Moderniser le journal, innover dans sa mission d’informer, répondre aux attentes des lecteurs… le quotidien du groupe Rossel La Voix du Nord a lancé ses premières « pages métro » ce dimanche 12 novembre. Stéphanie Zorn, co-rédactrice en chef aux côtés de Patrick Jankielewicz, dévoile les coulisses du projet.
Pourquoi créer des pages « métropole » au sein du journal et la rubrique correspondante sur le site internet ?
C’est un projet qui est en cours depuis longtemps. Il a été initié par Patrick Jankielewicz. Il était sur la table avant le plan social qui l’a stoppé. L’initiative a été relancée au printemps.
Il y a quelques années existaient des pages métropole. Elles avaient été abandonnées au profit de contenus uniquement locaux parce que les lecteurs étaient intéressés par l’information la plus proche d’eux.
Mais la création de la communauté urbaine de Lille et la centralité de Lille font que l’intérêt ds lecteurs de Lille, Villeneuve d’Ascq, Roubaix et Tourcoing est souvent le même sur certaines thématiques. Je pense au transport, aux sorties, à la consommation, aux infrastructures de santé… des thèmes qui sont plus métropolitains que locaux.
Comment avez-vous construit le projet ?
On a fait faire une enquête auprès de 600 habitants -donc pas forcément des lecteurs- de la métropole lilloise pour en savoir plus sur la façon dont ils vivent, s’informent et leurs besoins. Ces questions étaient au cœur du projet métropole. Vu que c’est une enquête adressée au public en général, certains attendent de nous des choses qu’on fait déjà.
On a aussi posé ces questions à une vingtaine de salariés de La Voix du Nord et pas seulement à des journalistes. Au total, une quarantaine de salariés ont participé à dix ateliers de travail. Le groupe de réflexion est tombé d’accord avec les habitants sur les thématiques qui les intéressent et qu’ils souhaitent voir traitées.
Il y a vingt ans, l’intérêt des lecteurs était au niveau des locales. Aujourd’hui, ça reste une source principale d’intérêt mais l’actualité métropolitaine la talonne. 87 % des personnes interrogées nous indiquent que l’actualité locale reste leur principale source d’intérêt mais 81 % nous disent aussi que c’est l’actualité métropolitaine. C’est quelque chose qui a changé en vingt ans.
Comment ce projet se matérialise-t-il sur le papier ?
On a en premier la séquence de pages régionales qui ne changent pas et au moment où l’on arrive sur les pages locales, on ouvre non plus sur Roubaix, par exemple, mais sur « Lille métropole ». Ensuite, derrière, on a les pages locales Roubaix, Tourcoing, Lille, Marcq et alentours. Les pages métropole sont les mêmes dans toutes les communes. Ce qui change, ce sont les pages locales qui suivent.
Quels sont les thèmes abordés ?
L’idée, c’était de redéfinir le contenu attendu par les habitants de la métropole. On peut regrouper quatre catégories thématiques : « bien consommer » (restauration, shopping, bons plans, pouvoir d’achat, consommation locale), « sortir » (sport, sorties, événements), « se déplacer » (transports, mobilité, vélo, stationnement, aménagement, infrastructures, voitures) et la quatrième « habiter » (mobilité, grand chantier, logement déchet, eau, santé). On a regroupé les deux premières qui se ressemblaient.
Comment s’organise cette nouvelle équipe ? Quelles conséquences pour les locales de la métropole lilloise ?
On n’a pas embauché 12 personnes. Ce sont des journalistes qui composaient nos équipes locales. Les journalistes ont candidaté. Ce sont tous des volontaires. Il y avait plus de candidats que de places, on ne crée pas tous les jours une nouvelle équipe… Ils ont intégré l’équipe la semaine dernière. Forcément, les équipes locales ont été réduites. Douze journalistes sont répartis sur les trois thématiques. On ajoute à cette équipe un fait-diversier et un chroniqueur judiciaire. Ils travaillent en collaboration avec les faits-diversiers en locale. Les journalistes du pôle métropole comme des locales sont amenés à écrire dans toutes les séquences du journal, comme c’est déjà le cas aujourd’hui.
Quelles sont les nouveautés qui attendent les lecteurs de La Voix du Nord ?
Les lecteurs nous demandent d’être davantage dans l’air du temps. Sur le ton et sur la forme. Ils s’attendent à un contenu avec des codes internet. Ils attendent davantage d’incarnation avec du facecam et un contenu plus concret, plus utile et plus ancré dans leur quotidien. Tous les journalistes ont été formés au facecam. Sur le web, on aura une séquence métropole avec une playlist spéciale. C’est un laboratoire qui, pourquoi pas, sera dupliqué sur d’autres territoires.
Dans le journal, ça donne quoi ?
C’est un journal spécial qui est paru dimanche… « Lille, la métropole et vous », la nouvelle équipe de la métropole lilloise, a fait sa grande première.
Les premiers articles sont imprimés. Les yeux curieux des lecteurs parcourent les nouvelles pages du quotidien. À la une : « Emblem, le gratte-ciel qui fait tourner les têtes à Lille ».
De l’info-pratique
Sortir, se déplacer et habiter : les trois thématiques annoncées du pôle métropole se retrouvent dans les pages.
Comme promis, de l’info-pratique, avec des articles sur les commerces locaux et mais aussi des articles qui aident les lecteurs dans leur vie de tous les jours avec un sujet sur les vélos et les trottinettes en libre-service.
Sortir
Des idées de sorties, en veux-tu en voilà ! Trois pages sont consacrées à idées de sorties à Lille et ses alentours. Tous les dimanches, un journaliste proposera aux lecteurs ses idées de sorties de la semaine. Musique, cinéma, gastronomie… de quoi ravir les curieux.
De l’incarnation, du concret et de la proximité avec les lecteurs, c’était la promesse de Stéphanie Zorn. « Lille, la métropole et vous », le journal s’adresse directement à ses lecteurs. Pari réussi ?