 et se concentre sur les Bretons. « Chaque mook se penche sur une seule identité locale. On souhaite montrer les personnes qui la composent sous un nouvel angle, rentrer dans leur habitat, leurs habitudes et leur intimité », explique Lucas Bidault.
Les néoruraux : le point de départ du magazine
L’idée de Sphères régions lui est venue, avec son équipe, pendant les confinements en 2020, quand les urbains ont déserté les villes pour habiter à la campagne. « La présence de particularités régionales ont attiré beaucoup de gens en province. Mais qui fait concrètement les spécificités de ces endroits ? Ce sont les locaux. Ils en détiennent l’âme. D’où notre volonté de les mettre en avant. »
Le format du mook s’est imposé comme une évidence pour le directeur de publication. Au travers de six rubriques allant de la culture, l’identité et la langue, en passant par la gastronomie, le sport et l’histoire, le média veut donner une vision globale du groupe évoqué. « On veut faire douze magazines de cent pages au total. Ça nous permettra de donner un aperçu complet de la richesse de la France à travers ses communautés régionales. Si ça ne fonctionne pas, on s’arrêtera là. Si ça plaît, on continuera en se penchant sur les communautés relatives à des villes », se projette le co-fondateur de Sphères régions.
« Les locaux détiennent l’âme de ces endroits. D’où notre volonté de les mettre en avant.»
Lucas Bidault, directeur de la publication et cofondateur de Sphères régions
Apporter un autre regard
Pour chaque numéro, les six journalistes de l’équipe accueillent un rédacteur en chef invité qui est issu ou a travaillé dans la région traitée. Un atout, selon Lucas Bidault : « Ça nous permet de savoir exactement quelles spécificités locales aborder. On bosse aussi avec des photographes du cru pour chaque numéro. »
Ce qui distingue le trimestriel de la concurrence, selon son
co-fondateur, c’est le traitement en profondeur des aspects des localités permis par les interviews, portraits, reportages en long format. « Un article peut s’étendre sur huit à dix pages. On voulait aussi faire quelque chose de différent par rapport aux autres magazines régionaux qui parlent des meilleurs spots de randonnées et des restaurants du coin », détaille Lucas Bidault.
« Curieux des régions et des identités »
Les 50 000 exemplaires de chaque numéro, vendus à 10 € et comprenant quelques publicités, sont dispersés dans des kiosques et librairies à travers la France et notamment dans la région concernée par la publication. « On vise les curieux des régions et des identités qui aiment lire. Notre cœur de cible demeure à 80% les locaux. L’avantage du mook est qu’il perdure dans le temps. Beaucoup de gens les collectionnent aussi grâce à sa qualité, la spécificité de son format et du sujet traité », constate Lucas Bidault. Un magazine qui devrait venir garnir plein d’étagères de locaux.
Cloé Vanoni
Sphères, un mook thématique et haut de gamme
Sphères régions est la déclinaison locale de Sphères, un trimestriel qui veut, à chaque publication, explorer une communauté de passionnés. Ainsi, les grimpeurs, les tatoués, les navigateurs, les danseurs… se sont vus dédier un numéro, toujours très richement illustré et documenté. Chacun de ces mooks est vendu au prix de 20 euros, et se revendique « magazine de collection ».
