A l’heure des bouleversements et de l’instabilité à l’échelle planétaire, il est important, aujourd’hui plus que jamais, de faire vivre la démocratie au niveau local. Et, parmi les éléments indispensables au bon fonctionnement de celle-ci, figure la présence de médias de proximité connus et reconnus. Avec en leur sein, des journalistes consciencieux, responsables et formés. Ce sont ces professionnels de l’info de proximité que forme l’ESJ Lille depuis désormais plus de trente ans…
En 1995, en effet, l’ESJ Lille et le SPHR (Syndicat de la presse hebdomadaire régionale) imaginaient une formation en un an permettant de donner à de jeunes gens les outils indispensables à la pratique du journalisme dans les locales.
Trente ans plus tard, la licence professionnelle Presse de proximité existe toujours, même si elle a largement été revue pour coller à son époque. Exit les développements de pellicules noir et blanc, les monstres tracés à l’orthotypomètre, les montages hasardeux sur la version de l’époque de Quark-X-Press. Désormais, les étudiants jonglent avec les réseaux sociaux, imaginent des prompts sur Chat GPT, ou étudient les subtilités du référencement.
Par contre, les bases sont toujours les mêmes : des dizaines d’heures sont consacrées aux bases du métier, l’écriture, avec l’étude autant des genres rédactionnels que de l’orthotypographie ou des essentiels articles de loi concernant le droit de la presse. Depuis quelques années, l’approche plus « globale » du métier a été intégrée : le journaliste n’est plus dans sa tour d’ivoire, il est partie intégrante d’une entreprise. Et doit savoir œuvrer avec les différentes composantes : le service publicitaire, celui dédié à la promotion des ventes, les ressources graphiques, le pôle diversification… Car on ne travail;e bien que si l’on connaît tous les aspects de l’entreprise qui vous emploie…
Alors, faire une formation en journalisme local vaut-elle le coup aujourd’hui ? Oui, semblent indiquer les résultats d’une consultation réalisée en décembre 2024 auprès des quatre dernières promotions. Sur les 77 personnes concernées, 57 ont répondu. Et 80% de celles-ci expliquent avoir exercé en presse locale dans les trois mois après leur sortie de l’école. La grande majorité ont donc décroché très vite un contrat, que ce soit en CDI ou en CDD longue durée (plus de 3 mois).
Aujourd’hui, la filière de l’ESJ Lille cherche qui seront ceux qui la feront vivre dès le mois de septembre. Les inscriptions sont en effet d’ores et déjà ouvertes, en tout cas en ce qui concerne la première session. Les dossiers sont à remplir sur le site d’ici le 6 mars, avant la phase de sélection qui se décompose en un dossier de motivation puis un oral. Deux autres phases similaires seront ouvertes en mai puis en juin, pour recruter en tout environ 25 étudiants.
Des étudiants qui n’en sont pas totalement en fait, puisque, depuis 2021, la filière est totalement en apprentissage. Et cette année, les 28 alternants sont répartis à travers quasiment toute la France, de Merdrignac à Albi en passant par Romans-sur-Isère, Dunkerque, Loches, Marseille ou Alençon.
Un passage en apprentissage qui sous-entend la fin des droits de scolarité et l’apparition d’un salaire pour ces jeunes. Pour les entreprises; c’est aussi l’occasion de transmettre tout en faisant entrer parfois une bouffée d’air frais dans la rédaction.
D’ailleurs, tous les titres de PHR comme de PQR sont invités à prendre part au recrutement, de deux manières. La première, en repérant au sein des rédactions les jeunes correspondants de presse prometteurs (de moins de 30 ans !) qui pourraient, demain, intégrer complètement une rédaction. Il suffit de les orienter vers le formulaire de sélection. La seconde, c’est en recrutant un des apprentis, qui sera en contrat entre septembre 2025 et septembre 2026. Un an durant lequel une relation privilégiée s’établira entre votre rédaction et ce jeune professionnel. Pour cela, il suffit de contacter l’école pour présenter votre candidature. Et de continuer ainsi l’aventure de cette filière qui a formé, depuis 1995, plus de 450 journalistes…
