Comment la presse locale influence le scrutin européen ?

Dimanche 9 juin se tenaient les élections européennes. Comment est abordé cet événement politique dans la presse locale ? Les lecteurs se passionnent-ils pour ce scrutin qui dépasse nos frontières ?

Comment la presse locale influence le scrutin européen ?

Dimanche 9 juin se tenaient les élections européennes. Comment est abordé cet événement politique dans la presse locale ? Les lecteurs se passionnent-ils pour ce scrutin qui dépasse nos frontières ?

Cela n’a sans doute échappé à personne. Ce dimanche 9 juin, quasiment 50 millions de Français étaient appelés aux urnes. Alors que le monde semble se bipolariser entre le conflit Russo-Ukrainien et celui du Proche-Orient, le vieux continent veut à retrouver ses lettres de noblesse. Et beaucoup de ses habitants aspirent à plus d’Europe. Plus qu’un simple scrutin, les européennes, ce sont plus de 700 députés qui ont été élus, issus des 27 pays membres de l’Union européenne (UE). Mais tournant inédit cette année, une montée en puissance des extrêmes qui concerne toute “l’Union”, preuve en est, en France, le Rassemblement national était depuis des mois donné favori.  Décryptage avec Nicolas Kaciaf, maître de conférences en science politique et un(e) journaliste de La Voix du Nord qui a souhaité rester anonyme. 

La presse fait-elle les élections ? 

 

Nicolas Kaciaf : Le scrutin européen est de basse intensité, donc non. Ce n’est certainement pas la presse locale qui fait les élections européennes. Et de manière générale, ce ne sont pas les pages politiques qui sont les plus lus en PHR ou PQR, sauf peut-être…pour Ouest-France. 

Journaliste : On ne fait pas les élections, mais on encourage un maximum les électeurs à voter en les informant.

La presse de proximité s’investit-elle trop peu la campagne des élections européennes ?

Nicolas Kaciaf : Globalement, le lectorat a déjà ses convictions politiques. Certains vont consulter les pages politiques s’ils ont quelques hésitations. Les personnes qui se renseignent le plus sur les programmes ont souvent recours aux titres nationaux. Il s’agit donc d’une catégorie de population bien ciblée. Les médias locaux ne s’intéressent que peu à ce scrutin qui dépasse les frontières par manque de retour sur investissement, ce serait beaucoup de travail pour peu d’audience. Les politiciens n’investissent pas non plus ce type de canal, car ils savent que les retombées médiatiques seront moindre. 

Journaliste : Les journalistes de la rédaction ont consacré énormément de temps sur les européennes et de pages aussi. Par exemple, des journalistes se sont rendus au parlement européen de Strasbourg de manière à reconnecter en partie nos lecteurs avec les institutions de l’UE, lever le voile sur le fonctionnement de ces dernières qui est souvent mal connu de tous. Même si on sait que les pages politiques en Europe ne rencontrent pas le même succès que les présidentielles.  

La presse a-t-elle changé sa manière de causer élections européennes avec la montée du Rassemblement national (extrême droite, NDLR) ?

Journaliste : Non, on ne s’investit pas plus du fait de la montée du RN. On fait notre travail d’information comme d’habitude.

Est ce que si la presse locale poursuit son déclin, la démocratie sera en danger ?

Nicolas Kaciaf : On peut l’imaginer. On peut voir qu’aux États-Unis les endroits ou des titres ont disparu, poussant à une montée du populisme. Il faut dire que souvent ces mêmes bassins d’habitations abritent des radios locales très politisées et conservatrices. On peut penser que cela ne se reproduira pas en France, dans notre pays les journaux sont très subventionnés (comparé aux EU NDLR).

Propos recueillis par Dylan Pique

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