Intelligence artificielle et PHR : on vous dit tout

L'IA se faufile peu à peu dans les rédactions. PQR ou PQN s'y mettent progressivement pour traiter les élections ou pour une météo localisée. La PHR n'a encore pas cédé. Mais la possibilité est envisagée. Une table ronde était organisée pour remettre les concepts à plat et envisager opportunités et dangers. Que retenir de l'intervention de Claude de Loupy (dirigeant de Syllabs, générateur automatisé de contenus), Léa Boccara (Responsable du pôle juridique de l’Alliance de la presse d’information générale) et Florent Rimbert (responsable développement numérique à l'Alliance) à la table ronde d'hier ?

Intelligence artificielle et PHR : on vous dit tout

L'IA se faufile peu à peu dans les rédactions. PQR ou PQN s'y mettent progressivement pour traiter les élections ou pour une météo localisée. La PHR n'a encore pas cédé. Mais la possibilité est envisagée. Une table ronde était organisée pour remettre les concepts à plat et envisager opportunités et dangers. Que retenir de l'intervention de Claude de Loupy (dirigeant de Syllabs, générateur automatisé de contenus), Léa Boccara (Responsable du pôle juridique de l’Alliance de la presse d’information générale) et Florent Rimbert (responsable développement numérique à l'Alliance) à la table ronde d'hier ?
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L’IA peut-elle faire le travail d’un secrétaire de rédaction (SR) ?

Bertille Schmidt, directrice générale de Babylone Groupe : « On a de plus en plus de mal à recruter. J’ai testé ChatGPT sur un papier moyen de correspondant. Il n’a pas corrigé les fausses informations. Ça veut dire qu’il faut forcément quelqu’un pour repasser dessus. »

Claude de Loupy : « L’IA risque d’ajouter des erreurs. On ne peut pas remplacer un SR et faire confiance totale à ChatGPT. Peut-être pour l’orthotypographie, mais pas le reste. »

Et celui d’un journaliste ? 

Jean-Pierre de Kerraoul, président d’Espace PHR : « S’il n’y a pas de base avec des données suffisantes, il n’est pas possible pour l’IA d’écrire un papier. Et en local, on manque particulièrement de données. »

Claude de Loupy : « L’IA permet de traiter un nombre très important de données, c’est son principal avantage. Ça peut donner des pistes pour gagner du temps. Mais le journalisme c’est de l’enquête, de l’humain. L’IA ne peut pas remplacer ça. »

ChatGPT peut-il utiliser les données des articles ?

Léa Boccara : « Oui rien ne l’empêche. En version payante, ChatGPT a accès au web actualisé (il s’arrête à septembre 2021 pour la version gratuite). L’IA se nourrit de l’écriture des journalistes avec la fouille de textes. Mais il peut seulement accéder au contenu gratuit. »

Est-ce possible de le bloquer ? 

Léa Boccara : « La loi permet de mettre en place une réserve qui empêche au robot de scroller les pages de journaux et de prendre le contenu. Avec l’Alliance  (de la presse d’information générale), nous avons un protocole gratuit qui permet de bloquer ChatGPT depuis juillet 2022. A l’heure actuelle, seul Ouest-France l’a fait pour le moment. Et ChatGPT ne passe pas cette barrière. Par contre tout le contenu datant d’avant la réserve est gardé en mémoire par le robot. »

Grâce au blocage mis en place par Ouest-France, ChatGPT (version gratuite et payante) ne peut accéder aux contenus des articles du quotidien @ChatGPT

 Les droits d’auteurs existent-ils sur un article écrit par ChatGPT ?

Léa Boccara : « Non. Si la création est entièrement produite par une IA, il n’y a pas de droits d’auteurs pour la personne à son origine. Le journal ne peut pas non plus toucher les droits voisins. Par contre il n’y a pas de réglementation si l’article est partiellement écrit par une IA. »

Faut-il mentionner lorsqu’un papier est écrit par une IA ?

Léa Boccara : « Juridiquement rien ne l’oblige, mais il ne faut pas tromper son lecteur et respecter l’éthique en précisant l’origine. »

Baptiste Raclot

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