Depuis le Festival de l’info locale
Arrivé depuis un peu plus de 18 mois à la tête de GSO (Groupe Sud Ouest), Nicolas Sterckx entend bien profiter de son expérience dans le digital (il était précédement à la tête de Wébédia) pour donner un coup de boost aux audience numériques du groupe bordelais. Pour cela, il compte bien s’appuyer sur les communautés et richesses locales, comme le vin , le rugby ou l’économie locale, plutôt en forme… Retour sur les grandes lignes de son interview, le 28 spetembre 2023, lors du Festival de l’info locale.
Cette arrivée à Sud Ouest, ce n’est finalement pas un retour « dans le monde d’avant », après des années passées dans le numérique ?
C’est surtout une arrivée dans un monde qui n’a pas le choix, qui doit basculer dans le digital, l’audiovisuel. Et cela doit s’appliquer avec force et détermination pour construire le groupe média de demain. Ce groupe de PQR en particulier doit accélérer vers les nouveaux métiers et la recherche d’innovation pour un média local.
A ton arrivée en 2022, vous parliez du groupe comme d’une belle endormie…
GSO avait de réelles compétences et un début de diversification. Par contre, la vitesse était insuffisante par rapport aux enjeux qui sont les nôtres en matière de basculement vers les nouveaux métiers, de conqûete de nouveaux publics -en particulier la jeunesse-, d’approches de nouveaux thèmes. On ne peut pas choisir l’immobilisme. Le monde du numérique et des réseaux sociaux est celui vers lequel on doit aller.
Parmi les pistes en matière de diversification, les verticales, il y a la marque Placeco. Qu’est-ce ?
Placéco, c’est une acquisition que l’on a faite l’été dernier. C’est un média pure player digital et un réseau, qui apporte des solutions en matière de RSE, de bureaux de networking pour les entreprises. Lors de l’acquisition, Placéco était à Bordeaux, mais nous avons un gros programme de développement, puisqu’on a ouvertà Pau, dans les Landes, à Bayonne, à la Rochelle… C’est dans notre stratégie d’info locale, de réseaux locaux et d’entraide. C’est une belle pépite qui nous permet de nous développer sur le B2B, alors que GSO est historiquement orienté vers le B2C.
Pour les autres verticales, on a aussi une vraie notion de territoire…
Nous sommes un média local, bien évidement, donc on est sur une partie des départements de la Nouvelle Aquitaine. Mais on ne s’interdit pas, dans le cadre notre politique de développement des verticales, de déborder de notre territoire. Par exemple pour le vin, on créé des événements à Nice, Marseille, Lyon, Paris ou Bruxelles. Nous sommes très ancrés également pour le rugby.et nous développons des activités sur ce thème progressivement dans toute la France. Cette logique de verticales thématiques entrepreneuriales, est ancrée dans le territoire -le vin, à Bordeaux, c’est sacré-, mais on a pour ambition, pour l’entreprise et la rédaction, de couvrir l’ensemble des thématiques du vin sur le territoire.
Quelles formes prennent ces verticales thématiques ?
Si on prend l’exemple de Terre de Vins, qui est une des « verticales entrepreneuriales » chez nous, on part d’une thématique que l’on travaille dans toutes les dimensions média qui nous paraissent appropriées. Dans ce cas, ce sont des rencontres d’affaires, un magazine papier, de l’événementiel, des clubs d’entrepreneurs, et on a encore des projets en développement. A la tête, un entrepreneur qui a une grande liberté d’action au sein du groupe pour développer sa verticale.
Quels sont les autres domaines d’action, à part le vin ?
Il faut qu’il y ait une vraie notion d’ancrage dans notre territoire, le Bordelais. Il y a donc, comme je le disais précédemment, le rugby avec la marque Raffut qui se décline en événementiel, en un magazine sous forme de mook, et sous forme de contacts étroits avec les clubs de notre région. Et puis Placéco, sur l’économie et le réseau.
« Chaque verticale doit avoir une vraie notion d’ancrage dans notre territoire.»
Nicolas Sterckx, DG du Groupe Sud Ouest
L’idée de la communauté est donc capitale, comme en presse locale ?
Absolument ! Les verticales nous permettent de cibler des communautés -des fans de vins, de rugby…-, de les travailler et de leur proposer des infos en allant au-delà de leurs attentes. On veut vraiment faire du développement rentable, avec un entrepreneur à la tête qui est un peu en free-style dans le groupe, ce qui permet de faire bouger les choses… Et les verticales sont indépendantes les unes des autres, ce n’est pas un modèle que l’on copie. Certaines ont du papier, d’autres de l’événementiel… Il faut que ce que l’on propose à l’intérieur colle aux attentes du public, de la communauté.
Il faut donc faire de vrais choix éditoriaux pour avancer concrètement…
Oui, et il faut peut-être arrêter. de faire certaines choses… Je pense par exemple aux podcasts qui sont populaires, on a en a pour les enfants, d’autres sur le rugby, les faits divers… Ça prend bien, mais il n’y a pas de modèle économique. A un moment donné, il faut s’asseoir, se demander si on va continuer à faire des podcasts… On n’a pas encore répondu à la question, mais c’est une illustration de savoir comment on se recentre, en prenant en compte les souhaits et attentes du public, mais aussi ce qui fait que l’on gagne de l’argent et donc que l’on maintient des coûts et une masse salariale raisonnable malgré le foisonnement de nouveaux formats. Le podcast en étant une illustration parmi d’autres.
La diversification tous horizons pour GSO
• Evénementiel
L’agence Côte Ouest est une agence événementielle, avec des événements grands publics. On intervient sur du surf à Lacanau, la foire du vin à Bordeaux… L’enjeu principal est de ramener de nouvelles communautés. « Je ne crache pas sur la marge », assure Nicolas Sterckx, « mais quand on organise la Robot Cup, des tournois de robots qui jouent au foot par exemple, ça permet de nous adresser aux jeunes et d’attirer des catégories qui n’allaient pas naturellement le site de Sud Ouest. Ça nous permet de rajeunir nettement les audiences, d’attirer de nouvelles communautés. »
• Digital
Théophraste est le laboratoire/incubateur de GSO. Cela permet d’aider pas mal de start-up, centrées sur celles qui ont un rapport direct avec les activités du groupe (paywall, gestion des débats sur le site, vidéos amateur pour le football…). On profite de leur technologie, mais elles ne travaillent ensuite pas que pour nous.
• Marketing
Eliette est une agence destinée aux plus gros clients, en recherche d’aide sur la stratégie média ou de marque, de développement de la présence sur les réseaux sociaux. Le conseil est de plus en plus intégré aux offres classiques proposé par la régie.