Jusqu’au 20 mars 2020, Nord Littoral organisait des événements réguliers entre les lecteurs et les journalistes. À Calais (Pas-de-Calais), la conférence de rédaction du mercredi matin était délocalisée dans un café ou un lieu public pour faire participer le lectorat.
Ce rendez-vous, comme tous les autres organisés par le groupe de presse du Nord-Pas-de-Calais, a été suspendu jusqu’à nouvel ordre le 20 mars 2020 avec l’arrivée des restrictions sanitaires. « Ces événements ont une très grande importance pour nous. Sans lecteurs, on n’existe pas », confie Ahmed Kara, responsable Marketing et Développement au groupe Nord Littoral.
« Une volonté de renforcer la proximité avec les lecteurs »
Les événements de Nord Littoral ont été lancés en 2019, alors que la confiance des Français envers les médias était au plus bas (seulement 24 % de confiance selon le rapport annuel de l’institut Reuters).
«Il y a une volonté de renforcer la proximité avec nos lecteurs. On était à un moment où les journalistes étaient l’une des professions les plus décriées, et il nous semblait très intéressant d’expliquer la manière dont on travaille.»
Ahmed Kara, responsable Marketing et Développement au groupe Nord Littoral
« Déloc Rédac » rencontrait pourtant un certain succès : « Nos conférences de rédaction étaient bien plus interactives, et on avait de beaux échanges avec nos lecteurs sur les sujets ».
Des animations numériques loin de satisfaire
Pour ne pas rompre le lien avec ses lecteurs le temps de la pandémie, Nord Littoral a continué ses événements, cette fois à distance. « On a fait quelques animations digitales, comme des lives par exemple. Mais mettre en place de telles activités implique d’avoir du bon matériel, ce qui n’est pas le cas de tous nos journalistes. Ça ne remplacera jamais des événements en présentiel », concède Ahmed Kara.
#nordlittoral est encore sur le terrain. Après sa réunion de rédaction au café tabac le Celtic de Calais, la redaction a installé sa Redac mobile à la plage de Calais pic.twitter.com/yUvdBcgCGD
— Henon Philippe (@p_henon) August 14, 2018
Quand la situation sanitaire le permettra, Nord Littoral relancera une option appréciée : la rédac’mobile, un camion aux couleurs du journal qui s’arrête dans des villes et villages pour rencontrer et échanger avec ses lecteurs.
Le lecteur est roi
À Montmorillon (Vienne), de nombreux changements ont été opérés au sein de La Nouvelle République afin de « renforcer la présence du journal sur le territoire et de donner envie aux lecteurs de participer à l’information« , affirme Chantal Pétillat, rédactrice en chef.
Le lecteur choisit le sujet d’enquête du journal. 135 lecteurs ont voté pour le premier sondage, 230 pour le deuxième. L’idée est aussi de renouveler le travail des journalistes. « On essaye de les dégager de tout ce qui est agenda et institutionnel, que l’on a transmis à notre réseau de correspondants« , ajoute Chantal Pétillat.
Cette initiative fait partie d’un projet plus global à La Nouvelle République. « Les lecteurs sont de moins en moins en proximité avec la PQR. On a fait l’expérience sur Montmorillon en fermant l’agence, l’idée étant de permettre au journaliste d’aller beaucoup plus sur le terrain, d’organiser des débats et des échanges. On propose ensuite aux lecteurs de s’engager et de co-produire des contenus avec le journaliste« , détaille la rédactrice en chef de La Nouvelle République. « Même si à la fin, c’est toujours le journaliste qui tient le stylo !«