Depuis le Festival de l’info locale 2023
Edit du 6/11/23 : l’édition marseillaise devait être lancée ce jour sur le site lefigaro.fr
Et de cinq ! Après Bordeaux, Lyon, Nantes et Nice, le Figaro devrait ouvrir sa nouvelle édition locale à Marseille d’ici quelques jours, au tout début du mois de novembre 2023. Une plongée dans l’information de proximité de plus pour le grand quotidien qui, depuis le début de l’année 2023, multiplie ses articles et développe sa présence en région.
« L’implantation dans les régions, C’est dans l’ADN du Figaro« , expliquait Marion Joseph, rédactrice en chef Régions du Figaro, il y a quelques semaines, lors de l’édition 2023 du Festival de l’info locale. « Historiquement, nous avions une rédaction locale à Lyon. Nous avons aussi un réseau de correspondants sur la France entière qui proposent des articles pour le print. On traitait donc cette actualité locale, mais on trouvait que ce n’était pas assez. On avait vraiment besoin de revenir s’implanter en région pour y être au quotidien et offrir aux lecteurs une information locale de qualité chaque jour... »
Les objectifs avoués de cette implantation…
Revenir en région, c’est bien. Mais forcément, c’est aussi un investissement, autant humain que financier. Alors, quels sont les objectifs de ces nouvelles verticales ? « Répondre aux préoccupations des lecteurs qui veulent de l’info de proximité« , affirme Marion Joseph. Et on ne peut qu’abonder dans son sens !
Mais le Figaro veut aussi « être sur le terrain pour raconter vraiment ce qui se passe aux quatre coins de la France, avec une expertise journalistique qui caractérise notre rédaction. » Mais la rédactrice en chef n’oublie pas que le but est également d’accroitre l’audience du figaro.fr en trouvant de nouveaux lecteurs numériques dans les régions.
Le titre a donc choisi en premier lieu les « bastions » de lecteurs pour s’implanter : Nantes, Bordeaux, Nice et Lyon, « ce qui nous permet de quadriller la France au quotidien. » Sans toutefois aller trop dans les angles, serait-on tenté d’ajouter !
Chaque ville a vu arriver deux journalistes, « pour traiter de manière conséquente l’actualité, de la politique aux faits-divers ou à la culture. » Ce sont la plupart du temps de jeunes localiers, « ayant une appétance pour l’actu chaude et locale, et très agiles pour pouvoir se déployer rapidement sur le terrain. » Trois sont issus du recrutement interne et cinq viennent de l’extérieur. La rédaction marseillaise devrait suivre le même modèle.
L’offre journalistique est gratuite sur le web, mis à part quelques
articles payants. Ce qui veut donc dire que le Figaro ne tirera que peu de bénéfices, mis à part ceux engendrés par la hausse de la
fréquentation numérique locale. De plus, une newsletter pour chaque ville est désormais proposée, de quoi fidéliser encore plus et mieux les lecteurs avec ce récapitulatif hebdo (tous les vendredis) des infos de la ville. Enfin, des pages locales facebook ont également été montées, « un bon vecteur pour partager nos informations« , souligne Marion Joseph.
Et les objectifs non avoués…
« L’information locale est au cœur des préoccupations de nos lecteurs« , affirmait en début d’année Alexis Brézet, le directeur des rédactions du quotidien. » Elle constitue donc une priorité stratégique et un axe de développement essentiel pour le Figaro.«
Et le développement est, huit mois plus tard, assez conséquent : en septembre 2023, le nombre de visiteurs atteignait les 9 millions de visiteurs (contre 3,2 en janvier), bien au-delà des objectifs initiaux. En pages vues, le chiffre devrait tourner autour de 11 millions, permettant de visualiser les 80 articles mensuels pour chaque ville, avec 14000 visiteurs par article en moyenne, soit 4 à 5% du trafic global du site.
Sur le point de vue financier, le Figaro pourra donc économiser sur les correspondants extérieurs du titre, forcément moins sollicités, pour rémunérer les postes régionaux.En parallèle, la régie publicitaire du Figaro s’est également implantée localement… Avec la ferme volonté de trouver des annonceurs dans le cœur de cible du lectorat du titre.
Mais Marion Joseph a bien souligné, lors du FIL qu’elle était là plutôt pour parler de la partie rédactionnelle. Et donc par forcément d’un sujet qui fâche fortement les rédactions de PQR et de PHR installés dans les régions sur lesquelles la PQN vient s’implanter : la conquête des annonces légales.
Hasard -soyons innocents- du calendrier, le 19 janvier 2023, à quelques jours du lancement des verticales locales, Le Figaro et Lextenso (« 1er éditeur d’annonces légales à opérer une transition digitale totale en publiant l’ensemble des annonces sur son site Actu-juridique.fr », selon son site internet) signaient un accord pour développer le volume d’AJL publiées par le quotidien. Le Figaro était déjà habilité pour les AJL dans une quarantaine de départements, mais cet accord couplé avec les verticales régionales, va permettre de multiplier dans le futur proche ces habilitations. Et donc de réduire encore un peu plus la part du gâteau que tous les titres doivent se partager. Et il est clair que les quotidiens régionaux et encore plus les hebdos locaux, pénalisés par une diffusion digitale encore faible (par rapport à la toute puissance du FIgaro) seront les premiers à souffrir…