À deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle, la revue Far Ouest a décidé de remettre sur le devant de la scène les idées de la gauche. Pour cela, sa rédaction organise trois jours de débats autour des grands enjeux sociétaux actuels.
Le festival “Imprimé” prône l’idée d’un “journalisme engagé”, comme l’indique Amandine Savial, journaliste à Far Ouest et organisatrice de l’événement. “Nous voulons débattre et échanger sur des sujets que nous traitons déjà tels que l’anti-racisme ou les LGBT. On voulait aussi mélanger les regards, donc ne pas le faire à Paris mais à côté de Bordeaux.”
Pourtant, pour Amandine, journalisme engagé ne signifie pas journalisme militant. “Je pense quand même que c’est à nous de nous engager en tant que journalistes. Qui dit engagé, ne dit pas forcément militant. On a chacun nos sensibilités et nos valeurs que l’on veut respecter et exposer.”
« On sait qu’on sera à perte mais ce n’est pas grave. On est simplement heureux
de faire vivre les choses. »
Amandine Savial, journaliste à Far Ouest
et organisatrice du festival
Des invités de prestige
La journée de clôture du festival le samedi 26 mars sera uniquement constituée de conférences autour de l’écologie, la gauche, le féminisme ou encore le journalisme d’investigation. Pour parler de ces sujets, de grands noms seront présents à Blanquefort tels qu’Edwy Plenel, fondateur et rédacteur en chef de Mediapart, ou encore Patrick de Saint-Exupéry, journaliste et directeur de collection chez Les Arènes.
“On connaissait déjà beaucoup de ces intervenants donc c’était plus facile, explique Amandine. Ce sont tous des amis d’amis, donc assez silmples à contacter. Pour Edwy Plenel, Flo Laval, également journaliste à Sud Ouest et organisatrice de l’événement, s’occupait de modérer et animer ses conférences dans le sud-ouest. Le contact a donc également été facilité. Ils ont presque tous dit oui directement.”
Genèse et création
L’idée du festival “Imprimé” est née dans la rédaction de Far Ouest l’été dernier. “On s’est dit qu’il fallait qu’on aille vite puisqu’on ne savait pas trop où on allait avec les contraintes sanitaires”, se souvient Amandine. L’équipe voulait au départ partir uniquement sur de la presse écrite, en particulier sur les mooks. “Mais on a un peu évolué, on avait envie d’inviter d’autres gens et ça nous limitait.” Des personnes issues du journalisme web seront donc bien présentes.
La mairie de Blanquefort, partenaire de l’événement, souhaitait absolument que l’initiative soit accessible aux jeunes, ce qui a considérablement retardé l’organisation, du fait des contraintes sanitaires.
Un modèle économique compliqué
Le projet de ce festival peut paraître surdimensionné pour une petite rédaction locale telle que celle de Far Ouest. Surtout pour boucler le budget. “On sait qu’on sera à perte mais ce n’est pas grave, explique Amandine. C’est vraiment un petit budget. On a des subventions de la mairie et de KissKissBankBank, sponsor du festival. On a dû aussi aller chercher dans nos caisses propres. Beaucoup de choses sont mises à la disposition par la mairie également. On est simplement heureux de faire vivre les choses. On espère pouvoir faire d’autres éditions dans le futur.”
Le programme du festival
Jeudi 24 mars : Différents ateliers à la médiathèque municipale de Blanquefort pour les scolaires, afin de leur faire découvrir les métiers de journaliste, photographe et imprimeur. Jeudi soir, projection d’un film nommé : “Les médias, le monde et moi”, qui traite de l’indépendance des médias et comment mieux s’informer. Le club de la presse de Bordeaux organise aussi un atelier destiné aux journalistes professionnels pour apprendre à monter son propre média.
Vendredi 25 mars : Différents ateliers à la médiathèque municipale de Blanquefort pour les scolaires, afin de leur faire découvrir les métiers de journaliste, photographe et imprimeur. Intervention de Patrick de Saint-Exupéry (directeur de collection chez Les Arènes) à la médiathèque, pour parler de littérature et notamment comment passer de journaliste à écrivain. Le même soir, cinquante jeunes joueurs de foot auront la chance de simuler une conférence de presse avec des journalistes sportifs de Sud Ouest et SoFoot. Le but sera de leur apprendre à poser des questions à Rio Mavuba, ancien joueur du LOSC notamment, qui a fait ses débuts footballistiques à Blanquefort.
Samedi 26 mars : Journée ouverte au public, avec uniquement des conférences :
- De 11h à 12h30 : “Le journalisme d’investigation : transformer la société.” Avec Sophie Boutboul (journaliste indépendante) et Patrick de Saint-Exupéry.
- De 13h30 à 15h : “Ecologie : Peut-on sortir du déni ?” Avec Juliette Quef (Présidente du média Vert), Salomé Saqué (Journaliste économie et politique chez Blast), et Vincent Mignerot (essayiste et président d’honneur d’Adrastia).
- De 15h15 à 16h45 : “Féminismes : passer de la parole aux actes” Avec Axelle Jah Njiké (podcasteuse et autrice), Léa Drouelle (journaliste et cofondatrice de Sorocité) et Léa Chamboncel (créatrice du podcast Popol).
- De 17h à 18h30 : “Une France, des Frances ?” Avec Manon Boquen (fondatrice de la revue Pays), François Vey (rédacteur en chef de Zadig), et Inès Belgacem(rédactrice en cheffe adjointe de StreetPress).
- De 18h45 à 20h15 : “Que reste-t-il de la gauche ?” Avec Edwy Plenel (président et cofondateur de Mediapart), Rachid Laïreche (journaliste politique à Libération) et animé par Annabelle Perrin (cofondatrice et rédactrice en chef de La Disparition).
