Ils étaient 19 cette année, combien seront-ils l’an prochain ? L’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille prépare activement, même s’il reste encore quelques mois, la rentrée 2022, notamment pour la licence professionnelle Presse hebdomadaire et régionale. Cette formation, initiée en 1995 par Patrick Pépin et Jean-Pierre de Kerraoul, à l’époque respectivement directeur de l’ESJ Lille et président du Syndicat de la Presse hebdomadaire régionale, ne devait durer initialement que… deux ans. Et la 28e promotion découvrera donc les locaux de la la quasi-centenaire école de la rue Gauthier-de-Châtillon.
La principale innovation de la précédente rentrée était bien sûr le passage à l’alternance pour 100% de ses étudiants, via un contrat d’apprentissage pour chacun d’entre eux. Un changement radical qui a été plébiscité par les étudiants mais aussi par les entreprises de presse locale, globalement très satisfaites par le niveau de leurs apprentis.
Derniers jours pour candidater
En ce qui concerne la 28e promotion, les candidats sont en processus de sélection. Pas moins de 46 (sur une centaine de dossiers reçus) passeront à la mi-mai les oraux devant des représentants des médias et des formateurs de l’école. Une épreuve pour déterminer avant tout leur réelle motivation et leur connaissance de la presse de proximité.
Pour les médias désireux de recruter un de ces jeunes journalistes, il est encore temps de candidater auprès de Laurent Brunel, le responsable de la filière. Concrètement, le contrat de travail dure exactement un an, à partir du 12 septembre 2022. Il se compose de 22,5 semaines en formation à l’ESJ Lille et de 30 en entreprise (desquelles il faut déduire les cinq de congés payés). La rémumération est en fonction de l’âge de l’apprenti, soit 51% du Smic jusqu’à 20 ans inclus, 61 % du SMC (salaire minimum conventionnel) entre 21 et 25 ans, et 100% du SMC jusqu’à 30 ans, âge limite (sauf exceptions) pour être apprenti.
La prime de 8000 € en sursis
Si l’apprentissage a littéralement explosé en France depuis ces dernières années, c’est en grande partie grâce à la prime de 8000 € versées aux entreprises pour chaque jeune salarié recruté avec ce type de contrat. Prolongée à deux reprises, cette prime exceptionnelle versée par l’Etat devrait définitivement s’éteindre le 30 juin prochain. C’est la raison pour laquelle les contrats d’apprentissage pour la rentrée devront être impérativement signés avant cette date (trois mois peuvent s’écouler entre cette signature et la date réelle d’entrée en vigueur du contrat).
Pour nombre de petites rédactions, ce coup de pouce gouvernemental est en effet un vrai coup de pouce sans lequel elles n’auraient pu recruter une personne supplémentaire qui peut s’occuper, outre son travail comme journaliste, de la rédaction de hors séries ou du développement des réseaux sociaux. Grâce à l’aide, le coût global du contrat sur 13 mois est en effet inférieur à celui d’un salarié en CDD pour dix semaines pendant l’été…
La PHR et au-delà
La grande nouveauté pour cette 28e promotion est l’ouverture à d’autres médias que la presse hebdomadaire régionale. Même si elle reste fidèle à ce type de presse (la grande majorité des apprentis continueront à aller dans les rédactions de PHR, base inamovible de la licence pro), la filière s’ouvre en effet aux autres médias de proximité. Quelques titres de PQR ou de PQD (presse quotidienne régionale ou départementale) devraient en effet rejoindre les entreprises candidates, ainsi que d’autres médias écrits de proximité (presse magazine ou agences de presses locales travaillant pour la PHR et/ou la PQR). Une manière de se projeter dans l’avenir et de former encore plus de journalistes en presse de proximité, une spécialité qui fait aujourd’hui cruellement défaut sur le marché de l’emploi.