Juste en face de l’église du village, il est un lieu incontournable à Plouvara (Côtes d’Armor). Le Saint-Pierre est le bistrot du coin, celui où l’on vient boire un coup. Mais celui où l’on achète quelques produits pour dépanner, quand on n’a pas fait ses courses à Saint-Brieuc. Celui où l’on vient chercher sa bombonne de gaz. Mais aussi celui où on trouve chaque mercredi la nouvelle édition de l’Echo de l’Armor et de l’Argoat
Ce bistrot, c’est aussi le lieu qu’a choisi l’équipe dédiée aux podcasts d’actu.fr pour y enregistrer le tout premier épisode d’On arrive chez vous. A la différence des Gens du coin, la collection de reportages de ceux qui font la France, pour une raison ou une autre, aux quatre coins du territoire, ici, il ne s’agit pas de reportage, mais d’une émission de radio, tournée quasiment dans les conditions du direct. Avec, sur les chaises réparties dans le studio improvisé, les habitants du bourg, et, devant les bonnettes siglées actu.fr, ceux qui font l’actualité du coin, mais aussi les journalistes de l’hebdo et de la rédaction nationale, dont Raphaël Lardeur, le responsable du pôle podcast d’actu.fr
Quel est le concept de cette nouvelle série de podcasts ?
Raphaël Lardeur : l’ADN d’actu.fr, c’est vraiment l’ultralocale. D’habitude, les reporters viennent seuls en reportage, avec un sujet et un angle. Cette fois-ci, c’est la rédaction de l’Echo de l’Armor et de l’Argoat qui s’est déplacée, avec des journalistes du pôle national, pour une délocalisation de la conférence de rédaction, afin de parler des soucis du territoire. C’est une émission avec et pour les gens, sur un ton joyeux, ce qui veut dire que l’on ne traite pas les sujets sérieusement.
Un peu pour se démarquer de l’actualité souvent triste ou violente, qui rebute de plus en plus de public…
On veut quelque chose qui s’écoute bien, avec un ton qui ne soit pas plombant ! Cette émission, c’est vraiment pour célébrer le local. On n’oublie pas les tracas, mais on essaye de les aborder sous un autre angle, avec une autre manière.
L’émission sera-t-elle toujours en Bretagne, comme la première ?
Non, nous avons enregistré ce premier numéro dans les Côtes d’Armor, mais nous changerons de territoire à chaque édition, en nous appuyant à chaque fois sur une rédaction locale, que ce soit un hebdo du groupe ou une des verticales (ville ou territoire sur lequel actu.fr ne possède pas de journal, comme Strasbourg, Lyon…). Nous avons déjà enregistré deux émissions qui seront disponibles très prochainement.
Avec ce genre de projet, peut-on s’attendre à une grosse audience ?
Ce n’est pas du tout l’objet d’On arrive chez vous. On ne se fait aucune illusion sur le nombre de personnes que l’on peut toucher. L’idée, c’est de faire un gros événement local, ce qui fut le cas lors de l’enregistrement du premier numéro, de se montrer. Et puis aussi d’aborder des sujets qui sont concernant pour quasiment tout le pays. La fin des commerces dans les territoires ruraux, dont nous avons parlé à Plouvara, ça touche tout le monde. C’est un tryptique : un titre, un territoire, une thématique « exemplaire » que l’on peut décliner à travers toute la France. Et on prouve ici qu’on peut parler de cela en étant léger. Ce podcast, c’est un vrai moment de bonheur !
Quelle sera la périodicité d’On arrive chez vous ?
On ne s’est pas imposé un rythme précis. C’est un podcast qui demande beaucoup de temps de préparation, avec beaucoup de journalistes… L’idéal serait un épisode tous les deux mois. On envisage aussi des émission spéciales avant les municipales, qui seront passionnantes à suivre dans toutes les communes.
En fait, si actu.fr est constitué de nombreuses marques souvent anciennes, on fonctionne un peu comme un laboratoire. Avec Johann Foucault, le rédacteur en chef adjoint du desk d’actu.fr, on est très contents de faire partager ces histoires, ces moments d’info en lien avec des territoires. On croit à l’importance de l’ultra locale, avec des endroits parfois délaissés par les journalistes. Et, à chaque fois, c’est un vrai choc de solidarité et d’humilité…