Le budget Presse et Médias du PLF en hausse grâce au portage

198 M€ pour la presse : le projet de loi de finances 2023 montre des aides pour les médias revues à la hausse. Une tendance due en fait essentiellement aux changements de modalités dans la distribution des journaux et périodiques.

Le budget Presse et Médias du PLF en hausse grâce au portage

198 M€ pour la presse : le projet de loi de finances 2023 montre des aides pour les médias revues à la hausse. Une tendance due en fait essentiellement aux changements de modalités dans la distribution des journaux et périodiques.
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C’est le moment de sortir les calculettes ! Comme chaque année à l’automne, le gouvernement et les parlementaires étudient le projet de loi de finances (PLF). Et, logiquement, le programme 180, qui concerne la presse et les médias, attire notre attention.
Avec un total de 372 M€, ce programme montre une hausse de 17,3 M€, qui s’explique avant tout par la réforme engagée sur le transport des journaux. Mais, en décortiquant les chiffres, on s’aperçoit que, comme toujours, le tiers de l’enveloppe est affectée au fonctionnement de l’Agence France Presse (135 M€). Le reste se répartit entre les aides à la presse (198 M€, +9,7 %), le soutien aux médias de proximité (2 M€, sans changement) le soutien à l’expression radiophonique locale (36 M€, +9%) et la Compagnie internationale de radio et télévision (2 M€, sans changement).

La fin programmée du ciblage postal

Pour la presse, et essentiellement la presse locale, d’ailleurs, c’est le chapitre concernant les aides à la distribution de la presse qui est le plus important. D’un montant total de 119 M€, il devrait permettre d’apporter quelques réponses à la réforme visant la réduction de la presse postée en J+1 au profit du portage. Les quotidiens de PHR sont ainsi vivement encouragés à étendre leur réseau de répartiteurs au dépend des envois par la Poste, qui vont devenir beaucoup plus chers. Reste l’éternelle problème des zones hyper rurales, cœur de cible pour la PQR et la PHR, dans lequelles le portage revient très cher. Sans oublier les hebdos indépendants qui ne possèdent pas d’un réseau de porteurs et qui ont toute les peines du monde à en trouver pour une tâche ne se réalisant qu’une fois par semaine. Une enveloppe de 2,4 M€ a été créée justement pour aider à l’investissement dans les réseaux de portage (pour leur création, leur extension ou leur ouverture à des titres tiers), mais cette aide est temporaire et sera-t-elle suffisante ? Enfin, 11,7 M€ seront consacrés aux exonérations de charges patronales pour les vendeurs-colporteurs et porteurs de presse.

La presse locale épaulée

Le chapitre consacré à l’aide au pluralisme (23,2 M€ en tout) enseigne une aide aux « quotidiens, départementaux et locaux d’information politique et générale à faibles ressources de petites annonces » pour 1,4 M€ (12 titres aidés en 2021).Pas moins de 282 publications régionales et locales ont également été soutenues  en 2021 dans le cadre de l’aide au pluralisme spécifique à ces titres. Le montant global est de 1,47 M€. Enfin, les titres ultramarins, dans une position délicate en ce moment, ont droit à une aide totale de 2 M€.
Une dernière enveloppe de 1,8 M€ est dite de soutien aux médias de proximité.  Il s’agit là de « publications, sites de presse en ligne, webtélés, webradios… non professionnels, citoyens et participatifs, qui contribuent de manière croissante à la vitalité du débat démocratique, en donnant la parole aux habitants des territoires, urbains et ruraux, et en favorisant son partage dans l’espace public« , selon la définition du minsitère de la Culture. La dotation du fonds de soutien aux médias d’information sociale de proximité inscrite au PLF 2023 est stable par rapport à la 2022.

Le crédit d’impôt pour les primo-abonnements à la rescousse contre la hausse du prix du papier ?

Lancé en mai 2021, le crédit d’impôt pour un premier abonnement à un titre de presse (papier ou en ligne) d’information politique et générale (IPG) se voulait être un moyen pour redonner aux Français le goût à la lecture des journaux papier… Dix-huit mois après sa mise en place et l’ajout au printemps derniers de conditions plus restrictives, on peut affirmer que c’est un véritable flop. Le ministère de la culture avait évalué à 60 millions d’euros son impact budgétaire annuel. Et la dépense réelle aura été de… seulement un million d’euros ! Certaines voix se dont entendre ces derniers jours pour inciter le gouvernement à utiliser les 59 M€ non dépensés en aides pour compenser l’augmentation du prix du papier. Confirmation à attendre vraissemblablement dans les prochains jours ou les prochaines semaines…

La rédaction

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