Vivant, le média qui construit ses sujets avec les habitants

Depuis 2021, Vivant, média charentais, organise régulièrement des conférences de rédaction citoyennes. Les habitants locaux proposent des sujets aux journalistes, et découvrent l’univers journalistique par la même occasion.

Vivant, le média qui construit ses sujets avec les habitants

Depuis 2021, Vivant, média charentais, organise régulièrement des conférences de rédaction citoyennes. Les habitants locaux proposent des sujets aux journalistes, et découvrent l’univers journalistique par la même occasion.

Il était une fois un monde où journalistes et citoyens vivaient en parfaite harmonie, et travaillaient main dans la main. C’est le rêve devenu réalité de Virginie Colin-Cadu, chargée de développement, de l’administration mais surtout cofondatrice du média Vivant. Ce média associatif basé en Charente-Maritime est un pureplayer* local. Leur ligne éditoriale : la transition écologique et solidaire. Pour restaurer le lien entre médias et public, Vivant propose, depuis 2021, des conférences de rédaction ouvertes aux citoyens.

Le principe

 » Nous organisons des conférences de rédaction dans le nord de la Nouvelle Aquitaine, la Vienne, les Deux Sèvres, la Charente-Maritime et un peu la Charente. » Vivant organise environ six conférences de rédaction citoyennes par an, à chaque fois, elles se déroulent sur les zones couvertes par le journal, mais jamais au même endroit. Le principe est simple, comme une conférence de rédaction classique. On parle d’abord de la ligne éditoriale du média. On évoque ensuite avec les journalistes et intervenants pigistes, les prochains sujets traités par le journal. Puis on parle de l’actualité locale avec les participants.  » L’intérêt est double. Nous voulons à la fois savoir ce qu’il se passe sur le territoire, et renouer le lien entre citoyens et journalistes, en faisant connaître notre média. « 

Pour attirer du monde à l’événement, une communication est faite sur les réseaux sociaux des tiers-lieux et de Vivant. Crédits : Vivant / Hilgard Leloué

Les conférences de rédaction sont organisées dans des tiers-lieux, fablabs ou cafés. En s’appuyant sur les structures du territoire, le média s’ancre un peu plus localement encore et bénéficie d’un panel de potentiels participants plus diversifié que leur simple lectorat.

« Si on ne s’adressait qu’à nos lecteurs, on s’appuierait sur une espèce de vasque un peu fermée. » 

Virginie Colin-Cadu, co-fondatrice de Vivant

Du côté de la rédaction, nul besoin d’être formé pour encadrer l’événement. Un journaliste est présent, accompagné de Virginie Colin-Cadu (NDLR. Virginie n’est pas journaliste). 10 à 15 curieux y assistent à chaque fois. Un nombre largement suffisant pour elle. « On souhaite que chaque participant y participe pleinement. Pas besoin d’être trop nombreux donc.« 

Les habitants

« L’idée c’était précisément ça. Renouer le lien avec les journalistes et les citoyens. » Virginie Colin-Cadu se reprend. Pas les citoyens, les habitants. C’est eux qui font vivre leur territoire. La cofondatrice est formelle. « Si on ne s’adressait qu’à nos lecteurs, on s’appuierait sur une espèce de vasque un peu fermée. » L’objectif : conquérir de nouvelles personnes, avoir des nouvelles idées, extérieures qui plus est, mais aussi faire découvrir le média et le monde du journalisme à qui veut. Une initiative utile et novatrice, lorsqu’à première vue, la recherche « conférence de rédaction citoyenne » sur Google donne peu de résultats pertinents.

Le média Vivant a été créé il y a 5 ans. Depuis 2021, il réalise environ 6 conférences de rédactions citoyennes par an. Crédits : Vivant, Hildegard Leloué

À noter tout de même que cette initiative a ses limites. Les citoyens participants, bien qu’ils ne fassent pas partie du lectorat du media, sont « souvent engagés dans la transition écologique et solidaire« , de par la ligne éditoriale. Les profils des participants ne sont donc pas très diversifiés.

Sensibiliser au monde de la presse

Virginie Colin-Cadu assure que l’éducation aux médias est un pilier dans la création de ce dernier. La volonté est claire. Montrer comment un média fonctionne aux citoyens. La question du fossé entre journalistes et citoyens est-elle abordée en conférence de rédaction ? « On peut en parler bien sûr. Mais nous n’avons généralement pas besoin de le faire, puisqu’en faisant ça, on est proche d’eux. » Leur but premier est de savoir ce qu’il se passe sur le terrain.

Virginie Colin-Cadu à gauche et Hélène Bannier, les deux cofondatrices du média. Crédits : Vivant / Annabelle Avril

Au-delà des interventions dans les écoles, il existe d’autres moyens de sensibiliser les habitants à la presse. Preuve à l’appui. « Le lien que l’on entretient avec le public, ça fait partie de l’éducation aux médias. » Création d’une web radio, pièce de théâtre pour informer les collégiens et lycéens sur la désinformation, ateliers dans des centres pénitentiaires… Vivant a plus d’un tour dans son sac en la matière.

Pour coller à cette volonté, le pureplayer est disponible en ligne, gratuitement, sans abonnement et sans pub. Il se finance via l’aide à la presse, des adhésions à leur association, et du marketing pour des entreprises sociales et solidaires extérieures. Dans la continuité de cet engagement, les conférences de rédaction citoyennes sont gratuites et en accès libre. Un événement Facebook est créé par Vivant, et les intéressés peuvent cliquer sur « participer » pour être comptabilisés.

Virginie est sereine pour la suite du projet. Après tout, « Les habitants aiment qu’on aille à leur rencontre. Surtout dans les petites communes.« 

Manon Wendling

Atelier sur le Festival de l’info locale ce vendredi 29 septembre à 15 h.

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