Prix FIL du nouveau média local : et le gagnant est…

En direct du Festival d el'info locale • Chaque année, le FIL met à l'honneur les médias qui apparaissent sur le territoire. Et l'un d'entre eux, pour son profil et son engagement, remporte le prix. Voici les lauréats 2024...

Prix FIL du nouveau média local : et le gagnant est…

En direct du Festival d el'info locale • Chaque année, le FIL met à l'honneur les médias qui apparaissent sur le territoire. Et l'un d'entre eux, pour son profil et son engagement, remporte le prix. Voici les lauréats 2024...

Neuf candidats étaient en compétition cette année : Célib’ à Rouen, Radio Anthroposène, L’audacieux, Lyon positif, Tikographie, Ta vie ta ville, R Média, Radio A et la Voix du Caillou.

Le jury s’est réuni le 21 juin et a retenu trois finalistes : Aurélien Culat (L’Audacieux), Emmanuelle Magne (L’Essentiel Média) et Yann Milin (La Voix du Caillou). Trois projets qui illustrent la variété de ce que l’on peut trouver dans les médias locaux.

Et c’est l’Essentiel Media, un groupe dédié aux newsletters d’infos locales, qui décroche le prix du jeune média local 2024. Et Emmanuelle Magne répond à nos questions dans la vidéo ci-dessous…

Les trois finalistes de l'édition 2024.

Les trois finalistes

Aurélien Culat

• Aurélien Culat, l’Audacieux :
C’est un média sur le sud de la vallée de l’Aude. Un territoire désindustrialisé à la fin du XXe siècle (textile, cuir, bois, élevage). La zone est restée exsangue, déclassée, avec le retrait des services publics, des transports… Sur ces terres, il y a beaucoup d’initiatives, informelles, coopératives ou associatives. C’est une mine pour un journaliste de solutions comme moi, comment ils refont société ensemble, comment ils se regroupent pour régler leurs problèmes…
On a lancé ce magazine papier, une revue de 40 pages tirée à 500 exemplaires, pour montrer ces héroïnes et héros du quotidien sur du papier glacé. On a mis beaucoup de place pour l’illustration, en étant joyeux, en montrant les choses sous l’angle de la construction.

J’ai aussi un studio itinérant pour enregistrer les gens au plus près de leur lieu de vie, et produire des podcasts. Le modèle économique : je suis le seul employé de l’association éditrice, en étant bénévole pour le premier numéro. On a une aide de la Région qui nous a permis de nous équiper du studio. On est en autofinancement et nous devons travailler sur les ventes pour arriver à l’équilibre financier. Dans les prochains mois, nous allons développer les podcasts, et élargir la rédaction en multipliant les formats, par exemple avec des vidéos. On a des appels pour s’étendre à, l’ensemble du département de l’Aude, c’est une réflexion en cours…
Emmanuelle Magne
Emmanuelle Magne, L’Essentiel média :
Ce sont des newsletters qui arrivent tous les matins, diffusées dans 12 grandes métropoles françaises. Les fondateurs avaient lancé des journaux gratuits concurrents et ils sont devenus amis !
On ne traite que l’actualité du jour dans la ville, et uniquement dans la ville. Nous proposons cinq articles gratuits par parution. sur des thématiques variées, en mettant en lumière les acteurs économiques, culturels… Tout ce qui rend le lecteur fier de sa ville.
Chaque mois, nous ouvrons une nouvelle ville, avec un rédacteur en chef épaulé par des pigistes. On est à Lyon, Paris, Nice, Lille, Strasbourg… et on ouvre Toulon en octobre 2024 !
Ce sont des articles concis, positifs, sans politique politicienne, sans fait divers !
Nous avons la chance d’avoir des annonceurs, mais pas de publicités de produits. On est plus sur des annonces RSE, des actions. Les régions, départements annoncent également chez nous, sous forme de publicités natives.
Nous avons 300 000 abonnés, et nous misons sur 500 000, avec 15 villes couvertes fin 2024. Et l’an prochain, nous pensons lancer ds newsletter thématiques. On vise à l’équilibre au 2e semestre 2025.
Yann Milin

Yann Milin, La Voix du Caillou
On entend beaucoup parler de la Nouvelle Calédonie en ce moment. Nous sommes sur Nouméa. Dans un contexte médiatique compliqué, nous avons lancé le titre au printemps 2023. Avec des contraintes : l’absence de rotatives sur le Caillou, dans un moment de tensions, et avec de nombreuses fake news qui circulent sur les réseaux sociaux.
Le modèle est payant (abonnement, vente au numéro, publicité pour 40%, jeux SMS…). Après le 13 mai, nous n’avons plus pu imprimer pendant trois semaines, mais aujourd’hui, le couvre-feu nous empêche de le faire la nuit, et nous ne pouvons plus distribuer sur l’ensemble du territoire, les routes étant bloquées…
Aujourd’hui, on a perdu 75% du budget pub, on a perdu la moitié des ventes… On a une visibilité de trois ou quatre mois pour l’instant…
On était partis sur une belle idée, en donnant la parole aux Calédoniens. On voulait d’ailleurs qu’ils deviennent actionnaires. Mais une bonne partie des contributeurs potentiels sont repartis.
Aujourd’hui, nous en avons au moins pour six mois pour retrouver la diffusion, les points de vente. Nous sommes indépendants, c’est une force et une faiblesse. Mais c’est un territoire d’avenir. Ma rédaction continue à travailler pour demain.

Propos recueillis par Laurent Brunel

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