Après -entres autres- la Provence et certains titres d’Ebra, c’est au tour du groupe Sud Ouest de se faire une beauté et de lancer un nouvel habillage pour ses éditions print. Nicolas Sterckx, le PDG du groupe, avait d’ailleurs livré quelques indices sur cette évolution en septembre dernier, lors du Festival de l’info locale 2023.
« Il le fallait : notre dernière refonte graphique datait de 2016« , notait Flore Galaud, rédactrice en chef du quotidien bordelais, dans un long article d’explication aux lecteurs publié mardi.
Première constatation, lors de la prise en main : le format, légèrement réduit d’environ 12%. Un détail qui n’en est pas un, vu le prix de la tonne de papier journal ! Cela induit également moins d’encre et d’eau pour la création physique du journal : « Pour un groupe comme Sud Ouest, engagé depuis longtemps dans une démarche environnementale ambitieuse, c’est indispensable« , note à fort juste titre Flore Galaud.
Ensuite, une petite révolution : le changement de logo. Exit l’à-plat rouge avec ses lettres en blanc, c’est désormais en rouge que se dessine la typographie sur un fond blanc juste délimité par deux encoches, à la manière des albums photos. C’est plutôt joli, même si la marque a un peu plus l’impression de « flotter » sur la page.
Mais le vrai changement se ressent en feuilletant le journal. Nouvelles typos, nouvelle manière de penser les doubles pages, avec des photos qui viennent à cheval sur les deux (avec le risque de décalage que cela représente à l’imprimerie), belle gestion du blanc… : visiblement, les créateurs étaient inspirés, notamment pour les ouvertures de locales, aérées et surmontés d’un bandeau tout en légèreté grâce au blanc et surtout à la très belle police de caractère choisie.
Cette élégante maquette présente toutefois quelques petits défauts, dont des gouttières (l’espace entre les colonnes) rigoureusement de même taille à chaque fois dans la page, ce qui peut poser problème lors de la proximité entre deux textes. A la lecture, on constate également un problème de programmation dans les C&J (déformation automatique des lettres pour gérer les espaces et les coupes en fin de ligne), ce qui induit des espaces blancs entre les mots quelque peu exagérés. Mais à part ces détails, on ne peut que saluer le travail réalisé !
Chez les autres titres, c’est retour dans le passé
Tous les autres titres du groupe ont évolué en même temps que le quotidien phare. Mais, alors qu’on aurait pu s’attendre à une généralisation de la maquette bordelaise, on découvre une autre mise en page, commune donc à la République des Pyrénées, l’Eclair, la Charente libre et la Dordogne libre.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on est un peu… surpris ! Certes, la Rép’ des Pyrénées n’avait pas une maquette très actuelle jusqu’à ce lundi. Mais, depuis mardi, on a presque l’impression d’un retour dans le passé, avec des typographies datées pour les titres et le corps des brèves, un montage en cinq colonnes extrêmement tassé, notamment pour les pages de locales, avec très peu de blanc pour respirer. On trouve aussi parfois des chapôs dans les articles de pied sans que l’on comprenne pourquoi, une gestion des espaces entre le chapô et le corps du texte extrêmement variable… Bref, un aspect graphique qui nous replonge à la fin du XXe siècle…
Idem pour la Charente libre qui disposait là d’une maquette plutôt bien articulée, avec notamment une belle différenciation entre les articles et les compléments (notamment les encadrés sur un à-plat). Le titre d’Angoulème se retrouve lui aussi sur cette nouvelle maquette pas forcément très attrayante. Et sa Une est particulièrement pénalisée, avec un appel en moins et une photo principale panoramique, plus que contraignante.
L’édition charentaise d’en sort un peu mieux que sa sœur béarnaise, dans les pages locales, grâce à un volume plus important de photos et des textes plus courts, ce qui réduit tant soit peu l’impression de vouloir tout faire rentrer dans les pages au chausse-pied…
Reste à savoir quelle seront les réactions des lecteurs, que l’on imagine forcément enthousiastes dans le Bordelais, mais plus réservées dans les autres titres du groupe…