Aides à la presse : la loi nouvelle est arrivée

Annoncée depuis des mois, la réforme des aides à la presse a été publiée juste avant les fêtes, ouvrant entres autres la porte au soutien aux pure-players.

Aides à la presse : la loi nouvelle est arrivée

Annoncée depuis des mois, la réforme des aides à la presse a été publiée juste avant les fêtes, ouvrant entres autres la porte au soutien aux pure-players.

Le père Noël est passé avec quelques jours d’avance rue de Valois. Et cette fois-ci c’est la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, qui arrivait avec un « cadeau » de 4 millions d’euros par an, une aide au « pluralisme des services de presse tout en ligne d’information politique et générale ».

« Les aides au pluralisme de la presse étaient jusqu’ici réservées aux titres papier« , note le service communication du ministère. « Le décret institue donc pour la première fois une aide spécifiquement destinée aux titres reconnus d’information politique et générale (IPG) édités exclusivement en ligne et pouvant présenter trois types d’offres : payants, gratuits et mixtes.« 
Concrètement, les pure-players pourront désormais obtenir des aides à la presse, et cela devrait notamment profiter à la presse de proximité. Les sites d’information locale se sont en effet multipliés ces dernières années, avec une économie à l’équilibre le plus souvent plus que précaire. Et ce coup de pouce, qui sera officiellement mis en place « dans le courant de l’année 2022 » devrait être plus qu’apprécié.

La dépense éditoriale comme condition

L’Etat ne va toutefois pas arroser les titres du web sans distinction. D’une part, ils devront être reconnus IPG (Information politique et générale), ce qui permettra d’écarter nombre de blogs amateurs et autres supports de presse professionnelle. De plus, et c’est sans doute là un des aspects les plus importants, les dépenses éditoriales entreront en compte dans l’octroi ou non de l’aide.

« Les critères d’éligibilité aux aides à la presse ne comportaient pas jusque-là d’exigence relative à la présence de journalistes au sein des rédactions« , note le ministère. Peu désireux de revoir surgir une « affaire » Science & Vie (qui avait largement écrémé sa rédaction suite au rachat par le groupe Reworld), il a donc mis en place -mais là pour le numérique- une obligation de dépense éditoriale. Celle-ci comprend les salaires (des journalistes en CDI, CDD ou pigistes), les frais d’abonnement des agences de presse et les frais de mission éditoriale.
Un plus sera également accordé aux pure-players selon le nombre d’abonnés payants, ainsi qu’aux entreprises de presse en ligne dont la création remonte à moins de trois ans. Une sorte de bonus à la nouveauté et à la création éditoriale…

A noter également, mais cette fois-ci dans la palette « classique » des aides à la presse (notamment fiscales et postales), l’exigence pour les titres de présenter « un contenu original composé d’informations ayant fait l’objet d’un traitement à caractère journalistique« . Et ce contenu sera élaboré par une rédaction composée de journalistes professionnels. Ce qui, là encore, évitera les coquilles vides plus à la recherche de subventions que de réels lecteurs…

Le président de nouveau du côté des médias

Après des rapports parfois difficiles entre les médias et lui, le président de la République a considérablement lâché du lest, mardi, lors de sa présentation des vœux à la presse. « La déontologie qui anime votre profession permet de bâtir la vérité par un système de vérification et un dialogue permanent« , a-t-il souligné, en saluant le rôle des médias, notamment depuis le début de la crise sanitaire.
Un discours également largement orienté sur le problème des fake news, alors qu’il recevait le rapport remis par la commission sur la désinformation et le complotisme présidée par le sociologue Gérald Bronner.
Enfin, il s’est positionné fermement sur le problème des droits voisins, allant jusqu’à promettre de compléter, si nécessaire, les textes européens et français « pour aller au bout de la volonté qui fut la nôtre et demeure la nôtre, la juste rémunération des droits d’auteur et des droits voisins.« 

La rédaction

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