La synergie de rapprochement entre les locales de Radio France et celles de France Télévisions ressemble bien à une fusée à plusieurs étages dont ont ne connaît pas encore la destination finale. Mais un nouvel élément sera mis en onde le 6 janvier prochain : France Bleu disparaîtra et deviendra « Ici » (auquel il faudra ajouter la déclinaison locale -Gard Lozère, Périgord, Berry…- qui convient).
Pas de grande surpsie : il s’agit le nom de la marque commune développée avec la chaîne France 3 (France Télévisions), avec un logo que les télespectateurs peuvent voir lors des décrochages régionaux depuis le 5 novembre. Un changement sans conséquence réelle pour les télespectateurs mais moyennement apprécié par les syndicats qui y voient « une perte d’identité » et « une grande insécurité socio-économique ».
Mais le rapprochement entre France 3 et France Bleu est plus ancien : dès 2019, certaines matinales étaient diffusées sur les deux antennes, et elles sont 39 aujourd’hui (de France Bleu) à proposer de la « radio filmée » tous les matins du lundi au vendredi.
Pour Céline Pigalle, la directrice de France Bleu et directrice éditoriale déléguée chargée de l’information et de la proximité de Radio France, « il n’est pas inutile de rassembler nos forces pour revendiquer au passage nos valeurs et ce que l’on offre. » Elle pense notamment au travail de terrain opéré par les journalistes des deux canaux, sans oublier « le sentiment de proximité, une façon charnelle de raconter l’endroit où je vis et où je suis » décliné à travers les infos et les divers programmes.
Des audiences à la hausse et l’arrivée de l’IA
Ce changement de nom arrive au meilleur moment pour Céline Pigalle : le réseau France Bleu va mieux, question audiences. Après des années de baisse sensible, le réseau a enfin gagné des auditeurs lors de cette rentrée 2024. Chaque jour, 2,6 millions de Français écoutent en effet les antennes régionales, soit 87000 de plus qu’à la même période (septembre-octobre) l’an dernier.
Une hausse due sans doute aux ajustements dans la grille. Et ces derniers devraient se poursuivre, avec notamment l’introduction de l’IA (Intelligence artificielle) non pas dans les programmes mais dans la préparation de ceux-ci. Lors de la conférence de presse, fin novembre, il a été présenté une « agence de signaux faibles », autrement dit un projet de développement de l’IA générative par la rédaction. Un exemple cité, et rapporté par nos confrères de CB News, porte sur un appel lancé aux auditeurs des 44 locales pour poser des questions au Premier ministre Michel Barnier. Les 300 témoignages ont été passés dans la moulinette de l’IA, ce qui a permis de définir les grandes tendances et récupérer les passages des témoignages les plus pertinents.
Autre innovation à venir pour Ici : le lancement d’une collection de podcast à vocation touristique pour mettre en valeur les territoires et terroirs des 44 locales. Des émissions en français, dans une premier temps (dès cet hiver), puis en anglais.
Plus de quarante ans sur les ondes
Ce changement de nom des locales de Radio France n’est pas le premier. Déjà, il y a 25 ans, une première harmonisation nationale était lancée. Les « Fréquence » du territoire devenaient « France Bleu »‘, dans un souci de simplification.
Mais l’histoire des locales remonte bien plus loin, lors de l’époque des radios libres. En mai 1980 naissait en effet la toute première d’entre elle : Fréquence Nord, à Lille. Radio Mayenne et Melun FM suivront dans la foulée. D’autres départements étaient ensuite équipés de leur radio locale. Le 29 juin 1982, par exemple, Radio Vaucluse se lançait sur le 100.4 à Avignon.
Après tous ces changements de noms, il faudra désormais apprendre à dire « Ici », et ce, dès le 6 janvier prochain…
