Insta, Twitch : les défis jeunes pour la locale

Capter un public jeune : voilà l’éternel casse-tête auquel se confrontent depuis toujours les médias locaux. Les nouveaux réseaux sociaux apporteraient-ils enfin la solution ?

Insta, Twitch : les défis jeunes pour la locale

Capter un public jeune : voilà l’éternel casse-tête auquel se confrontent depuis toujours les médias locaux. Les nouveaux réseaux sociaux apporteraient-ils enfin la solution ?

Depuis le Festival de l’info locale d’Ouest Médialab

Comment attirer les jeunes vers les marques de médias traditionnelles ? Depuis que la presse existe, les rédactions cherchent la solution, en développant des sections spécifiques dans leurs pages, avec plus ou moins de bonheur. Les nouveaux réseaux sociaux pourraient toutefois apporter enfin de vraies réponses. Pistes de réponses avec trois médias francophones…

Ouest France : Sur le vif

Incontournable sur son secteur de diffusion, le premier quotidien de France est, comme tous les médias traditionnels, à la peine sur les jeunes publics. « Nous avons donc pensé lancer le projet “Sur le vif, explique Caroline Tortellier d’Ouest France, en se servant d’un état des lieux clair : notre marque est connue, mais, pour ces jeunes, elle manque de modernité. »

Le projet cible avant tout, les 18-25 ans. Dans un premier temps, elle était réservée aux étudiants mais s’est ouverte depuis peu à tous. Avec une idée forte : offrir le journal en digital à toute cette classe d’âge, et animer cette communauté à travers les réseaux sociaux pour leur offrir un contenu additionnel spécifique. Résultat : 10000 abonnés. Un public qualifié de « volatile, qu’il faut accrocher en permanence, ce qui représente un investissement, notamment en temps, conséquent ». Un investissement visible notamment sur les réseaux. « Mais pas sur tous : on voit que sur Insta, on a de vrais retours. Par contre, on réfléchit à une fermeture de la page facebook de “Sur le Vif”, car le public visé n’est peu ou plus sur ce réseau… Et on regarde désormais aussi vers Tik Tok. »

ESH Médias (Suisse romande) : sur le fil Insta

Puissants déjà sur les réseaux “classiques”, les titres d’ESH se sont lancés dans un « travail de reconquête de l’audience ». En créant tout d’abord une identité médias pour le fil Instagram. « Il a fallu former nos photographes, explique Bérangère Farcot, pour les cadrages, l’éditorialisation. Ce n’est pas la même chose de faire des clichés pour le journal que pour les réseaux. On rajoute ensuite le logo sur les clichés et la mention permettant d’aller plus loin sur le site. »

« Nous nous appuyons également sur des dossiers pour développer des stories structurées, qui sont créées avec les journalistes et les community manager. L’incarnation à l’écran donne de très bons résultats : les journalistes nous racontent qu’ils n’avaient jamais été autant interpellés que depuis qu’ils apparaissent à l’écran dans les stories ! »

Enfin, cela peut paraître anecdotqiue, mais le groupe a développé une bibliothèque de 40 GIFs sur Giffy : à chaque fois que les internautes recherchent le nom d’une ville sur laquelle nous sommes présents, c’est notre GIF, identitifié avec le titre du journal, qui apparait. Résultat : 14000 impressions par jour. « Tous les internautes s’en emparent ! »

TV Vendée : à l’assaut de Twitch

Twitch permet de regarder des vidéos en direct. Prévu au départ pour les gamers, la plateforme se diversifie, et l’âge moyen a baissé vers les 18-24 ans. « Pouquoi on est sur Twitch ? Pour toucher un nouveau public », assure Juliette Cartaud, chargée de la communication de TV Vendée. « Notre public classique, sur le canal hertzien, ce sont les 50 ans et plus. Sur les réseaux classiques, ce sont les 30 ans et plus. Là, on veut toucher les plus jeunes, mais aussi à travers eux la sphère familiale, en créant un pont entre la télé et le digital. »

Deux concepts : F5, un talkshow pour décrypter une actu qui a été vue sur TV Vendée, et Chillcon Vendée, un autre talk basé sur un entretien avec une personnalité. « On ponctue les émissions avec des mini-jeux, et les invités peuvent répondre en direct sur le tchat. »

Les émissions, hebdomadaires, durent 60 à 90 minutes et sont réalisées par trois personnes, dont un journaliste et un community manager.

Interactions avec le tchat, invités qui correspondent à la cible, concept dans la pop culture : voilà les bases de ces programmes novateurs pour cette télé locale. « Au niveau technique, c’est zéro euro ! On réutilise tout le matériel du studio. Par contre, l’investissement en temps est plus que conséquent… »

L’opération, toute récente, a été testée en juin 2021. Après les premiers réglages (notamment techniques), le lancement officiel a eu lieu ce 22 septembre, avec un résultat certes modeste : une trentaine de spectateurs (en direct). « Mais il faut laisser du temps au programme, et l’audience devrait aussi augmenter en fonction des invités et des thématiques. »

La rédaction

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