Médias : en quête de crédibilité

C'est un sondage particulièrement attendu chaque année : le baromètre sur les relations entre les Français et les médias montre un -léger- sursaut de la crédibilité des sources "classiques" d'infos. Une tendance durable ?

Médias : en quête de crédibilité

C'est un sondage particulièrement attendu chaque année : le baromètre sur les relations entre les Français et les médias montre un -léger- sursaut de la crédibilité des sources "classiques" d'infos. Une tendance durable ?
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On les qualifie de « merdias », de « caisse de résonance aux service du pouvoir », de « menteurs ». On les a injurié lors de la crises des Gilets jaunes, plébiscité pendant la première époque du Covid avant de douter du message qu’ils transmettaient. On les défie sur les réseaux sociaux, quand on ne cherche pas de « faits alternatifs » pour tenter de les discréditer… Rarement les médias n’avaient vécu une telle crise de confiance de la part de leurs lecteurs, clients ou usagers que lors de ces dernières années.
Alors autant dire que le baromètre sur les relations entre les Français et les médias, publié le 23 janvier par la Croix et Kantar (1) est attendu et scruté de près.
Avec, cette édition, une -relative- bonne nouvelle : pour 49% des Français, les choses se sont passé tel que le journal les raconte. Soit une hausse d’un point par rapport à 2022. Une progression partagée par la télévision (+2 pts) face à une baisse pour la radio (-3 pts) et surtout internet (-4 pts).

Certes, cette hausse peut réconforter un peu, alors que la presse traditionnelle subit de plein fouet la hausse du prix du papier, celle de l’énergie, la disparition des points de vente et le problématique passage au numérique. Une hausse certainement due à la guerre en Ukraine, avec toutes les inquiétudes que cela engendre. Mais une hausse qu’il faut mettre en rapport au résultat en négatif : 40% des Français pensent donc que le journal ne raconte pas les faits tels qu’ils se sont déroulés (11% ne se prononçant pas).
A noter toutefois : la question posée est « le journal » au sens large du terme, la presse locale, que ce soit en PQR ou en PHR étant susceptible de rencontrer un plus fort taux d’adhésion.

Pour tenter de comprendre pourquoi seulement 49% des Français font confiance au traitement de l’actu par les journaux, il faut peut-être aussi se pencher sur les sujets. Et les quatre grands sujets de société de l’an dernier sont globalement plutôt mal que bien traités. Avec une mention particulière pour le dérèglement climatique, qui semble bien traité pour seulement 26% du public. Un résultat qui doit lever des interrogations et des commentaires dans les rédactions, surtout lorsque l’on sait que c’est un des thèmes les plus sensibles pour le jeune public.
Idem pour les violences faites aux femmes et, plus largement les questions de genre, sur lesquelles les nouvelles générations réagissent très vite alors que le reste de la population n’a pas forcément la même sensibilité.

Enfin, et même si tout le monde le sait, il faut garder en tête que le papier appartient bien au passé. Seulement 2% des moins de 35 ans s’orientent en premier vers le papier pour l’actu nationale ou internationale, et le chiffre ne monte qu’à 7% pour les plus de 35 ans. En espérant que la presse locale recueille de meilleurs résultats, ava nt sa vraie translation vers le numérique.

Laurent Brunel

(1) Etude Kantar Public onepoint pour La Croix. Graphiques ©Kantar/La Croix 2023.
Méthodologie : Echantillon national de 1 016 personnes, représentatif de l’ensemble de la population âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne de référence) après stratification par région croisée par catégorie d’agglomération.
Interviews réalisées en face-à-face au domicile des personnes interrogées.
Le terrain de l’enquête a été réalisé entre le 5 et le 11 janvier 2022.

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