Trois ans après La Croix-Roussienne, sa toute première ultra-locale consacrée au quartier de la Croix-Rousse, Tribune de Lyon continue sur sa lancée avec une nouvelle édition : Lyon Six, lancée en février dernier. « Couvrir les quartiers est le cœur de notre propos éditorial, témoigne François Sapy, directeur de publication du journal. Dans une métropole comme Lyon, l’espace de vie du lecteur, c’est son quartier. Si on veut intéresser les gens avec de l’info locale, il faut aller au bout de leur rue. » Dénicher de nouvelles adresses, traiter la politique sous l’angle hyperlocal, raconter le quartier pour offrir aux habitants des informations qui les concernent… Sous la houlette du chef d’édition Romain Desgrand, les ultra-locales de Tribune de Lyon vont au plus proche de la vie du lecteur.
Parce qu’elle lui parle de son quotidien et de son territoire, l’ultra-locale est à même de susciter son adhésion en stimulant un sentiment d’appartenance. Pour ces micro-éditions, Tribune de Lyon a d’ailleurs choisi des quartiers ayant une forte identité socio-culturelle. « À Croix-Rousse, les gens se sentent Croix-Roussiens, illustre François Sapy. C’est le quartier écolo bobo, très à gauche. Lyon 6e est un quartier riche qui a émergé au 19e siècle avec la bourgeoisie. Tous deux ont une identité forte et homogène. » Mais l’hebdomadaire a longtemps hésité entre le 6e et le 7e arrondissement lyonnais : « Le 7e a l’avantage d’être dynamique. Mais quels points communs entre un habitant de la Guillotière et un habitant de Gerland ? Aucun. L’arrondissement est trop disparate pour avoir une ligne éditoriale globale, explique le chef du journal. Le jour où on pourra faire un spécial Guillotière et un spécial Gerland, on ira dans le 7e. »
Couvrir les quartiers, ça paye
Le choix s’est donc arrêté sur le 6e, plus cohérent, mais aussi avec une forte concentration de kiosques et de commerces susceptibles de louer des espaces de publicité. « Ce qui nous a guidés, c’est aussi de savoir si on peut doubler nos ventes dans le 6e », rappelle le directeur de publication. Encartées dans Tribune de Lyon, les éditions ultralocales s’avèrent en effet une démarche pertinente pour augmenter les ventes du journal dans les quartiers. Lancée en juillet 2017, La Croix-Roussienne a ainsi permis à l’hebdomadaire lyonnais de doubler sa diffusion sur le périmètre. « Du côté de Lyon Six, ça n’a pas encore doublé, note François Sapy. Juste après le lancement, il y a eu reconfinement et fermeture des commerces. Mais on observe quand même une progression des ventes. » À terme, Tribune de Lyon ambitionne de couvrir tous les quartiers de la ville pour devenir peu à peu un journal multilocal au cœur de la vie des Lyonnais.
Étoiles ACPM : les Lyonnais récidivent
Tribune de Lyon a remporté sa cinquième Étoile ACPM (+ 157 exemplaires), récompensant « la constance dans le succès » de l’hebdo lyonnais. « Aucun journal n’a eu cette récompense autant de fois de suite, pointe le directeur de publication François Sapy. On est ravis car ça arrive après une année difficile. Ça prouve une chose, c’est qu’il faut être indépendant, pas seulement au niveau de la rédaction, mais aussi de la diffusion », pose celui qui a arrêté de travailler avec les Messageries de Presse Lyonnaises depuis longtemps. « Si on se contente de miser sur des groupes pas chers mais inefficaces comme Presstalis, on n’avance pas. À Tribune, on a recruté des livreurs qui desservent aujourd’hui les trois quarts des kiosques. Cet investissement dans la diffusion est la première source de notre croissance, assure le chef du journal. La seconde, ce sont nos éditions ultra-locales. Ça coûte cher, car on recrute des journalistes et pas des correspondants de presse, mais ensuite on double nos ventes sur un quartier comme Croix-Rousse. La proximité paye. »
