Quel est le point commun entre France Télévisions, Ouest France ou encore Le Monde ? Excepté leur statut de média, ces trois groupes font partie de la vingtaine de rédactions accompagnées par Samsa. Depuis 2012, cet organisme de formation aide les journalistes à s’adapter aux avancées numériques et à traiter les enjeux climatiques.
Un nom… kafkaïen !
Samsa. Un nom qui n’a pas été choisi au hasard. C’est en effet le patronyme du héros du roman La Métamorphose, de Franz Kafka. Un moyen de rappeller les valeurs prônées par l’organisme : la transition numérique et climatique des médias.
À l’origine de cette société au nom kafkaïen, Philippe Couve. Cet ancien journaliste a fondé Samsa en 2010 après avoir réalisé des reportages multimédia pendant plus de dix ans. « L’objectif, en créant cet organisme, était de proposer de la formation continue au numérique pour les médias, raconte Philippe Couve. Les enjeux climatiques étant de plus en plus au cœur des débats, il nous a ensuite semblé évident d’accompagner les rédactions en ce sens. »
Entre infos verifiées et greenwashing
Lors des trois jours de formation dites « climat », les médias accompagnés apprennent à délivrer des informations scientifiques vérifiées et à déjouer le greenwashing. Le tout sans provoquer une éco-anxiété supplémentaire et en produisant des formats adaptés à leur audience. « Nous aidons les journalistes à trouver les moyens de traiter certaines problématiques qu’on ne voit pas, comme celle des nappes phréatiques, souligne le fondateur de Samsa. Nous privilégions donc le journalisme d’adaptation et non pas de solutions. »
Ces dernières années, de nombreuses initiatives en faveur du climat ont vu le jour dans différents médias. Les formations de Samsa ont permis de donner un coup de fouet à ces projets. C’est par exemple le cas pour la charte adoptée par Ouest France et dont dix des treize points sont liés au traitement des sujets climatiques. « En complément de cette charte, toutes nos rédactions disposent d’une boîte à outils qui permet de choisir des mots adaptés au sujet et de nous éviter de faire du greenwashing », témoigne Alan Le Bloa, journaliste au pôle actualités.
Du journalisme, pas du militantisme
Les formations « climat » concernent tous les journalistes. Elles consistent en trois journées centrées sur une approche ludique du dérèglement grâce à la fresque du climat, la couverture médiatique de sujets climatiques et l’adaptation des formats. Coût d’une formation : 1 620 € HT par personne. Un tarif spécial est toutefois disponible. « Avec le partenariat de l’Alliance de la presse, les médias de PHR bénéficient d’un tarif de 1 000 € HT par personne. Une offre finançable par l’Afdas (Assurance formation des activités du spectacle) », détaille Philippe Couve.
Fort d’un effectif de neuf employés permanents, Samsa peut compter sur l’intervention régulière de 70 journalistes. Pour ses formations « climat », l’organisme collabore par exemple avec Loup Espargilière, fondateur du média indépendant Vert.
Si la question du traitement des enjeux climatiques dans les médias part d’un bon sentiment, certains l’associent parfois à de l’activisme. Philippe Couve préfère mettre les points sur les i. « Nous sommes du côté du journalisme, pas du militantisme », assure le fondateur de Samsa. « On ne s’interdit aucun sujet, ajoute Alan Le Bloa. La charte de Ouest France n’est absolument pas un acte militant. »