Le grand bond en avant d’actu.fr

Avec 127.788.155 visites engrangées en décembre 2024, actu.fr terminait une année qu'elle a vécue sur les chapeaux de roues. Et le site veut poursuivre sur sa lancée en 2025. Interview avec Laurent Gouhier, le président du directoire de Groupe actu.

Le grand bond en avant d’actu.fr

Avec 127.788.155 visites engrangées en décembre 2024, actu.fr terminait une année qu'elle a vécue sur les chapeaux de roues. Et le site veut poursuivre sur sa lancée en 2025. Interview avec Laurent Gouhier, le président du directoire de Groupe actu.

Huit ans après sa création, la plateforme actu.fr est devenue un acteur majeur de l’information en France. En décembre 2024, un record absolu a même été battu avec plus de 127 millions de visites. La success story de Groupe actu (ex Publihebdos) va-t-elle continuer ? Elements de réponse avec Laurent Gouhier, qui est, depuis septembre 2024, le président du directoire de la filiale du groupe SIPA Ouest France.

PHRAses : 2024 fut une année exceptionnelle pour actu.fr…
Laurent Gouhier
: Nous avions déjà atteint les 121 ou 122 millions, mais c’est la première fois que nous dénombrons, comme en décembre, plus de 127 millions de visiteurs. En moyenne, nous sommes à 112 millions de visites en 2024, contre 96 millions l’année précedente, soit une progression de 21%.

Comment s’explique ce succès ?
Il y a plusieurs raisons. La première, c’est une réussite collective. Nous sommes un peu meilleurs, avec un peu plus d’expérience en SEO, notre équipe a gagné en compétence. Nous avons grandi en huit ans et nous sommes encore en phase d’apprentissage…
La deuxième, c’est le projet de monétisation de nos contenus. On travaille plus sur le fond, ce qu’attendaient visiblement nos lecteurs.
Enfin, pour pour toutes les rédactions, nous avons vraiment mis en place une réorganisation basée sur le bimédia. Les résultats sont visibles, par exemple à Ploërmel, où avec 2,5 journalistes, c’est désormais un million de sessions chaque mois, ce qui est énorme. L’éditrice du titre a réalisé un énorme travail avec les équipes, et c’est une vraie révolution pour ce « petit » titre…

Laurent Gouhier, président du directoire de Groupe Actu.

Vous avez aussi de nombreuses verticales qui ne reposent pas sur un hebdo…
Oui, ces pure-players des grandes villes ont eux aussi bien progressé ces années. Et puis le desk, à Rennes, a été repensé, avec un pôle « chaud » et un pôle « froid » de rebond sur l’actualité. Tout cela combiné fait que les compétences techniques progressent et que l’audience décolle.

Existe-t-il une recette miracle pour publier des sujets qui fonctionnent ?
Si l’on parle d’audience, il faut toujours aussi que l’on parle de journalisme. A chaque fois, il faut se demander « c’est quoi un bon sujet ?« , « c’est quoi le bon angle ?« . Et sans oublier la notion de proximité, qui est essentielle chez nous. Et quand on a un bon sujet, un bon angle et une bonne édition, ensuite, on aura l’audience.

Le web, c’est bien pour l’audience. Mais le problème permanent, c’est sa rentabilité. Vous avez commencé à lancer une version payante pour certains articles. Quels sont les résultats ?
Nous sommes passés en payant en octobre 2023 pour le quotidien de Groupe actu, la Presse de la Manche. Douze autres marques ont franchi le pas en octobre 2024. Et nous sommes en phase d’apprentissage avec tous les types de médias du groupe. Le 21 janvier prochain, nous allons activer une deuxième phase de monétisation. Chacune concerne dix à douze marques, soit 50 à 60 journalistes. On veut vraiment les accompagner dans cette évolution, car parler de monétisation, ce n’est pas juste cliquer sur « payant » ou « gratuit » pour chacune des publications.

Quand est-ce que l’ensemble des publications seront-elles concernées ?
L’idée pour nous est que tout le monde suive ce modèle d’ici la fin de l’année 2025. Mais attention, on restera toujours sur environ 30% de payant pour 70% de gratuit. Avec 500 articles publiés chaque jour, nous resterons toujours la plus grande plateforme d’info gratuite.

Mais est-ce que le modèle payant fonctionne ?
Nous sommes un peu en avance par rapport aux prévisions. Avec quelques surprises : actu Rennes, qui est à la base un pure player gratuit, est passé en 30% payant, et c’est la marque qui a connu le plus fort taux d’abonnement. Si on propose de l’information de proximité, qu’elle est utile, et qu’en plus elle intéresse, alors le lecteur est prêt à payer. Mais on ne rase pas tout ce que l’on a fait avant pour imposer la monétisation. C’est un palier supplémentaire par rapport à ce que l’on a construit.

Le classement des marques numériques en décembre 2024. ©ACPM

Groupe actu restera-t-il attaché à la locale ?
Cette info de proximité a sans aucun doute possible de la valeur, même si certains faisaient croire que ce n’était pas tendance ! Nous, nous sommes persuadés qu’elle est utile, et toujours originale, à la différence de l’information nationale…

Propos recueillis par Laurent Brunel

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