Benjamin Clipet a fondé Lille Addict en 2019. À l’origine un simple compte Facebook où il publiait ses photos, le média est passé dans une autre dimension en seulement six ans.
Aujourd’hui, le jeune entrepreneur a fait de Lille Addict un incontournable pour donner des idées de sortie à Lille et sa métropole. Lille Addict est présent sur Instagram avec 800 000 abonnées, Facebook, LinkedIn et TikTok. Il y a même un site internet. Pourtant, rien ne prévoyait une ascension aussi fulgurante en si peu de temps.
Un simple compte Facebook
S’il y a bien quelque chose que Benjamin Clipet n’aurait pas imaginé, c’est l’ascension fulgurante de son média Lille Addict. Avant 2019, le jeune homme publiait juste ses photos sur Facebook. « J’adore la photo, c’est ma passion depuis que je suis gamin. » Pourtant, Benjamin fait des études dans le marketing international. « Je me suis rendu compte que ça ne me plaisait pas et j’étais nul en anglais », sourit-il.
Alors il décide d’abandonner et de se consacrer à la photo et au montage vidéo. Il enrichit son compte Facebook avec des anecdotes historiques sur les monuments de Lille et ça marche. « J’ai vu que les gens étaient réceptifs donc j’ai commencé à annoncer les événements du week-end. » Il finit même par partager tous les restaurants et bars qu’il découvre, et ça cartonne. Pourtant, il ne dégageait aucun revenu. « J’étais au RSA et je vendais mes photos, ça me permettait juste de quoi manger. »
Changement de dimension
Face au succès grandissant de son compte Facebook, Benjamin décide de se lancer sur Instagram en 2019. « C’est très visuel, c’est un atout. » À ce moment-là, il reçoit de plus en plus de mails. 50 puis 100. « À ce moment-là, ça devient impossible à gérer. » Il commence par employer une personne pour gérer la communication. « Je payais les autres avant moi, ça fait seulement quatre ans que j’ai un salaire décent. Pendant deux ans c’était compliqué mais ça valait le coup. » À l’origine uniquement sur Lille, Lille Addict devient l’incontournable pour toutes les idées sorties dans la métropole lilloise. « 87 % de nos lecteurs viennent de la MEL (Métropole européenne de Lille)», explique Benjamin.
Selon lui, la première ascension, c’est lors de la pandémie de Covid-19. « Je filmais les rues de Lille vides et cela faisait un lien entre les gens. » Le deuxième : quand Instagram a copié TikTok avec les Reels en 2021. « C’est à ce moment-là que ça a vraiment démarré. » Même s’il n’est pas journaliste, Benjamin Clipet s’est servi des méthodes du journalisme pour faire évoluer son média. « Pour proposer les dix sorties du week-end, on contacte plus de 100 personnes. Il y a aussi tout un travail de recherche en amont. On propose ensuite une sélection. » Le jeune homme se considère comme étant à la frontière du journalisme. Sauf qu’il n’est pas rémunéré par la vente de ses papiers. « On a des partenariats comme le Grand Palais de Lille ou la Ville qui nous financent pour annoncer des événements. On peut faire aussi du contenu sponsorisé », explique Benjamin Clipet.
Et maintenant ?
Pour faire évoluer Lille Addict, Benjamin Clipet souhaite travailler avec des créateurs autonomes sur leurs sujets. Il a pour projet de créer des podcasts vidéos. « On pourrait par exemple recevoir un joueur du LOSC pour qu’il revienne sur son dernier match ou un chanteur qui se produit au Grand Palais, qui revient sur son concert et nous propose une petite démonstration. »
Benjamin souhaite également développer la partie photo. « On a un peu perdu l’âme du début, je veux que la photo reprenne sa place. » Lille Addict n’a pas fini de grandir.