IA, nouvelles habitudes de lecture, concurrence inédite, économie instable ou en berne… : rarement le monde des médias, et plus particulièrement de la presse locale, n’avait traversé une époque aussi instable. A tel point que si certains programment une évolution pour continuer à exister et à informer, d’autres prônent une révolution, pour que le métier change vraiment et s’adapte à son époque.
Cette révolution sera au cœur de la plupart des débats du 7e Festival de l’info locale (FIL) qui se déroulera à Nantes les 25 et 26 septembre prochain. Un rendez-vous organisé comme d’habitude par l’équipe de Ouest Médialab emmenée par sa directrice, Aurélie Rousseau, et son directeur, Julien Kostrèche. Avec, cette année, un mot d’ordre : « l’avenir de l’info locale passe par l’innovation« .
60 intervenants, 40 rendez-vous
C’est une tradition : sur le FIL, on n’a pas le temps de s’ennuyer ! Pas moins d’une quarantaine de rencontres sont organisées tout au long des deux jours, ce qui impose un choix parmi les trois ateliers ou tables rondes proposés simultanément. Mais rassurez-vous, un replay est prévu a posteriori si vous n’avez pas pu tout suivre. Et on ne s’ennuie pas, car on rencontre également beaucoup de monde sur le site du Médiacampus (en plein cœur de l’ïle de Nantes). Avec près de 300 participants, c’est le lieu idéal pour échanger, partager, remplir son agenda de contacts.
Trois grandes thématiques seront abordées tout au long du programme : l’orientation vers le tout vidéo, dans un premier temps. Ce support est un des axes stratégiques pour les médias, quelle que soit leur taille ou leur support d’origine. Mais quelles stratégies permettent aux médias de proximité d’accélérer sur ce format ? Comment l’essor de la vidéo redéfinit-il les modèles publicitaires des médias locaux ? Et surtout comment ne pas se brûler les yeux et les ailes dans un traitement de l’info souvent soumis au diktat des algorithmes des réseaux sociaux.
Le traitement des municipales, ensuite. Ces élections sont souvent cruciales pour les médias locaux, car mettant en scène des (futurs) élus bien connu autant par les médias que par les lecteurs (et éventuels consommateurs des dits médias). Quel impact sur les rapports qu’entretiennent élus locaux et journalistes ? Faut-il repenser la couverture de ce temps fort de la vie politique pour mieux capter l’attention et l’engagement du public ?
Les médias et l’événementiel, enfin. De plus en plus de groupes, notamment de PQR, se tournent vers cette activité pour dégager des revenus et bénéfices, en utilisant leur bien le plus précieux, leur marque, pour (re)devenir un animateur de la vie sociale. Mais comment mobiliser les rédactions autour de ces projets ? Comment en faire un outil pour renforcer le lien avec son audience ? Et plus largement, comment transformer l’événementiel en un levier économique pérenne ?
L’IA et la confiance envers les médias en débat récurrent
Mais, dans cette édition 2025, il sera aussi forcément question de technologies, et notamment de l’IA. Tous les titres expérimentent aujourd’hui, à des niveaux divers, cet instrument, autant dans les rédactions que pour tenter de comprendre les perspectives d’évolution des médias. L’IA s’invitera donc dans quasiment tous les débats ou ateliers.
Quand à la baisse de confiance envers les médias, si les médias locaux sont quelque peu préservés du fait des relations étroites avec leur public, elle sera analysée concrètement lors du grand débat programmé le jeudi à 18 h : « la fatigue informationnelle ou l’évitement de l’info sont des phénomènes qui s’installent chez une partie croissante des Français. Comment l’expliquer et quelles solutions les médias et les journalistes peuvent-ils y apporter ?«
Laurent Brunel
Toutes les infos sont sur le site du Festival de l’info locale, ainsi que la billeterie.
