Pourquoi avoir organisé un séminaire avec tous les membres du groupe ?
D’abord parce qu’il n’y en a jamais eu. Et puis il me semblait important de fédérer les énergies, notamment parce qu’on est dix marques de proximité, très installées dans notre culture locale, mais dix marques malgré tout éclatées. Il est bon que le Phare dunkerquois sache parler avec la Semaine dans le Boulonnais, qui doit parler avec l’Indépendant, etc.
Quel lien est-il possible de créer entre les hebdos ?
Le but est de créer des synergies communes, en s’appuyant évidemment sur la connaissance de notre territoire, qui est propre à nos contenus et à nos marques, mais avec une ligne directrice commune. On peut aujourd’hui s’appuyer sur les outils en commun pour faire converger les énergies.
Quels sont les grands axes de la stratégie 2025 ?
C’est une stratégie de transformation dans la sécurisation. La culture ultra-locale, c’est une force, sur laquelle il faut savoir capitaliser. Il faut qu’on puisse se transformer à travers de nouveaux contenus, de nouvelles façons de parler aux gens et de nouveaux modèles économiques. En nous appuyant sur le print, on pourra attirer de nouveaux abonnés pour accélérer cette transformation, puis faire rayonner nos marques, notamment par le biais de la minute vidéo (un nouveau format que le groupe veut lancer, dans lequel un journaliste face cam résume trois actus marquantes de la semaine de manière ludique, NDLR).
Ensuite, il faut renforcer la culture d’entreprise telle qu’elle existe. Il faut que les collaborateurs soient eux-mêmes les bâtisseurs de ce nouveau modèle économique. Enfin, il faut se demander quel est le sens que l’on donne à ce projet. Ça ne peut pas être un « one shot », parce que ça c’est briller pour ne plus exister. On doit construire un nouveau modèle d’avenir.
« Tous les discours du séminaire en trois mots : transformation, énergie, trajectoire. »
Éric Lepers, directeur général du groupe Nord Littoral
Êtes-vous inquiet quant à l’avenir de la presse locale ?
Oui et non. Oui, parce que si elle ne se transforme pas, elle meurt. C’est une réalité économique, il suffit de prendre un compte d’exploitation et on se dit que le malade est en soins palliatifs. Mais non, parce que ce qui fait la force de nos marques ce sont les marques elles-mêmes. Sur nos territoires, en termes de notoriété, nos marques sont aussi connues que Coca-Cola : quand on parle de boisson au cola, les gens vous disent « Coca-cola », quand on vous parle d’info ultra locale, nos marques sont spontanément évoquées en premier. Nos marques et nos contenus doivent évoluer, bien sûr. Mais une fois qu’on aura fait tout ça, je crois vraiment au modèle économique.
Nord Littoral en quelques chiffres
109 employés
1 quotidien
10 hebdomadaires
10 millions d’euros de chiffre d’affaires
36 ans : moyenne d’âge des salariés
45 % : proportion de femmes dans l’entreprise
58 % : proportion de journalistes dans le groupe