Une nouvelle appli pour votre média ? L’initiative de Fabrice Audouard

Fabrice Audouard a lancé une application pour les éditeurs de presse locale, personnalisable pour chaque titre adhérent. L'objectif d'Appli'Presse? Booster les audiences digitales.

Une nouvelle appli pour votre média ? L’initiative de Fabrice Audouard

Fabrice Audouard a lancé une application pour les éditeurs de presse locale, personnalisable pour chaque titre adhérent. L'objectif d'Appli'Presse? Booster les audiences digitales.
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A l’heure où tous les « petits » éditeurs de presse locale se demandent comment être performants sur le digital, voilà peut-être une idée… Une application qui se veut simple, rapide et personnalisable. Fabrice Audouard, son créateur, livre les coulisses de celle-ci.

Qui êtes-vous ?

Fabrice Audouard, 51 ans dont 24 passés en presse quotidienne, presse hebdomadaire régionale, et presse juridique. J’ai toujours travaillé dans le même groupe. Au début, j’étais chef des ventes dans trois hebdos et j’encadrais une petite équipe de commerciaux. Je me suis ensuite occupé de la diffusion. À l’époque, le groupe appartenait au Progrès de Lyon, puis nous avons été racheté par les imprimeurs Riccobono. Leurs journaux d’annonces légales ont été transformés en journaux économiques et juridiques. Je me suis occupé de la fusions de certains titres. Ensuite, Ricobonno a vendu ses journaux aux Affiches Parisiennes. J’ai été éditeur un temps, pour finir en tant que directeur du marketing stratégique du groupe. Il y a un an et demi, j’ai monté mon cabinet de conseil pour les éditeurs de presse en autonome : FA Presse Conseil. L’idée est de les accompagner dans trois domaines: leur stratégie, leur politique commerciale et digitale. 

Pour quelle raison avez-vous lancé Appli’Presse? Et quel est l’objet de cette application?

Tous les éditeurs de presse ont un site internet et des réseaux sociaux. La majorité diffuse une newsletter, mais une minorité a une application mobile. J’ai mené une étude en 2022 : seul 17% du panel interrogé en possède une. Pourquoi un  chiffre aussi faible ? D’abord, c’est très cher, puis c’est chronophage… Pourtant, je suis convaincu que c’est nécessaire. C’est moderne, ça permet d’envoyer des notifications, de fidéliser une communauté, etc. J’ai créé, avec une agence spécialisée dans ce domaine une application mutualisée pour plusieurs éditeurs. L’objectif principal est de booster la fréquentation digitale pour le moins cher possible. Le prix d’appel est à 169 euros par mois. Pour 300 euros, vous avez en plus du conseil et de l’accompagnement. Dès que vous mettez un article en ligne, l’appli est mise à jour. 

L'application du Réveil du Midi a été lancée par Appli'Press après une période de test fructueuse.

L’application contient-elle des contenus audio et vidéo? 

Tout dépend de la politique de l’éditeur. S’il en a et qu’il souhaite les porter sur l’application, ce que je lui souhaite, c’est possible. C’est le cas du Réveil du Midi, lancé par Appli’Presse. Il faut comprendre qu’il y a un socle commun, mais ensuite Appli’Presse est totalement personnalisable, au niveau des couleurs, du logo, du nom, des rubriques… en fonction de la politique éditoriale et commerciale de l’éditeur. De même au niveau des abonnements. La politique digitale du Réveil du Midi est du tout gratuit. Nous sommes en train de mettre en place un contenu payant, un paywall, avec d’autres éditeurs. 

Selon vous, quels sont les avantages et les inconvénients d’un application plutôt qu’un site web? 

Sur une application, on aura une clientèle moins nombreuse, je pense, que sur le site. Mais la communauté sera plus fidélisée. Avoir le journal dans son téléphone, c’est aussi recevoir des notifications. En plus, les publicités sont adaptées au format téléphone. Pour terminer, le lecteur aura un espace où il pourra directement envoyer à l’éditeur une photo, un texte, une vidéo etc. La contribution de l’audience, c’est très à la mode. Et tout cela permettra d’asseoir les audiences digitales et de les booster. C’est un complément. En plus, ce dispositif est éligible au fonds stratégique pour le développement de la presse (FSDP) . 

« Avoir une appli, c’est nécessaire. C’est moderne, ça permet d’envoyer des notifications ou de fidéliser une communauté. » 

Fabrice Audouard, créateur d’Appli’Presse

Ce concept plaît-il aux éditeurs de presse?

Pour l’instant je ne suis qu’au début de l’aventure. Mais il y a déjà une dizaine d’éditeurs qui ont donné leur accord pour avoir Appli’Presse, en presse hebdomadaire, économique et peut-être presse magazine. Donc je dirais que oui ! Concrètement c’est un bon moyen pour la presse locale de booster les journaux. Ça n’est pas parce que les médias sont locaux, donc petits, qu’ils n’ont pas envie d’avoir des bons outils technologiques.

Comment faire pour que les jeunes soient attirés par l’information? 

C’est une bonne question! Je fais plusieurs accompagnements avec des éditeurs pour qu’ils se développent sur Instagram et Tiktok. C’est évident que la jeune génération est moins intéressée par la presse locale. Mais la jeune génération reste accessible : il faut se rapprocher d’elle avec des techniques adaptées.

Manon Wendling

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