Un portrait d’un viking flamand, les cinq fois où on a vu un ovni en Flandre ou encore une interview décalée d’un économiste flamand… Depuis février et toutes les deux semaines, un mail un brin décalé atterrit dans les boîtes de réception des abonnés de Gazet, une newsletter hyperlocale confectionnée par Nicolas de Ruyffelaere. Ce journaliste passé par L’Indicateur des Flandres, L’Avenir de l’Artois puis chargé de l’animation numérique à Nord Littoral, s’est lancé en tant que journaliste indépendant en 2020.
À l’heure des newsletters à succès des grands médias comme le New-York Times, Le Monde ou Libération, l’idée de Nicolas de Ruyffelaere était de créer la première newsletter éditorialisée en Flandre. « J’avais envie de produire du contenu pour le Flamand qui s’intéresse à la culture, à l’associatif et qui porte un intérêt pour l’actu locale, explique-t-il, mais j’ai constaté après plusieurs éditions que Gazet intéresse aussi des lecteurs qui ne connaissent pas du tout le territoire, surtout grâce au ton de la newsletter. » Dans cette dernière, on trouve de l’humain, des histoires et de l’humour à la frontière entre Flandre belge et Flandre française.
Nicolas de Ruyffelaere considère que son contenu vient en complément des autres médias existants de PHR et PQR : « Il y a les médias classiques qui font le taff et les médias plus funs comme Gazet. Moi j’ai envie de m’amuser, je prends du plaisir à écrire et j’espère que le lecteur prend du plaisir à me lire ». Le journaliste met aussi un point d’honneur à faire de l’exclu et ne pas traiter des sujets déjà-vu : « À moins de pouvoir traiter un sujet avec un angle complètement différent, c’est plutôt la recherche d’originalité qui me motive. »
C’est en effet ce qui définit les rubriques de Gazet. À l’image de cette enquête à lire dans l’édition n°3 de Gazet : « Le plus grand Jésus de France à Steenwerck », une rubrique musicale nommée : « Six chansons au bon goût de Flandre » ou encore « Les 10 bonnes raisons d’annuler le carnaval de Bailleul…à vie ! ». Tous les articles sont rédigés sur un ton décontracté et sont alimentés en GIF et émoticônes, rendant la newsletter animée tout au long de la lecture.
« Avec la newsletter, il y a un rapport privilégié avec les lecteurs. Ce sont eux qui font la démarche pour s’abonner. »
Pour se lancer en indépendant, le journaliste a choisi la newsletter plutôt que la création d’un site web d’informations : « Avec la newsletter, il y a un rapport privilégié avec les lecteurs. Ce sont eux qui font la démarche pour s’abonner. À partir de ce moment-là il y a plus de chance pour que la personne soit intéressée par le contenu. » Il précise : « On crée une sorte d’intimité, parce que le mail arrive dans la boîte mail sans déranger, la personne l’ouvre quand elle veut et peut continuer sa lecture plus tard. »
Gazet est disponible en accès gratuit par mail après s’être abonné en deux clics sur le portail internet gazet.info. « L’information en tant que bien commun, c’est motivant. Gazet ne me rapporte rien, je le fais parce que j’aime ça », commente Nicolas de Ruyffelaere. Il ajoute : « La question du modèle payant se pose, mais je préfèrerai trouver une solution où le lecteur ne doit pas débourser un centime pour s’informer. » En attendant, le Lillois cherche encore la meilleure formule d’envoi : jour et horaire, il continue de tester ses abonnés pour savoir quel est leur moment préféré pour lire Gazet.