Hausse exponentielle du prix du papier, marché publicitaire toujours en berne après la crise sanitaire, et maintenant la confirmation des mauvaises ventes des éditions papier : 2021 aura été l’annus horibilis pour la presse locale en France. L’ACPM (Alliance pour les chiffres de la presse et des médias) a dévoilé le 17 février les chiffres de vente pour l’ensemble de la presse « classique » (papier + PDF) pour l’année écoulée. Une étude qui confirme la tendance des dernière années avec un recul global de l’ordre de 2,9% de la diffusion payée, pour un total d’environ 3 milliards d’exemplaires vendus, toutes marques confondues.
Dans le détail, la presse quotidienne nationale (PQN) affiche des résultats plutôt corrects, avec notamment les ventes de Libération qui bondissent de 18,47% (90 354 ventes), du Monde de 13,5% (445 894 ventes) et du Figaro de 5,08% (347 052 ventes). A l’inverse, Aujourd’hui en France, la déclinaison nationale du Parisien, s’effondre à -14,2% (72 595 ventes).
Pour la presse magazine, Télé 7 jours domine encore le classement (si on exclue les suppléments TV Magazine et Version Fémina, vendus avec les quotidiens, et le Magazine de l’APEL) avec 883 126 exemplaires vendus par semaine en moyenne (-5,61%) dans un marché globalement en recul.
La PQR ne s’en sort pas si mal…
Du côté de la presse locale, la PQR (presse quotidienne régionale) ne s’en sort pas si mal, au vu notamment des bons résultats du premier de la classe, Ouest France, qui progresse de 0,54% sur l’année 2021, avec un total de 629 935 ventes par jour en moyenne. Seul le Parisien a une progression plus importante, 1,73 %, avec 182 291 ventes. L’Est Eclair (+0,23% avec 21 890 ventes) et Le Petit Bleu du Lot-et-Garonne (+0,17%, 6347 ventes) complètent ce classement des progressions.
Tous les autres titres suivent une tendance négative, avec des situations extrémement contrastées : si Sud Ouest (-0,87% et 210 456 ventes) ou le Télégramme (-1,90 % et 174 755 exemplaires) sauvent les meubles, d’autres sont en chute libre. C’est le cas de Paris Normandie (-9,13% et 35 194 ventes), plombé par des plans de survie et un rachat qui devrait enfin être accompagné d’un vrai plan de relance en ce début 2022, ou les titres en région PACA, en pleine hémorragie : -7,24 % pour Nice Matin (57 793 ex.) ou -5,99% pour la Provence (73 368 ex.)…
La PHR a la peine…
Avec une baisse globale de 7,6% en 2021, la presse hebdomadaire régionale a été la famille la plus durement touchée. Les petits journaux de terroir sont à la recherche de la formule miracle qui pourra les sauver, avec notamment une évolution vers la diversification en jouant sur les marques, bien connues et appréciées sur leurs territoires. Le passage au numérique s’avère plus compliqué, notamment pour les indépendants, du fait du faible nombre de lecteurs dans ces bassins de vie, alors que l’internet demande au contraire un gros volume de visiteurs potentiels…
Si on regarde les chiffres, Eure infos (-20,10%, 2946 ex.), L’Hebdo de Charente-Maritime (-19,28%, 3985 ex.) et Le Pays d’Entre Loire et Rhône (-18,02%, 3342 ex.) sont les trois titres avec les baisses les plus conséquentes. A l’inverse, Liberté Hebdo Lille (+31,69%, 3622 ex.) affiche la plus belle croissance, après, il faut le souligner, des années plus que difficiles pour le journal communiste. L’Essor savoyard (+22,19%) est lui aussi en forme, avec une diffusion toutefois faible (1166 ex.). A noter : le bon score du Trégor, l’hebdo du groupe Publihebdos, qui progresse de 3,39% avec 14 835 ex.
Et si on regarde le podium de tête, la Manche libre reste leader de la PHR, avec 52 802 ventes (-3,39%) devant le Courrier Cauchois (25 802 ventes, -3,59 %) et le Messager Thonon (16 237 ventes, -4,40 %). Un tiercé de tête malheureusement orienté à la baisse…
