Elle s’installe mais comment s’en servir ? L’intelligence artificielle gagne de plus en plus de rédactions, d’autres y réfléchissent sérieusement. Pour guider les éditeurs et éditrices, François Defossez, fondateur de l’agence de conseil CosaVostra, a exposé plusieurs options d’utilisation de l’IA ce jeudi 13 juin lors d’une conférence intitulée : « L’IA et les médias : concrètement on fait quoi ? »
1. Pour synthétiser
En transformant un long rapport de données en un court résumé par exemple. « Il faut toujours garder un regard critique mais ce genre de tâches réalisées par l’IA permettent aux journalistes de gagner du temps pour se concentrer sur leur texte ou sur le terrain », vante François Defossez.
2. Pour dérusher et traduire
Avec l’IA, il est possible d’obtenir la retranscription d’une interview enregistrée, qui peut ensuite faire l’objet d’une synthèse si nécessaire. « Pensez qu’on peut coupler les outils », rappelle le fondateur de CosaVostra. Avant de citer l’exemple du Monde quant à la traduction, avec la version anglaise qui est désormais proposée pour ses contenus publiés sur le web.
3. Produire des textes propres aux codes de chaque réseau social
Évidemment, Twitter (désormais X), Facebook et Instagram ne possèdent pas les mêmes algorithmes et pour espérer qu’un contenu cartonne, mieux vaut l’adapter à chaque plateforme que ce soit le style, la taille ou même le format. François Defossez propose une solution grâce à l’IA : « Au lieu de demander à un seul journaliste d’écrire quatre contenus différents, l’outil peut le faire. »
4. Pour générer des images
Grâce à l’IA, il suffit d’un prompt (court texte qui explique à l’outil ce qu’on attend de sa production), pour obtenir une image pour n’importe quel sujet. « Les rédactions utilisent souvent des photos de stock, en s’abonnant à des bibliothèques d’images, constate François Defossez. Elles sont fades et mettent peu en avant le texte. » Et pour conserver une cohérence éditoriale et éviter que les images soient toutes complètement différentes, il est important que le début du prompt soit commun à chaque production.
5. Et pour aller plus loin ?
En se reposant sur des exemples de médias qui utilisent déjà l’IA pour dynamiser leur site web et leurs productions, François Defossez propose plusieurs options d’exploitation de l’outil. On peut citer les podcasts et vidéos, même si l’entrepreneur conçoit que le clonage de voix est impressionnant. « C’est assez bluffant. Mais l’idée n’est pas de faire de longs documentaires complets. La vidéo peut par exemple servir à illustrer un sujet sur les réseaux sociaux pour qu’il devienne plus attractif. »
Pour finir, François Defossez a tenu à préciser que CosaVostra propose des formations à l’IA et peut également accompagner de manière individuelle les titres dans la recherche de fonds liés au développement de cet outil.