Des manifestations pour ou contre les migrants à Calais, les rassemblements antivax du samedi à Marseille, Toulon ou Montpellier, des mouvements d’humeur pas toujours contrôlés en marge de meetings politiques à Paris et malheureusement bientôt un peu partout en France. Sans oublier les occupations de rond-points par les Gilets jaunes sur des centaines de routes de l’Hexagone… Ces dernières années, les mouvements de contestation fleurissent sur l’ensemble du territoire et les journalistes de proximité sont, forcément, en première ligne pour les couvrir. Avec, parfois, des difficultés pour se coordonner avec les forces de l’ordre qui sont là avant tout pour tenter de maîtriser la situation…
Ce lundi, le Ministère de l’Intérieur a dressé un portrait de ce qui devraient être les grandes lignes du SNMO (Schéma national du maintien de l’ordre), et notamment le volet qui concerne les journalistes. Lors de la réunion qui se tenait le jour même, avec Gérard Darmanin et Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture, et les les représentants des journalistes et leurs employeurs, le rôle de la carte de presse a particulièrement été mis en avant.
La carte de presse ou une attestation pour couvrir les manifs
« Le rôle central de la carte de presse et de la carte de presse internationale a été réaffirmé », selon le communiqué officiel du Ministère, « pour justifier de la qualité de journaliste et permettre à ses porteurs de bénéficier de facilités de circulation sur le terrain pour couvrir les manifestations sur la voie publique. »
Une nouveauté, et ce dès le 1er janvier : un modèle d’attestation normalisée a mis au point pour les journalistes non titulaires de carte et les accompagnants des journalistes, afin de leur donner accès aux mêmes facilités.
Autre point capital : « Les journalistes peuvent continuer d’exercer leurs missions lors de la dispersion d’un attroupement sans être tenus de quitter les lieux ». Toutefois, ils devront se situer de telle sorte « qu’ils ne fassent pas obstacle à l’action des forces de l’ordre. »
Généralement, les rapports entre la police (ou la gendarmerie) et les journalistes sont assez cordiaux (chacun laisse l’autre travailler) dans les villes petites ou moyennes, tout simplement car les uns connaissent les autres. Mais il est clair que la première mouture du SNMO, l’an dernier, risquait de remettre en cause ce respect implicite. Elle avait fait grincer pas mal de dents du côté des rédactions, et les syndicats évoquaient mêle une « entrave à la liberté d’informer ». Ce premier texte avait été retoqué par le Conseil constitutionnel (dont l’obligation pour la presse de quitter les lieux lors de la dispersion), et le gouvernement a donc du revoir sa copie.
Avec ce nouveau texte, qui sera officiellement présenté lors des prochains jours, les journalistes devraient donc pouvoir continuer à informer, le ministère évoquant même un « accès à un canal d’échange dédié avec les forces de l’ordre pour les manifestations d’importance et la circulation libre au sein des dispositifs de sécurité encadrant des manifestations sur la voie publique. »