La presse est de plus en plus dépendante des aides qui lui sont versées. Le Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (Spiil) l’a démontré dans son dernier panorama publié en 2021 : les aides représentaient 23,3 % du chiffre d’affaires du secteur cette année-là contre seulement 12,9 % en 2008.
Nouveaux critères de la Commission paritaire des publications et des agences de presse (CPPAP), réforme de l’aide aux exemplaires postés, modernisation du fonds de soutien au développement de la presse (FSDP)… Ces trois dernières années, les aides et fonds disponibles ont été marqués par de nombreuses évolutions.
Les nouveaux critères CPPAP
La Commission paritaire des publications et des agences de presse (CPPAP) et sa présidente, Laurence Franceschini, ont mené une « réforme importante » concernant les critères d’attribution des aides. « Elle fait suite à une alerte des journalistes du magazine Science et vie du groupe Reworld media qui ne voulaient plus embaucher de journalistes mais des chargés de contenu« , informe Aurélie Petit, la responsable du pôle juridique de l’Alliance de la presse d’information générale.
L’objectif ? Renforcer les exigences de contenu journalistique dans les critères d’accès au régime économique de la presse. La réforme concerne la presse imprimée et les services de presse en ligne ainsi que le titres de presse d’information politique et générale (IPG) et non IPG. « Elle impose dorénavant aux entreprises de presse d’avoir une équipe rédactionnelle composée de journalistes professionnels pour accéder aux aides à la presse ainsi qu’aux aides fiscales et postales », poursuit la responsable du pôle juridique.
En plus de cet impératif, deux nouveaux critères ont vu le jour : une modification liée au contenu qui doit être » original » et » composé d’informations ayant fait l’objet d’un traitement à caractère journalistique » et l’ajout de l’obligation d’identification de la publicité. La réforme est entrée en vigueur le vendredi 24 juin dernier. Un bilan d’application de ces dispositions sera réalisé avant le 21 décembre 2023. « C’est une évolution qui va dans le bon sens. Il était important de rappeler que : qui dit presse dit journaliste« , conclut Aurélie Petit.
Quels types de dossiers sont éligibles au fonds de soutien au développement de la presse ?
Le fonds de soutien au développement de la presse (FSDP) subventionne des dépenses d’investissement des éditeurs de la presse IPG, dont fait partie la majeure partie des titres de PHR. « Sur un certain nombre de dépenses éligibles, il peut octroyer des subventions allant jusqu’à 70% pour les petites structures de moins de 25 salariés « , précise Florent Rimbert, le responsable du pôle numérique de l’Alliance de la presse. Logiciels, matériel informatique, numérisation des contenus, équipements en gestion commerciale pour la publicité… Le fonds peut soutenir un large panel d’investissements possibles.
Quand effectuer sa demande ? En fonction des montants et des subventions demandés, il peut y avoir des dates spécifiques. « Pour les demandes de moins de 150 000 €, ce qui est le cas le plus fréquent pour les hebdomadaires, on peut déposer au fil de l’eau. Mais, cette année exceptionnellement, les taux sont majorées de 10 points jusqu’au 6 septembre « , dévoile le responsable du pôle numérique. Après cette date butoir, le FSDP reviendra à des « taux classiques » de 40 à 60 % en fonction de la taille des structures.
La réforme de l’aide aux exemplaires postés
La Poste, les éditeurs de presse, l’État et l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) ont signé, le 14 février 2022, un accord qui introduit une réforme de la distribution de la presse. « Cet accord est essentiellement une réforme de l’aide à la distribution« , précise Franck Salomon, le directeur de la règlementation de La Poste.