On voulait se marrer ! » Daniel Boulogne, journaliste, résume bien l’état d’esprit de la rédaction de La Coulisse de Calais. Un trimestriel lancé en septembre 2024 qui cherche à « dévoiler et expliquer ce qui ne se voit pas » dans le Calaisis, poursuit le co-fondateur du Phare dunkerquois. Après avoir publié plusieurs papiers sur la vie politique calaisienne pour Médiacités, Morgan Railane, directeur de l’agence de presse Aletheia, perçoit dans le Calaisis un potentiel terrain d’enquête.
Il contacte alors son ami depuis 25 ans, Daniel Boulogne, qui accepte de participer à l’aventure. « Ça a surpris du monde quand on s’est lancé. Lui (Morgan Railane, ndlr), c’est un gros con de droite et moi un gros con de gauche », plaisante l’ex-assistant parlementaire de Gilles Cocquempot, ancien député du Parti socialiste. « On en a joué, c’était provocateur », poursuit son acolyte. Entre les deux briscards, Eléonore Chombart, alternante chez Aletheia et en master à l’ISFJ de Lille (Institut supérieur de formation au journalisme), se charge de l’édition du canard et écrit de plus en plus d’articles.
Éclairer et faire rire
Ces six mains réalisent le plus gros de chaque numéro, de la recherche de sujets à la diffusion sur les marchés. « On y va les premières semaines (après la sortie, NDLR), on est à portée de tape dans le dos, mais ça se passe bien en général, confie le directeur de la publication. On va même voir les élus pour s’amuser, certains rigolent, d’autres le prennent moins bien ! On veut faire rire tout le monde, du bourgeois au populeux et même les mis en cause. »

Un état d’esprit inspiré directement de celui du Canard Enchaîné dans lequel Morgan Railane est régulièrement publié. L’un des dessinateurs de la référence du journal satirique intervient également dans leur titre. Autre point commun : comme son aîné jusqu’en 2024, La Coulisse est un « pure paper » (disponible exclusivement en version papier). Huit pages vendues deux euros dans 24 points de vente du Calaisis, composées de deux enquêtes, de dessins, d’un portrait et de nombreuses brèves.
Après trois numéros tirés à 1500 exemplaires, les journalistes prévoient un passage à 2500 impressions en fin d’année. « On a aussi envie de publier plus de dessins, ça reste difficile d’écrire pour faire rire », pose Morgan Railane. La rédaction espère continuer sur sa lancée avec la publication de leur quatrième numéro, le 6 juin dernier. Avec une promesse : « On dit du bien de quelqu’un pour une fois ! »