Droits voisins et Google : c’est reparti pour trois ans !
Trois ans après une première signature historique, l’Alliance de la Presse d’information générale a annoncé, le 14 janvier, avoir renouvelé cet accord avec Google, portant sur les droits voisins. Selon le syndicat professionnel, cela « confirme l’engagement » du géant du numérique « à rémunérer les éditeurs de presse français pour l’utilisation de leurs contenus sur ses plateformes.«
Ce renouvellement a été négocié par la Sacem pour le compte de l’Alliance. Il peut s’appliquer pour les 295 médias membres (PQN, PQR, PQD et PHR). « Dans les semaines à venir, complète l’Alliance, Google signera des accords individuels de licence avec les éditeurs membres de l’Alliance, selon les principes établis dans cet accord-cadre. » Si les montants des droits accordés à chaque média sont confidentiels, ils avaient constitué depuis trois ans un énorme coup de pouce financier aux titres, notamment de presse locale, confrontés à la baisse chronique du nombre de lecteurs sur papier.
Un test mené par Google inquiète les médias européens
Si l’accord entre l’Alliance et Google est une bonne chose, il ne doit pas masquer les réflexions de la part du puissant opérateur du digital au sujet de la présence ou non d’articles de presse lors de la recherche de résultats sur le moteur. Le 15 janvier, une tribune a été publiée par Reporters sans frontières, en association avec les éditeurs de presse européens, sur le péril que représenteraient la disparition des droits voisins.
« L’expérimentation, qui vise prétendument à mesurer l’apport de la presse à l’attractivité du moteur de recherche, constitue en réalité une menace grave pour la pérennité financière d’une information libre, du journalisme et pour les démocraties européennes« , est-il assuré dans la tribune. « Nous sommes convaincus que ce « test » ne servira qu’à alimenter un discours biaisé visant à dévaluer la contribution de la presse au moteur de recherche et à amoindrir d’autant la rémunération des éditeurs au titre du droit voisin. »
Un plan de sauvegarde de l’emploi au Courrier Picard
Encore un nuage noir dans le ciel de la PQR : la direction du Courrier Picard a annoncé le 13 janvier un plan de sauvegarde de l’emploi. Dix-huit postes seront concernés, soit 20% de la masse salariale du titre du groupe Rossel. Douze postes d’éditeurs (la totalité du service) disparaîtront ainsi que trois postes d’adjoints au sein de la rédaction en chef et trois postes à la comptabilité. Il faut y ajouter deux postes d’éditeurs en CDD, tandis que deux postes seront créés sur d’autres périmètres, selon la secrétaire du CSE du titre.
Le titre « a un compte d’exploitation positif, mais cela ne veut pas dire qu’il est bénéficiaire », selon David Guévard, le directeur général du titre. S »il note que le service d’édition « a une fonction très importante, il souhaite «orienter les moyens de l’entreprise sur le journalisme de terrain».
Mardi 14, 70 salariés ont voté une motion de défiance à l’égard de la direction et de plus amples détails sur le plan devraient être délivrés lors de la prochaine réunion du CSE le 5 février.
La Voix du Nord cesse ses publications sur X
Après Ouest France ou Sud Ouest, c’est au tour de la Voix du Nord de cesser, depuis le 17 janvier, de publier sur le réseau social X (ex-Twitter). Le titre du groupe Rossel compte 400000 abonnés sur ce réseau, ce qui est loin d’être négligeable. « Face aux dérives du propriétaire de ce réseau social, à l’encontre des valeurs de notre titre, les trois derniers comptes actifs sont dès à présent suspendus« , expliquait le titre dans un article.
La Voix du Nord avait déjà suspendu les publications sur les comptes locaux depuis un an. et annonce être aujourd’hui « attentive à l’évolution de l’ensemble des réseaux sociaux« .
Un comptage des diffuseurs de presse par l’Arcep
L’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) a révélé le 21 janvier sa feuille de route pour les cinq prochaines années. Cette institution est en charge depuis quasiment 30 ans de la régulation des réseaux d’échange (télécoms, postes, presse…). Elle s’est en effet vu confier de nouvelles missions et, comme l’explique CB News, « doit désormais réguler le secteur de la distribution de la presse, faciliter l’émergence de nouveaux acteurs sur le marché du cloud, veiller au partage de données et prendre en compte l’impact environnemental du numérique« .
En ce qui concerne la distribution de la presse, l’instance va réaliser une cartographie de l’implantation des diffusurus de presse. le but est de définir un nouveau cadre de rémunération pour « renforcer l’attractivité du métier« , selon la présidente Laure de La Raudière. Reste à savoir si la cartographie recensera également les micro-diffuseurs de presse (points multiservices dans les villages, boulangers…) qui sont essentiels à la survie et à la vente des titres de presse locale.
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