Mon média local s’adonne au fact checking !

Il n'y a pas que les médias nationaux qui vérifient les rumeurs, dires des personnalités et autres bruits qui courent... La presse locale aussi le fait, et très bien ! La preuve à la Nouvelle République !

Mon média local s’adonne au fact checking !

Il n'y a pas que les médias nationaux qui vérifient les rumeurs, dires des personnalités et autres bruits qui courent... La presse locale aussi le fait, et très bien ! La preuve à la Nouvelle République !
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Depuis la fin du printemps, la Nouvelle République du Centre Ouest (NRCO) a lancé une rubrique de fact-checking local, Désinfox. Certes, il est encore tôt pour dresser un bilan exhaustif, mais Luc Bourrianne, rédacteur en chef au sein du quotidien orléanais, dresse les premières conclusions et décrypte cette nouvelle section…

Pourquoi Désinfox ?
Il fallait répondre à la fois à la demande de décryptage d l’info, en adoptant un ton plus direct, plus engagé dans nos productions éditoriales. Par ailleurs, c’était le moyen de traiter de l’actu locale, en dépoussiérant notre image, à la fois en print et en web. Enfin, c’était aussi une demande de la rédaction…

Quels sont les atouts d’une telle rubrique ?
Ce mode de traitement est plebiscité par les audiences (qualitatives) pour sa clarté, avec une qualité de décryptage qu’il offre. Cette prise de risque éditoriale (qui réaffirme le rôle décisif de la rédaction) est appréciée, d »autant plus qu’elle répond à la multiplication des infox…

Quels sont les écueils (pour une rédaction comme celle de NRCO) à surmonter ?
Il ne faut pas oublier que la rédaction n’est pas immense et qu’elle a déjà beaucoup de travail. Cette rubrique, que l’on retrouve rarement en locale, demande vraiment des effectifs journalistiques dédiés. D’autant plus qu’ il faut arriver à tenir la cadence des publications.
Il existe un vrai risque éditorial : celui de donner de l’écho à ce qui pourrait paraître une info (et qui n’en est pas une). Et il y a un danger à éviter vraiment : celui de ne pas avoir une réponse franche (« ni oui, ni non« ). Enfin, tout erreur ici se paye cash…

Des sujets graves ou plus légers pour la ribrique Desinfox.

Comment s’est formé l’équipe ?
Laurent Bigot (directeur de l’école de journalisme de Tours) a animé deux journées de formation dite « opérationnelle » car l’objectif était de publier une charte interne.
Le groupe de travail qui compose dix personnes est composé par seulement ceux qui peuvent écrire dans la rubrique. Un groupe de discussion a été mis en place pour échanger des idées, se relire collectivement et se motiver…

Quelle est la charpente des vérifications ?
Elle est immuable : les faits / la vérification / le verdict. Et la réponse n’apparait jamais dans le titre, mais dans le chapeau, ce dernier disparaissant sur les réseaux sociaux.
Tous les articles sont signés, il n’y a pas de dérogation possible. La rédaction s’engage vraiment. Sur le web, un hors-texte récurrent accompagne chaque format pour expliquer la démarche et invite, en outre, l’audience à proposer des sujets.

Quels sont les premiers résultats ?
Les publications sont pour l’instant régulières, mais on reste prudent… Du côté de la rédaction, un nouvelle session de formation a été décidée pour doubler les effectifs du groupe de travail dédié.
En ce qui concerne l’audience, il faut que l’on améliorer encore la « viralisation » sur les réseaux sociaux. Il faut aussi lui proposer des sujets qui ne soient pas trop futiles pour ne pas déprécier le format.

Compilé par Laurent Brunel

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