Alliance de la presse : Pierre Louette reprend la présidence

Du changement à la tête du principal syndicat de la presse française : le PDG des Echos et du Parisien reprend la présidence (qu'il avait quitté il y a deux ans) et Pierre Archet, nouveau président du SPHR et directeur adjoint du Journal d'ici, devient vice président.

Alliance de la presse : Pierre Louette reprend la présidence

Du changement à la tête du principal syndicat de la presse française : le PDG des Echos et du Parisien reprend la présidence (qu'il avait quitté il y a deux ans) et Pierre Archet, nouveau président du SPHR et directeur adjoint du Journal d'ici, devient vice président.

C’est devenu une tradition : tous les deux ans, la présidence de l’Alliance de la presse d’information générale alterne, entre la PQR (presse quotidienne régionale) et la PQN (presse quotidienne nationale). Et ce mercredi 9 octobre, c’était au tour des quotidiens nationaux de reprendre la tête de ce syndicat né voilà déjà six ans.

Le successeur de Philippe Carli (PDG du groupe EBRA), qui lui-même devient vice-président, n’est pas un inconnu, puisqu’il s’agit de Pierre Louette (PDG du groupe Les Echos-Le Parisien). Et lui-même connaît bien cette fonction puisqu’il l’occupait jusqu’en 2022, lorsqu’il passa le relais au directeur du groupe de quotidiens de l’est de la France. Il faut également noter que le syndicat se dote d’un nouveau vice-président en la personne de Pierre Archet, tout jeune président du SPHR et directeur délégué du Journal d’Ici, en remplacement de Vincent David (groupe PMSO).

Qui dit changement de tête, dit bilan et perspective. Et les deux présidents, l’ancien comme le nouveau, sont résolument sur la même ligne. Les deux ont d’ailleurs largement parlé de démocratie, d’équilibre financier compliqué pour la presse et de rapports parfois conflictuels avec les géants du numérique.

« Le plus grand problème de la presse », soulignait Philippe Carli lors de son intervention, « ce n’est pas son indépendance mais son modèle économique, largement en difficulté aujourd’hui. La presse, et au delà la démocratie, sont des éléments fragiles dont il faut prendre soin. » Fragile par exemple face aux Gafam qui sont ultradominants dans le domaine de la diffusion (et non production) de l’information ou dans le marché publicitaire. « Des renégociations sont en cours pour les accords que nous avons avec Google et Meta. Mais il y a d’autres opérateurs, tels Microsoft, qui continue à utiliser nos productions sans rien payer. Ces tentatives d’arriver à un accord, c’est un travail quotidien sur lequel on essaye d’avancer pour avoir nos revenus en accord avec nos droits et avec la loi.« 

Philippe Carli qualifiait également le déroulé et le rapport final des Etats généraux de la presse de « travail remarquable« . « On voit des conclusions, fortes et très larges, avec notamment des propositions sur  l’éducation aux médias, l’indépendance de ces derniers, le financement du journalisme et d’une info de qualité… Tout cela, c’est définir une responsabilité démocratique des entreprises de presse.« 

« Défendre un des socles de la démocratie »

Pierre Louette, à son tour, abondait dans le même sens, rappelant la nécessité d’une presse forte dans les régions de France : « Notre travail, c’est défendre un des socles de la démocratie. Quand un territoire perd un titre de presse locale, l’appétit pour la démocratie baisse et les faits alternatifs apparaissent… » Un schéma largement éprouvé aux Etats-Unis… « Et puis, en face de nous, on trouve la recherche du monde, Google, et l’agora du monde, Facebook. Face à ces acteurs globaux, on a besoin de représenter une source d’informations fiables et vérifiées, de donner de la voix aux territoires, que ce soitau niveau national ou dans la Thiérache ou la Gironde… »

Pierre Louette, le nouveau président de l'Alliance lors de son discours le 9 octobre 2024 à Paris.

Et le nouveau président de mettre la barre haute face à ces géants du numérique : « On a besoin de travailler en permanence sur la qualité du produit, avec des journalistes correctement formés et rémunérés. Puis il faut aussi élever notre niveau de jeu dans la vie publique… Enfin, il faut aussi que les grands acteurs respectent enfin aussi la loi relative aux droits voisins.« 

Mais Pierre Louette reconnaît que, aujourd’hui, la partie est difficile pour la presse, toujours extrêmement dépendante des ventes papier « qui financent la transition numérique. Mais tenter de vendre quand 1000 kiosques ferment chaque année, ce n’est pas une chose simple. Il y a certes les abonnements, mais il faut savoir qu’aujourd’hui les foyers français comptent en moyenne 2,2 abonnements chacun. Hier, la presse était seule sur le marché. Aujourd’hui, il faut se faire une place auprès de Netflix, Disney, Canal+… La concurrence est donc vaste. » Et de résumer la situation. sous une formule parfaitement adaptée : « Aujourd’hui, la presse a les charges de Gutemberg mais aussi la concurrence de Zuckerberg…« 

Laurent Brunel

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