Facebook comme vitrine magique de votre journal… Cette idée était plus que répandue il y a une dizaine d’années. Mais Meta, la maison mère du doyen des réseaux sociaux numériques, a, depuis, largement modifié sa politique et ses algorithmes. A tel point qu’aujourd’hui, nombre de posts traitant de l’actualité (locale ou non) ne s’affichent même plus sur le mur des supposés « amis » du média… Un constat renforcé par les récentes décisions de Méta, de privilégier le divertissement plutôt que les canaux d’information fiables.
Alors, que faire pour toucher réellement tous ceux qui suivent votre média ? Certains journaux tentent de recourir à un simple mot clé, « @followers » (ou « @toutlemonde »). Cette indication, ajoutée comme premier commentaire au post, permet d’envoyer automatiquement une notification à tous ceux qui vous suivent. C’est simple, et en plus, c’est totalement gratuit (alors que les campagnes de pub classiques, sur Facebook, sont payantes). Mais attention : le fait de taguer tous les membres d’un groupe peut être perçu comme du spam par ceux-ci et doit être utilisé avec parcimonie.
Parmi les quelques titres qui ont tenté d’user cet artifice, l’hebdomadaire régional le Progrès Saint-Affricain. Notamment pour un article concernant la rénovation de la seconde salle d’opération de l’hôpital aveyronnais, le 17 février 2024.
« Attention, il faut manipuler cela avec précaution !« , avertit Benoît Garret, le rédacteur en chef. « Lorsque nous avons eu cette idée, il y a quelques semaines, nous avons opté pour un post ainsi tagué chaque jour. Mais on a quelque peu énervé notre communauté qui compte aux alentours de 10000 membres… » Depuis, le rythme a nettement ralenti, pour se limiter à une ou deux mentions « @followers » par semaine.
« On se concentre sur les sujets forts, qui vont les concerner. Et le résultat est assez spectaculaire en matière de vues : c’est exponentiel ! » Les chiffres le confirment : au mininum un follower sur cinq, suivant les posts, a cliqué pour lire l’info sur Facebook, ce qui engendre mécaniquement beaucoup plus de clics sur le lien renvoyant vers le journal. Et donc vers les articles, tous payants.
« Depuis l’été, nous sommes hyperactifs sur les réseaux. On leur fait vivre des choses en même temps que nous, comme lors des manifestations des agriculteurs, et les retours sont extrêmement positifs. Reste juste à monétiser tout cela…«
Alors, ce « @followers », efficace ou non ? Pour une communauté de taille moyenne, comme celle du Progrès de Saint-Affrique, cela semble en tout cas porter ses fruits, si on l’utilise avec parcimonie. Et, au final, les personnes qui critiquent sont assez rares, trois ou quatre au maximum. Ce qui est extrêmement peu, même si ces critiques se transforment ensuite en discussions parfois vives entre participants, souvent sur un sujet tout autre ! De quoi en tout cas faire vivre son réseau…
