Pourquoi avoir créé ce média ?
Depuis 2020, le format qui s’est imposé, c’est le format 9:16, face caméra et sous-titré. J’ai donc décidé de créer un média sur les réseaux sociaux qui s’appelle Taville Tavie, qui a pour mission de mettre en avant les proximités. On a donc lancé le 15 mai 2023 ce média qui a maintenant un an et demi à peu près.
Comment le décririez-vous ?
C’est un média qui met en avant les ambassadeurs du territoire. Ça peut aller de l’agriculteur à la personne qui crée une start-up dans une technopole. L’important, c’est que la personne, elle nous parle d’elle, parce que c’est ça qui fonctionne sur les réseaux sociaux. On n’est pas dans une information descendante, je ne t’assène pas ma carte de visite. En revanche, je te dis qui je suis et je partage avec toi. Donc on est vraiment sur une approche très horizontale.
Depuis sa création, TaVille TaVie a su trouver un public important, avec des dizaines de milliers de vues pour certaines vidéos. Qu’est ce qui fait votre succès ?
Nous avons su trouver le bon format. Des vidéos courtes, sous-titrées, optimisées pour les plateformes comme Instagram, TikTok, et YouTube. Ce format est devenu un standard. Nous avons aussi su capter l’essence des territoires que nous couvrons en mettant en avant leurs ambassadeurs : des agriculteurs, des artisans, des entrepreneurs locaux qui font vivre leur région. Le succès de TaVille TaVie repose sur cet équilibre entre forme et fond, tout en restant authentique.
Votre média est pour l’instant implanté dans les Alpes-Maritimes. Quelles sont vos ambitions à terme ?
La perspective d’évolution, c’est de s’implanter ensuite dans le Var. Et à terme, l’idée, serait de s’implanter en région sud PACA. Mais après, l’idée, c’est de créer des franchises avec une diffusion sur un seul compte, ce qui permettra de proposer une visibilité de plus en plus importante à chaque fois.
Comment définiriez-vous la ligne éditoriale qui guide dans votre travail ?
Elle est axée sur la passion et le territoire, on se veut également un peu green. Je ne vais pas faire des sujets sur des gens qui font de la course automobile par exemple. On est sur une approche positive de l’environnement, de ce qui le respecte. Donc axé autour, globalement, des passions des gens, mais avec, quand même, ce souci de mettre en avant ceux qui font plutôt du bien à la planète.
Comment est financé votre média ?
Le modèle économique repose sur de l’achat d’espace, en fait. En gros, l’idée, c’est qu’il y a 60 % de la production qui est choisie. C’est-à-dire que c’est nous qui décidons de mettre à l’avant telle ou telle personne. Et on va dire qu’il y a 40 % de la production qui est en partenariat, qui est financée par, par exemple, le département des Alpes-Maritimes, des communautés d’agglomération, des entreprises.
Quel bilan tirez-vous de cette première année ?
On est ravis ! En un an, TaVille TaVie a généré un chiffre d’affaires de 100 000 euros et nous avons une petite équipe de trois personnes. Ce qui montre bien qu’il y a un réel besoin pour ce type de média. Les retours des habitants, des entreprises, et même des institutions locales, sont très positifs.
Comment choisissez-vous les personnes que vous interrogez ?
L’idée, c’est de faire 50 % mainstream et 50 % un peu alternatif pour, justement, apporter autre chose que d’autres médias. L’important, c’est que la personne, elle ait quelque chose à nous raconter d’elle-même, l’objectif est de donner une valeur ajoutée à son territoire. Je suis parti du principe que beaucoup de communications, aujourd’hui, étaient faites sur les paysages. Du coup, je me suis dit que je vais plutôt mettre en avant les visages.
Quelle est la différence entre TaVille TaVie et les médias locaux traditionnels ?
Les médias traditionnels n’ont pas l’agilité de production que l’on a nous. Or, les codes des réseaux sociaux, aujourd’hui, c’est je te parle, parce que je suis à ton niveau, c’est horizontal. En fait, si on veut toucher tout le monde, il faut être sur tous les réseaux. On remplit une fonction que les médias premium remplissaient avant et qu’ils ne remplissent plus.
Quel approche adoptez -vous pour produire vos différents contenus ?
Ce qui est essentiel aujourd’hui, c’est avoir une approche non plus en silo, c’est-à-dire « je fais de l’audiovisuel, je fais de la radio, je fais de la presse écrite ou je fais du web ». Aujourd’hui, on a une approche en contenu, c’est-à-dire, je vais aller réaliser des interviews filmées, ensuite je vais les décliner en fonction des différents canaux, en respectant les codes de chaque canal. Donc quand on va sur le terrain, l’idée, c’est, je vais tourner évidemment un portrait vidéo, mais aussi, je vais pouvoir le décliner en article web, pour enrichir l’expérience.
Comment envisagez-vous l’avenir de TaVille TaVie ?
Honnêtement, je ne m’attendais pas à susciter autant d’intérêt si vite. Nous avons encore beaucoup à faire, mais je suis convaincu que nous sommes sur la bonne voie. Avec notre approche innovante, centrée sur l’humain et bien adaptée aux usages numériques, je pense que nous avons un modèle qui peut vraiment transformer le journalisme local. Cela dit, je sais que la deuxième année est souvent plus difficile que la première, où on bénéficie de l’élan du lancement. En ce moment, c’est la période où les collectivités fixent leurs budgets pour l’année prochaine. Mon objectif est donc de promouvoir le média pour maintenir, voire augmenter les revenus de l’année dernière, et pourquoi pas, embaucher.