Le journalisme est-il encore utile ?

Si les Français continuent de plébisciter une information rigoureuse et émanant d'un média "mainstream", certains lorgnent désormais vers d'autres sources d'infos, comme le montre un sondage réalisé pour les Assises du journalisme.

Le journalisme est-il encore utile ?

Si les Français continuent de plébisciter une information rigoureuse et émanant d'un média "mainstream", certains lorgnent désormais vers d'autres sources d'infos, comme le montre un sondage réalisé pour les Assises du journalisme.
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A un moment durant lequel la société émet de plus en plus de doutes sur les infos provenant des canaux « traditionnels », et où les médias alternatifs (notamment sur les réseaux sociaux) trouvent une place conséquente au sein de l’opinion, il est bon de savoir si les Français trouvent toujours le journalisme « utile ». C’est ce qu’à tenté de savoir un sondage(1) publié cette semaine à l’occasion des Assises du journalisme qui se tiennent à Tours jusqu’au 1er avril.

Et la réponse à cette question est globalement « oui », puisque 84% des personnes interrogées jugent ce métier utile, voire très utile. Un résultat qui pourrait donner le sourire sauf que le score est en baisse de 6% depuis la dernière édition du sondage, en mai 2022, il y a moins d’un an.
Comme le font remarquer nos confrères d’Ouest France, la période durant laquelle a été réalisée le sondage a pu influer, puisque cela était en même temps que les débats au sujets de la réforme des retraites… Sans oublier le poids de l’inflation, de la guerre en Ukraine ou de la sortie du Covid sur les informations de ces dernières semaine, mois ou années.

Les médias professionnels encore respectés

De même, les trois-quarts des Français s’orientent plutôt vers les médias « professionnels » pour trouver des informations de confiance. Contre 10% qui optent vers les proches et les réseaux sociaux. Mais là encore, il s’agit de déclaratif. Certes, le grand public fait la part des choses lorsqu’il voir des choses sur Twitter ou Facebook, mais une information tronquée ou véritablement fausse a toute les chances d’être vue, donc crue, sur les réseaux du fait de la fréquentation bien plus importante que les médias conventionnels.

Les médias, oui, mais pas que…

Parmi les autres questions posées dans le sondage, certains items que lesquels on doit se positionner retiennent l’attention.

> Les médias sont indispensables

83% des personnes interrogées (contre 11% qui pensent le contraire) estiment que « le journalisme existera toujours, on ne peut pas imaginer une société sans médias« .

> Internet pas toujours crédible

89% pensent qu’aujourd’hui, « il y a de plus en plus de rumeurs et de fausses informations sur internet et les réseaux sociaux« , contre 6% qui estiment le contraire.

> La confusion des genres

Un chiffre inquiétant : 72 % des personnes interrogées soulignent qu’il est de plus en plus difficile « de distinguer le site d’un média sérieux, relayant de vraies informations,  et des sites relayant toutes sortes d’informations non vérifiées« . Une dangereuse confusion des genres qui ne semble pas perturber 22% des sondés.

> Pas besoin des médias

Enfin, 67% des sondés jugent que l’on peut tout à fait « trouver des informations fiables en dehors des médias de référence« . Un chiffre qui laisse réfléchir car, s’il est évident que d’autres infos peuvent être trouvés notamment sur la toile, encore fait-il connaître le degré de confiance que l’on peut placer dans ces sites. A une heure ou les deep fake, ces images entièrement générées par l’intelligence artificielle et qui s’approchent de la perfection, se multiplient, qui pourra demain faire la différence du premier coup d’œil entre le vrai et le faux ? Les médias traditionnels, certainement. Mais faudra-t-il encore que ces derniers ne soient pas pilotés eux aussi par ces mêmes intelligences artificielles…

La rédaction

(1) Sondage « Baromètre sur l’utilité du journalisme »  Viavoice du 9 au 13 mars 2023 a été réalisé auprès d’un échantillon grand public de 1 001 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine, selon la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, profession de l’interviewé, région et catégorie d’agglomération. En partenariat avec Ouest-France, France.TV, Radio France et France Médias Monde.

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