Changement de tempo avec Melody

Le 30 avril 2021, la rédaction de L’Eclaireur, à Châteaubriant (Loire-Atlantique), lançait son premier journal papier, monté avec le logiciel Melody. Marie Mangane, rédactrice en chef, revient sur cette transition qui va progressivement s’étendre à tout le réseau Publihebdos.

Changement de tempo avec Melody

Le 30 avril 2021, la rédaction de L’Eclaireur, à Châteaubriant (Loire-Atlantique), lançait son premier journal papier, monté avec le logiciel Melody. Marie Mangane, rédactrice en chef, revient sur cette transition qui va progressivement s’étendre à tout le réseau Publihebdos.
Marie Mangane, redactrice en chef

C’est un gros morceau d’un point de vue technique, mais ça a tout d’une grande aventure.” Mardi 20 avril, à quelques jours de la bascule sur le nouveau système éditorial Melody, la rédaction de l’Eclaireur prépare sa transition. En effet, le premier journal sous Melody du groupe Publihebdos paraît dans dix jours : “Je me suis positionnée pour qu’on soit la première rédaction test. Nous sommes donc les premiers à passer sous ce système de mise en page”, confie Marie Mangane, rédactrice en chef du journal de Châteaubriant, en Loire-Atlantique. “C’est compliqué pour le moment, le temps que ça se mette en place, mais on va bien y arriver.” 

Avec sa rédaction axée webfirst, la journaliste est enthousiaste à l’idée d’utiliser ce nouvel outil de montage, qui va remplacer l’ancien devenu obsolète : “C’est un système hybride, un peu comme celui d’Ouest-France, avec une vraie connexion entre le web et le print. L’ancien logiciel, la V3, n’était pas adapté pour ça. Ça nous ralentissait.

Un rythme plus confortable

Pour Demain un autre jour, la société qui propose le système éditorial, c’est un gros coup. Après avoir déjà séduit nombre d’hebdos (le Journal d’Ici, La Manche Libre, Sogemedia…), de quotidiens (L’Humanité, Le Figaro…) et de magazines (Le Point, Télérama…), voilà donc l’ensemble du groupe Publihebdos qui sera maquetté par l’entreprise toulousaine, soit près de 80 titres en plus.

Melody apparaît comme un facilitateur du quotidien : « En PHR, tu es vraiment pris par le bouclage. Grâce à Melody, le journal se monte au fur et à mesure. On aura ce stress du bouclage en moins, qui mobilise tout le monde. C’est est une passerelle pour tous les supports, un gain de temps vraiment énorme. » Selon Marie Mangane, cela permettra à de nombreuses rédactions de développer leur partie web : « L’enjeu avec Melody, c’est d’avoir 50/50 entre le web et le print dans les rédactions, en faisant sauter cette barrière. » Autre avantage de Melody : tout est en ligne, les journalistes peuvent se connecter, écrire et publier de n’importe où, n’importe quand. Ce qui risque aussi de rallonger parfois les journées déjà chargées des journalistes…

Cependant, Benoît Canto, éditeur-chef de projet d’actu.fr, nuance l’idée selon laquelle Melody boosterait le développement en web. Selon lui, l’outil seul ne suffit pas : « Melody, c’est une évolution plus qu’une révolution. C’est juste un changement pour un logiciel plus développé, mais avec des fonctions basiques qui restent les mêmes globalement. Ce n’est pas l’outil qui fait l’informatique, il faut une volonté de départ de la part des rédactions. Mais si Melody aide à faire évoluer les rédactions en web, tant mieux.« 

Un temps d’adaptation

Chacun des journalistes de l’Eclaireur a reçu deux jours de formation pour apprivoiser Melody, et Marie Mangane affirme que le logiciel est “simple d’utilisation”. Il reste cependant la question de la transition au sein du réseau, qui selon elle pourrait être plus difficile pour d’autres : « C’est un dispositif compliqué à déployer, et toutes les rédactions ne sont pas au même niveau de web. » D’ailleurs, Gwendal Le Priellec, journaliste à l’Eclaireur, quitte ses collègues pour une année pendant laquelle il parcourra les différentes rédactions de Publihebdos pour former les journalistes à l’utilisation du nouveau système.

La rédactrice en chef s’interroge également sur la façon dont les correspondants vont s’accoutumer au nouveau système. À cela, Benoît Canto répond : « Je n’ai pas trop d’appréhensions. Ils sont tout à fait capables de s’adapter, il nous l’ont déjà prouvé par le passé, lors de précédents changements. Il faudra peut-être un peu d’accompagnement, mais je ne m’en fais pas.« 

« Donner plus de liberté aux rédactions« 

Accueil page Mélody

« Je me souviens que le mercredi, quand on bouclait, c’était compliqué. » Bruno Génuit est président de la société Demain un autre jour, l’entreprise Toulousaine à l’origine de Melody. Ces spécialistes du contenu estiment que l’info est « ce qu’il y a de plus important ». Le président raconte que ce système a été créé, à l’origine, pour le Courrier français. Mais depuis 2012, ce système éditorial a conquis les rédactions: « le but est de simplifier au maximum la technologie pour la rédaction. Notre challenge était de trouver une solution éditoriale différente,  pour pouvoir poster depuis son smartphone notamment. L’idée, c’est de pouvoir travailler sans aucun autre outil qu’un navigateur internet. » Grace au système Melody, les journalistes peuvent, de la rédaction, de chez eux, ou depuis le terrain, poster du contenu : « Il est vrai que depuis le début de la pandémie, l’adhésion s’est accelérée l’adhesion. »

Au-delà de la praticité, Melody représente un avantage économique selon Bruno Génuit : « Melody est un système locatif qui se connecte facilement à autres systèmes. D’un point de vue budgétaire, c’est. interessant pour les rédactions, surtout en PHR. »

Enfin, le président de l’entreprise ne manque pas de rappeler qu’ils sont « les seuls acteurs 100 % français dans ce secteur. »

Mélanie Sparfel

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