La lecture des médias, et de la presse écrite (print et web) en particulier, est-elle liée au pouvoir d’achat ? Oui, sans aucun doute, pourrait répondre l’ACPM (Association pour les chiffres de la presse et des médias). L’instance vient en effet de publier les résultats de la 4e étude One Next Influence, une vaste enquête réalisée sur plus de deux ans avec 16800 interviews et un échantillon particulier : les plus hauts revenus.
Tous ou presque (96,7%) consultent au moins une marque de presse chaque mois.Et pas de surprise : les 9,7 millions de Français qui ont les meilleurs revenus (plus de 65 K€ net en revenus annuels) ou qui sont « top cadres » sont, à 37 %, de très très gros consommateurs de presse. Ce chiffre monte même à 51% si l’on ne prend en compte que les très hauts revenus (revenus supérieurs à 160 K€ brut annuels). Par très gros consommateurs, comprendre qu’ils lisent plus de 22 titres chaque année.
Bonne nouvelle pour les médias locaux : ils sont plebiscités par ces CSP+ : près de 7,9 millions parmi les 9,7 de Français lisent au moins une fois par semaine un titre de PQR. Ce qui place ce type de presse largement au dessus des autres. derrière, le Figaro reste le quotidien de référence, devant le Monde. La PHR (presse hebdomadaire régionale) arrive en quatrième position (elle était complètement absente lors de l’édition précédente du sondage). Près de 48% feuillette un hebdo local une fois par mois. Un positionnement très fort de la presse locale qui peut surprendre mais qui est tout à fait logique : la plupart des décideurs sont implantés géographiquement dans un territoire auquel ils sont attachés. Toutefois, il faut nuancer : 44% de ces personnes à haut revenus vivent en Île de France, région pas spécialement réputée pour sa presse locale. A moins qu’ils ne consultent la PHR ou la PQR de leur zone de résidence secondaire…
Pourquoi s’intéresser à une telle cible ? Tout d’abord, bien sûr, car ce sont ceux qui consomment le plus, ou qui ont au moins le plus de possibilité de consommer. Un public dont les publicitaires sont extrêmement friands. Et rien de mieux pour la régie d’un groupe ou d’un média que de dire que parmi ses lecteurs on trouve nombre de ces personnes ayant un pouvoir d’achat élevé.
Mais aussi car cette frange de la population ne cesse de croître. Entre 2022 et 2023, l’étude compte 200000 personnes cible de plus, pour la plupart des Top cadres.
Si 54% des 9,7 millions de personnes « Top revenus » ou « Top cadres » sont des hommes de 47 ans en moyenne et à 77% actifs, l’inégalité entre les sexes est encore plus visible pour les 713000 « très hauts revenus ». Là, ils sont 57% d’hommes, avec une moyenne de 49 ans. Détail important : 7,5% sont dans la fourchette entre 25 et 35 ans (deux fois plus qu’en 2020). Si 50,5 % sont chefs d’entreprise (+ 5 points par rapport à 2020), 10% sont… étudiants (contre 3% en 2020). Un détail plutôt surprenant…
