La presse locale dans les starting-blocks pour Paris 2024

Dix millions de billets auront été mis en vente au total pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 mais combien de journaux locaux obtiendront le fameux sésame des accréditations ? Comment la presse locale tentera-t-elle de créer une proximité avec ses lecteurs à travers l’un des plus gros évènements planétaires ?

La presse locale dans les starting-blocks pour Paris 2024

Dix millions de billets auront été mis en vente au total pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 mais combien de journaux locaux obtiendront le fameux sésame des accréditations ? Comment la presse locale tentera-t-elle de créer une proximité avec ses lecteurs à travers l’un des plus gros évènements planétaires ?
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Le traitement des Jeux Olympiques revêt toujours une importance aléatoire pour la presse locale. Entre la pertinence d’envoyer un journaliste sur place, la connaissance tardive du nombre d’athlètes régionaux qualifiés et la difficulté de décrocher des accréditations, les titres doivent préparer sans  certitudes un évènement planétaire pour lequel ils ne sont pas forcément les bienvenus.
« À Londres, en 2012, on avait réussi à s’incruster grâce à Tony Estanguet qui est originaire de Pau », confie Vincent Martinelli, chef des sports du quotidien  La République des Pyrénées. Du côté de Sud Ouest, pourtant deuxième quotidien régional le plus vendu en France, les places pour Paris 2024 sont chères. « Nous avons demandé quatre accréditations au total et nous n’en aurons que trois », déplore Frédéric Laharie, responsable des sports dans le quotidien aquitain. « La question se pose de fait sur la composition de l’équipe que nous enverrons. Faut-il envoyer deux journalistes et un photographe ou trois journalistes ? »
Pour Thomas Martin, éditeur chez Publihebdos et actu.fr sur le secteur de Paris et sa périphérie, la question des accréditations ne s’est pas posée : « Nous savions que nous aurions très peu de chances d’obtenir des accréditations, alors nous n’avons même pas fait la demande. »
A contrario, le groupe Ebra, qui détient notamment L’Est républicain, Le Dauphiné ou Vosges Matin, jouit de son influence. « On a environ deux accréditations par journal, je pense que la couverture des Jeux précédents et la taille du groupe a aidé », analyse Sébastien Georges, rédacteur en chef de L’Est républicain, Vosges Matin et du Républicain lorrain.
Pour la presse hebdomadaire régionale, la concurrence est si rude que des alternatives doivent être trouvées pour couvrir cet évènement difficilement négligeable.

« Ce qu’on ne voit pas à la télé »

Alors, comment relever le défi en se démarquant sur un évènement déjà surmédiatisé à l’échelle internationale ? « On va essayer d’aller chercher ce qu’on ne voit pas à la télévision. Nos lecteurs ne nous attendent pas sur l’actualité sportive en elle-même, mais davantage pour l’humain et l’extrasportif. On ira interroger les proches, les entraîneurs ou les anciens coéquipiers », explique Vincent Martinelli. Au même titre que les médias nationaux, les rédactions locales se préparent depuis quelques mois à la couverture des Jeux Olympiques parisiens.

©Roibu Shutterstock

À Sud Ouest, les athlètes de la région ont été répertoriés et certains ont même déjà été interrogés : « On sait que les sportifs seront très difficiles à approcher pendant les Jeux, alors on en profite pour faire des avant-papiers. Ça nous permet d’écrire des articles plus intimes, qu’on ne retrouvera pas dans les journaux nationaux. »
Une manière d’emmagasiner des articles, qui ne sortiront que le jour de l’épreuve. Le journal travaille également sur une rubrique “Le club des consultants“, similaire à ce qu’on peut voir à la télévision. D’anciens sportifs de haut niveau de la région viendront apporter leur expérience et leur technique sur des épreuves olympiques.
Autre dispositif, le groupe Ebra a mis en place “Terre de jeux“. à travers cette rubrique, les journaux du groupe traitent toutes les activités et préparatifs en lien avec les jeux sur leurs territoires respectifs. Sébastien Georges précise : « Les titres du groupe ont des consignes communes, mais chacun travaille pour traiter ces sujets de manière locale. »
Actu.fr profite, quant à lui, de sa proximité géographique avec l’événement : « On a déjà commencé à parler des travaux, des problèmes logistiques et des avantages qu’auront les Jeux sur la ville de Paris. » La rédaction parisienne privilégiera les papiers d’ambiance à l’aspect sportif des Jeux Olympiques. Seules les médailles d’or seront couvertes.
Pour se démarquer, le groupe Ebra accordera une attention particulière aux Jeux Paralympiques : « On va diviser notre couverture en trois axes : l’aspect sportif, le hors sportif et les Jeux Paralympiques. On traitera les trois avec la même importance. »

Une couverture médiatique sans impact

Logistiquement, tous les journaux ne sont pas logés à la même enseigne. Quand les groupes Ebra, Sud Ouest et le quotidien La République des Pyrénées ont pléthore de journalistes sportifs, actu.fr n’en possède qu’un. Rares sont les journaux de presse hebdomadaire régionale pourvus d’un spécialiste. Frédéric Laharie explique : « On aura trois envoyés spéciaux à Paris, qui ne se concentreront que sur les Jeux et les trois autres resteront à la rédaction pour couvrir les évènements sportifs de la région. » Un avantage certain, qui pousserait actu.fr à envisager le renforcement de son équipe sportive avant l’événement ? Pour Thomas Martin, le choix n’est pas si évident : « Pour l’instant, les articles sur les Jeux n’ont pas de réel impact sur le web. On espère que ça sera le cas à l’avenir. En tout cas, ils ne changent rien aux ventes des journaux papiers, il faut donc qu’on calcule la plus-value ou non d’engager quelqu’un. »

Peut-on utiliser les anneaux olympiques ?

Les anneaux olympiques sont la propriété exclusive du Comité International Olympique (CIO). Ils constituent une marque protégée dans le monde entier et ne peuvent pas être utilisés sans l’accord préalable écrit du CIO.
Il s’agit donc tout d’abord de formuler une demande aussi détaillée que possible, à adresser à
legal@olympic.org en indiquant obligatoirement :
• Qui fait la demande : nom, prénom, adresse complète, n° de téléphone et/ou de fax, adresse électronique, institution, organisme, firme commerciale, musée ou personne privée.
• Quels sont les contenus concernés (textes, images, films)
• Quelle utilisation sera faite des contenus : usage privé (aucune diffusion), travail scolaire, animations de groupe, exposition, production/diffusion.

Lancelot Dartigeas & Timothée Crémonèse

Source pour les chiffres : Comité international olympique.

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