Festivals annulés, grands rassemblements compromis, sites culturels fermés… La saison estivale s’annonçant nébuleuse empiéte-t-elle sur la publication des incontournables -pour la visibilité autant que pour la rentabilité- suppléments d’été ? Après un an passé avec ce virus, tout le monde semble s’être adapté. Les activités impossibles à mettre en place ont été remplacées par beaucoup d’autres, compatibles avec les gestes barrières à respecter.
Retour à la normale à La Semaine des Pyrénées
« Malgré le Covid, je trouve même que certaines villes comme Tarbes sont plus animées que lors des étés classiques », confie Patrick Sacristan, rédacteur en chef de la Semaine des Pyrénées. Pourtant, le supplément d’été existe depuis plus de vingt ans et jamais il n’avait connu une année aussi catastrophique que 2020. Seulement 84 pages avaient été imprimées, contre une centaine habituellement. Cette année, c’est bien différent. « En 2021, on sent qu’il y a un retour à la normale, seulement quelques festivals ont été annulés », indique le Bigourdan.
Deux suppléments pour La Gazette Ariégoise
« Dans notre région, il y a une grande majorité de petits festivals. On ne pose même pas la question des 1000 personnes puisqu’il n’y a presque pas de salles qui peuvent accueillir autant de monde ! », plaisante Cécile Dupont de la Gazette Ariégeoise. L’hebdomadaire est même parti sur la publication de deux suppléments d’été : Le guide des bonheurs simples et Le guide des festivals. Après une année blanche en 2020, la rédaction a « trouvé la matière » pour remplir ses pages. « Il y a plein de mini-festivals avec de petites jauges, les organisateurs se sont adaptés. Et il y a beaucoup de choses en extérieur », justifie la rédactrice en chef. Peut-être plus facile quand on habite dans le sud…
« La partie agenda est plus problématique parce qu’on est tributaire des organisateurs »
Valérie Serbourdin-Devos
L’Indépendant du Pas-de-Calais en plein air
Un peu plus (beaucoup plus) au nord, on prévoit quand même beaucoup d’activités en extérieur. Le Covid a bien impacté le nombre de pages d’Un été près de chez vous, supplément de L’Indépendant du Pas-de-Calais. Finalement, il s’en est sorti. « Des sujets ? Les journalistes arrivent toujours à en trouver. Il faudra qu’ils couvrent plus d’activités plein air ou autre sorties individuelles. Ce qui est problématique, c’est la partie agenda, où l’on est tributaire des organisateurs« , explique Valérie Serboudin-Devos, directrice de publication.
Les Affiches de la Haute-Saône préfèrent les pages été
Si beaucoup maintiennent leur magazine, d’autres ont décidé de ne pas se lancer. C’est le cas de Philippe Royer des Affiches de la Haute-Saône qui pensait justement à créer un supplément d’été sur les arts de vivre et les spots touristiques à visiter. Mais finalement, ce magazine n’est resté qu’au stade de projet. « Je n’avais pas assez de visibilité sur ce qui allait se passer cet été. L’an dernier, l’Est Républicain avait à peine sorti son magazine que tout a été annulé. Mais peut-être que l’année prochaine… », avance-t-il. La rédaction a tout de même choisi de continuer ses pages « été » dans son double tabloïd où la photo a son importance. « C’est une saison où l’actualité n’est pas abondante. Ne pas faire de supplément, ça m’aide en fait à dispatcher du contenu dans mon journal », se contente le rédacteur en chef. Conclusion : supplément ou pas, les activités estivales répondent présentes malgré le Covid, pour le plus grand bonheur des lecteurs… et des journalistes.